20 ans après leur première prise de pouvoir, les talibans ont reconquis Kaboul ce dimanche. Ce changement radical de gouvernement aura des conséquences indéniables sur le quotidien des Afghans comme c’était le cas il y a 20 ans lors de leur première prise de pouvoir de 1996 à 2001…
La montée en puissance des talibans jusqu’à la prise de Kaboul en 1996
En 1994, les talibans deviennent une force conséquente et s’affirment sur le territoire Afghan en prenant plusieurs villes du pays. La ville d’Herat est prise en septembre 1995, tandis que Kaboul est prise le 27 septembre 1996.
Le président communiste Mohammad Najibullah est tué et le mollah Omar, chef des talibans, devient officiellement le nouveau chef d’État sous le titre de commandeur des croyants. Un régime est dès lors mis en place par les talibans qui prend le nom d’Émirat islamique d’Afghanistan.
Ce régime impose alors un respect strict, littéral et extrémiste de l’Islam, le but étant un retour à la pureté originelle de la religion. Le pays vit alors sous la domination de 30 000 à 40 000 talibans, contrôlant chaque aspect de la vie des Afghans. La charia devient ainsi la base du droit Afghan menée par le ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice.
La vie sous les talibans c’était comment ?
Les Afghans vivaient sous de très fortes restrictions leur empêchant l’accès à des lieux de loisirs et culture les plus basiques comme le cinéma ou le théâtre. Les Afghans ne pouvaient pas avoir accès aux appareils technologiques comme la télévision ou les ordinateurs. Toute activité de loisirs comme la musique ou le sport était interdite tandis que l’éducation scolaire était entièrement dédiée à la religion.
Tous ceux qui pouvaient entretenir un mode de vie occidentale sous n’importe quelle forme ou qui enfreindraient ces règles devaient être sévèrement punis. Les sanctions risquées étaient souvent l’amputation ou encore la lapidation.
Les Afghans soumis à des règles strictes
Les femmes vivaient entièrement sous l’autorité d’un homme, elles étaient totalement exclues du marché de l’emploi et ne pouvaient quitter leur maison qu’accompagnées de leur mari ou d’un parent proche. Elles devaient également être entièrement couvertes par le vêtement traditionnel, le tchadri. La scolarisation des filles était formellement interdite.
Les hommes quant à eux devaient conserver une barbe longue, assister aux prières du vendredi sous peine d’être battus et contraint de porter le vêtement traditionnel. Le ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice faisait régner la terreur.
Les talibans chassés du pouvoir en 2001
Le 7 octobre 2001, une coalition militaire dirigée par les États-Unis lance des attaques en Afghanistan et, dès la première semaine de décembre, le régime taliban s’effondre. Le commandant Massoud est assassiné tandis que le mollah Mohammad Omar, et d’autres hauts responsables, dont Ben Laden, échappent à la capture.
Et maintenant ?
Désormais à la tête du gouvernement Afghan, la première question qui se pose est l’avenir de la population Afghane qui sera à nouveau soumise à une politique basée sur la charia bravant toute notion de liberté collective ou individuelle.
Ce mouvement qui a laissé des souvenirs de terreur, rappelle aux journalistes américains à Kaboul son programme : interdiction d’avorter, mariage homosexuel interdit, rejet de la science, pas de vaccin, pas de séparation de l’Eglise et de l’Etat, et la religion enseignée dans les écoles.
Le grand danger qui s’impose ici c’est avant tout le sort des femmes et leurs droits. Même si les talibans affirment avoir changé de position concernant les droits des femmes, de nombreux cas de mariages forcés ont été comptabilisés depuis leur avancée en Afghanistan. Déjà avant l’arrivée des talibans dans la capitale, des affiches représentant des femmes étaient repeintes de peinture blanche selon une image capturée par Lotfullah Najafizada, directeur de TOLOnews TV, première chaîne d’information en Afghanistan.
En effet, certains changements sont déjà effectifs, de nombreuses représailles ont eu lieu à l’encontre d’habitants ayant abrité des forces Afghanes tandis que la télévision d’État commence déjà à diffuser essentiellement des programmes islamiques.
L’angoisse de la population se fait largement ressentir à travers différents témoignages, mettant en doute la sécurité de toute personne résidant sur le territoire…