Dans les « Terriens du Samedi », Yann Moix rend hommage à Maggy Biskupski, la présidente de l’association policière retrouvée morte à son domicile. Deux mois auparavant, le chroniqueur faisait face à la jeune femme et avait tenu des propos particulièrement violents sur la peur grandissante des policiers.
Dimanche 22 septembre 2018, « Les Terriens du Samedi » organisait un débat entre des policiers et Frédéric Ploquin – journaliste spécialiste des rapports de force entre délinquants et forces de l’ordre – face à Yann Moix. Particulièrement tranchant, Moix fustigeait les récits des policiers dans une démarche qu’il qualifiait de « victimisation« . « Si vous venez dire ici que les policiers ont peur, vous savez que la faiblesse attise la haine. Vous savez très bien que dire que vous chiez dans votre froc alors que vous faites un métier qui devrait prendre en compte cette peur – la peur est humaine et je ne vous reproche pas la peur – vous devriez l’intégrer« , déclare-t-il, avant d’ajouter : « La peur au ventre, vous n’avez pas les couilles d’aller dans les endroits dangereux« . Des propos qui n’ont pas laissé l’opinion publique de marbre. Alors que le syndicat policier Alternative Police CFDT publiait un communiqué et annonçait saisir le CSA, Gérard Collomb avait posté un message sur Twitter et « condamnait sans réserve » le fond et la forme de ces attaques verbales.
Seulement, face à Yann Moix pour défendre sa profession, il y avait Maggy Biskupski, présidente de « Mobilisation des policiers en colère » (MPC), association de soutien quant aux difficultés rencontrées par les forces de l’ordre. Lundi 12 novembre, la jeune femme tout juste âgée 36 ans, se suicide chez elle avec son arme à feu de service. Particulièrement touché par la nouvelle, son altercation avec la jeune policière lui revient à l’esprit, Yann Moix veut lui rendre hommage. Il choisit de lui dédier quelques mots, emprunts d’une certaine émotion alors que le journaliste cherche ses mots, le regard dans le vide. « C’est terrible quand vous vous êtes invectivé avec quelqu’un (…) que vous apprenez qu’une personne que vous avez vu réellement, en face de vous, si jeune, n’est plus là. Vous vous dites que la mort a toujours tort et que pourtant elle a toujours le dernier mot« , déclare-t-il avant de marquer une pause. Il conclut finalement : « Je crois que dans des moments comme ça, le silence et le respect l’emportent et que pendant les semaines qui vont venir, je ne pourrai pas m’empêcher de penser à elle régulièrement ». En quelques mots, Thierry Ardisson salue l’hommage rendu à Maggy Biskupski : « Vos propos vous honorent« .