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Le Zapoï, l’ancêtre de la Neknomination

Depuis le phénomène « Neknomination » sur les réseaux sociaux, ce jeu consistant à boire un verre d’alcool cul-sec devant sa webcam, est connu de tous. Pourtant le « Zapoï » une pratique russe et polonaise, reste encore mystérieuse.

Pour comprendre ce qu’est le « Zapoï » une simple recherche sur Internet est bien insuffisante, puisque seuls quelques articles font état de cette pratique. Lemonde.fr, en 2005, souligne seulement qu’elle contribue à décimer les hommes russes dont l’espérance de vie n’est aujourd’hui que de 64 ans alors qu’elle est de 78 ans en France par exemple. Wikipedia, ne donne qu’une définition assez sommaire «Le Zapoï est une coutume russe consistant à boire de l’alcool durant son temps libre.»

Un super-apéritif venu de l’Est

Le « Zapoï » serait alors une variation du célèbre « apéro » français mais en beaucoup plus corsé. L’idée serait par exemple, qu’à la sortie de son travail le mercredi soir, le russe se lancerait alors dans le « Zapoï », commencerait à boire pour ne plus s’arrêter jusqu’au dimanche soir. Durant cette alcoolisation au long terme, l’homme serait amené à voyager par n’importe quel moyen pour se retrouver n’importe où, au gré du hasard et de sa conduite influencée par l’alcool.

Mateusz Mazur, étudiant en France d’origine polonaise nous a dévoilé l’origine étymologique du mot « Il y a deux choses dans un zapoï, non sans lien mais tout de même deux choses distinctes : il y a d’un côté le fait de boire dans le but bien précis, assumé et revendiqué de se bourrer la gueule (d’ailleurs le préfixe « za- » dans « zapoï » signifie que l’action de boire a bien été accomplie, que l’objectif a été atteint), et puis d’autre part l’idée de boire dans la durée (en polonais on dit « ciąg », littéralement « tir », au sens d’une suite, d’un cours, d’une durée). »

Gérard Depardieu : un français adepte du Zapoï

Gérard Depardieu : un français adepte du Zapoï (source : vodkamuseum.su)

Une pratique affaiblie par le binge-drinking

A l’inverse du « Neknomination » qui consiste à boire rapidement, le « Zapoï » prône lui l’alcoolisation à long terme, seule conduite qui serait à même d’exploiter toutes les « vertus » de l’éthanol. Pourtant entre ces deux façons de boire, c’est bien la rapidité qui semble s’imposer comme l’indique Mateusz « Ce dernier aspect, je dirais qu’il est de moins en moins présent : certes, il y en a qui sont « na ciągu » (« en cours ») durant tout le week-end, mais c’est perçu de plus en plus comme un phénomène plutôt rural ou alors propre aux milieux défavorisés, en Pologne en tout cas.».

Certains jeunes polonais tentent de conserver la tradition en « buvant au moins chaque vendredi soir et […] blindent leur frigo avec des canettes de bière en attendant la fin de la session d’examens. » mais cette pratique peut aujourd’hui se retrouver dans tout foyer étudiant d’Europe.

Un miroir de l’âme slave

Le Zapoï éprouvant pour l'esprit et... le corps.

Le Zapoï éprouvant pour l’esprit et… le corps.

Le « Zapoî » tend donc à devenir un élément de folklore qui ne serait plus au goût du jour en termes de consommation d’alcool chez les jeunes. Il n’en demeure pas moins que dans sa forme originelle particulièrement éprouvante pour le corps et l’esprit, le « Zapoï » est éclairant pour comprendre la culture slave comme nous le confie Mateusz « [Sans] développer une pseudo-théorie de la culture slave […]Je dirais que les Slaves ont une culture de l’excès dont l’alcool fait partie. Comme dans l’humour ils préfèrent – à l’ironie subtile et évocatrice « à la française » – une blague bien grosse mais efficace dont on sait dès le début qu’il s’agit d’une vanne et qui se termine par un fou rire, eh bien pareil pour l’alcool : il n’est pas question de « se faire une soirée » et de l’ « arroser » avec du whisky qu’on apprécie pour son goût, mais plutôt de se réunir pour boire de la vodka – et, accessoirement, faire la fête »

A l’inverse du « Neknominé » qui flirte avec le coma en un temps record, pour l’adepte du « Zapoï », un jour ça boit, deux jours ça boit, trois jours ça boit…

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