Parcourir plus de 1 300 kilomètres à vélo pour rejoindre son Erasmus, c’est le défi que s’est lancé Noé, un jeune étudiant de 20 ans. En deuxième année à l’école d’ingénieurs ESEO, sur le campus d’Angers, le jeune homme a décidé de privilégier la mobilité douce pour rejoindre l’Université d’ULM en Allemagne dans le cadre de son Erasmus. Un défi qui s’inscrit dans une passion de longue date, mais aussi dans sa volonté d’en faire un moyen de transport quotidien, convaincu de son impact positif sur le climat et la santé.
Du vélo à travers l’Europe : une aventure humaine et sportive
Parti de chez sa famille à Nancy en plein de mois de février, Noé a pédalé près de 380 km en 6 jours pour atteindre Ulm. Affrontant pluie, froid et neige dans les cols de la Forêt-Noire, il s’est découvert un vrai mental d’acier. « C’était ma première vraie aventure à vélo en solitaire, je voulais me prouver que j’en étais capable », confie-t-il.
Afin de planifier au mieux ses itinéraires à vélo, il s’est aidé d’applications comme Komoot et GPX. Il a trouvé des hébergements grâce à la plateforme solidaire Warmshower, qui met en relation cyclistes voyageurs et hôtes bénévoles. « J’ai été accueilli à bras ouverts par des familles en France et en Allemagne, qui n’attendaient rien en retour. De belles rencontres qui font aussi partie du voyage », raconte-t-il.
À la fin de son Erasmus, Noé est remonté en selle pour rentrer sur le campus d’ESEO Angers, à 840 km. Il a suivi l’EuroVélo 6, la grande véloroute qui traverse l’Europe de l’Atlantique à la mer Noire. « J’ai rejoint la véloroute à Mulhouse, puis j’ai pris mon temps pour avancer, environ 80 km par jour avec mes sacoches bien chargées. Ce n’était pas beaucoup mais cela m’a permis de profiter du voyage et de faire quelques visites. Je souhaitais en profiter avant de rejoindre le chemin de l’école. », partage Noé. Pour lui, « le voyage même est une aventure » et pas seulement un aller-retour pour une seule destination.
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Le vélo au cœur d’une une mobilité étudiante plus responsable
Au-delà de la performance, Noé revendique une démarche militante. Il rappelle que le transport représente la première source d’émission de CO₂ en France (2,6 tonnes par habitant et par an selon Carbon 4), et que l’objectif de neutralité climatique impose de revoir nos modes de déplacement. « On s’est habitués à voir le voyage uniquement comme la destination, surtout avec les vols low-cost. Moi, je crois qu’il faut redonner au trajet sa valeur : il fait partie intégrante du voyage », insiste-t-il. Au quotidien déjà, Noé privilégie le vélo pour ses trajets, convaincu de ses bénéfices sur la santé comme sur le climat. « Après une journée de travail, pédaler ça vide la tête et ça fait du bien. On combine sport et transport. C’est simple et accessible à tous », raconte-t-il.
Cette expérience à vélo pousse à penser à une nouvelle culture de la mobilité étudiante. Noé plaide pour que les écoles et universités encouragent le train plutôt que l’avion pour les séjours Erasmus. Dans cette idée, plusieurs écoles comme ESEO ou l’ENTPE accordent des bourses spéciales pour inciter leurs étudiants à utiliser le train ou le vélo lors d’un échange international en Europe. L’école d’ingénieurs CESI a même réalisée une websérie étudiante, dans le cadre du projet de recherche “Mon trajet vert”, afin de sensibiliser les jeunes au vélo et à la mobilité quotidienne durable.
Aujourd’hui, l’un des objectifs de Noé consiste à convaincre ses proches et camarades qu’il est possible de voyager autrement. Une mission qui a déjà bien débuté car pour son trajet retour, l’étudiant a été accompagné de Baptiste Grasset, actuellement en troisième année à ESEO, et d’autres camarades, qui se sont tenus compagnie sur la “Loire à Vélo”, la véloroute entre Nevers et Angers.