Alors que les fake news sévissent plus que jamais dans notre société hyperconnectée, la Fondation du groupe EDF a mis en place sa toute nouvelle exposition « Fake News : Art, Fiction, Mensonge ». L’objectif ? Offrir au public la possibilité de découvrir les secrets de la fabrication et du fonctionnement de ces fausses informations à travers diverses interviews de professionnels et oeuvres d’artistes du monde entier.
Véridicité et objectivité : la responsabilité des médias
Parce que l’accès à l’information se fait exclusivement à travers le prisme des médias pour la majeure partie de la population, celles et ceux qui en sont à l’origine se doivent de relayer des informations fiables et vraies. Et pourtant, aujourd’hui plus que jamais, les fake news circulent au sein du grand public, interrogeant la responsabilité des journalistes tant sur la véridicité de ce qu’ils diffusent que sur la façon dont ils le présentent. Car les fake news résultent parfois d’un processus beaucoup plus subtil et involontaire entièrement lié à la subjectivité des journalistes qui relayent l’information : il suffit qu’une nouvelle soit présentée sous un certain angle pour que l’opinion du public soit influencée en conséquence.
En 2008, les deux activistes américains Andy Bichlbaum et Mike Bonanno — aussi surnommés les ‘Yes Men’ — ont ainsi relevé un défi aussi impressionnant que révélateur de la problématique posée par les fake news : créer un journal intégralement composé de fausses nouvelles afin d’interroger sur la responsabilité des médias. Le 12 novembre 2008, ils partageaient ainsi dans les rues cette édition spéciale du New York Times tirée à plus de 80 000 exemplaires.
Tout peut être détourné
Mais comment sont fabriquées ces fake news ? Les fake news — ou ‘fausses informations’ en français — sont en réalité bien moins difficiles à créer que ce qu’il ne pourrait sembler. Le plus souvent, il suffit d’un fond de vérité, d’une bonne dose d’imagination et de quelques compétences techniques, et le tour est joué. Qu’il s’agisse d’une nouvelle publiée dans les journaux, de quelques paroles prononcées en public ou même d’une photographie, tout peut être détourné afin d’obtenir un sens différent et surtout, une vérité différente.
Le deep fake par exemple, permet d’associer à des images réelles un discours inventé de toutes pièces. Résultat ? On peut faire dire ce que l’on veut à n’importe qui.
Un phénomène amplifié à l’ère des réseaux sociaux
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le phénomène des fausses informations sévit dans l’univers des médias depuis de nombreuses années. En 1903, un auteur inconnu publiait en Russie ‘Les Protocoles des Sages de Sion’, supposé compte-rendu d’une réunion entre juifs et franc-maçons prévoyant de conquérir le monde. S’il s’agit là de l’une des plus grandes théories complotistes de notre histoire, les idées présentées dans ce texte ont pourtant perduré dans l’imaginaire collectif, se plaçant à l’origine de nombreuses pensées antisémites.
Si ce livre a pu avoir un tel impact en 1903, imaginez un instant comment ce fonctionnement peut s’appliquer dans notre société actuelle, où la moindre information, vraie comme fausse, peut faire le tour du monde en quelques clics. De l’affaire du Pizzagate aux rumeurs concernant le Covid-19, les fake news font aujourd’hui partie des informations les plus relayées sur les réseaux sociaux, notamment parce qu’elles font état de nouvelles pour la plupart perçues comme insolites et choquantes (en bref, des informations qui font le buzz !). Par ailleurs, le système du « like & share » (aime et partage) proposé par les réseaux sociaux ne peut qu’encourager la façon dont les internautes relayent les informations sans même prendre le temps d’y réfléchir.
Avec plus de 50% de la population mondiale utilisant les réseaux sociaux à l’heure actuelle, on peut donc imaginer qu’il ne faudra que (très) peu de temps à une fake news pour parvenir aux quatre coins du globe … et parfois provoquer des crises en tous genres.
Les fake news : un problème, certes, mais pas une fatalité !
Cependant, il est toujours possible de lutter contre ces fausses informations et leur diffusion, notamment en veillant à prendre du recul vis-à-vis des informations auxquelles nous sommes confrontés jour après jour. Suivre des médias fiables, prendre le temps de se poser certaines questions (essentielles) vis-à-vis de ce que l’on voit, et porter un regard critique sur les informations que l’on peut trouver sur internet et sur les réseaux sociaux … Voilà les premiers conseils donnés par les différents experts interviewés dans le cadre de l’exposition de la Fondation du groupe EDF. Par ailleurs, certains outils comme WeVerify ont été créés et mis à disposition du public afin d’aider les internautes à débusquer les fausses informations sur le net.
Face à l’ampleur du phénomène sur les réseaux sociaux, certains grands groupes comme Facebook ou encore Twitter travaillent également depuis plusieurs années à la mise en place de dispositifs permettant de lutter contre les fake news. En 2018, Twitter avait ainsi suspendu plus de 70 millions de comptes diffusant de fausses informations. Trois ans plus tard, la plateforme lançait Birdwatch aux États-Unis, une nouvelle fonctionnalité présentée comme « une approche communautaire pour lutter contre les fake news ». En parallèle, Facebook a annoncé en 2021 la mise en place d’une nouvelle méthode visant à limiter la visibilité des fausses informations dans le fil d’actualité de ses utilisateurs. Pas mal, non ?
Ça vous intéresse ? Découvrez l’exposition « Fake News : Art, Fiction, Mensonge » dès maintenant !
📍6 rue Juliette Récamier, 75007 Paris
🗓 Du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022
Présentation de l’exposition : « Du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022, la Fondation groupe EDF présente Fake News : Art, Fiction, Mensonge, une exposition inédite en France réunissant les œuvres d’artistes français et internationaux qui alertent et interrogent sur la prolifération de fausses informations dans notre monde hyperconnecté tout en bousculant notre esprit critique. Née d’un commissariat collectif réuni par Laurence Lamy, Déléguée Générale de la Fondation, cette exposition propose une déambulation artistique et pédagogique entre réalité, interprétation et perception pour comprendre et décrypter la mécanique d’une fausse information. »
⚠️ Si l’accès à cette exposition est gratuit, il vous faudra cependant réserver votre créneau de visite via la plateforme affluences.com (ouvert du mardi au dimanche, de 12h à 19h). L’accès à la fondation est également soumis à la présentation d’un pass sanitaire.