Lundi, le président du congrès libyen a officialisé la prise de fonction de Ahmed Maetig au poste de Premier ministre.
C’est le 6ème Premier ministre que connait la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a trois ans. Un chiffre qui laisse à penser, que le pays est difficilement gouvernable. Ahmed Maetig va succéder à Abdallah Al-Theni, ancien ministre de la Défense, qui a décidé de démissionner deux semaines après sa nomination en raison de menaces contre sa famille, alors qu’il assurait l’intérim, après que M. Zeidan se soit fait limogé, n’ayant pas obtenu la confiance du parlement en mars dernier.
Ahmes Maetig assurera une transition de 6 mois à la tête de l’Etat Libyen. Businessman de 42 ans, il est originaire du fief révolutionnaire de Misrata.
Mais son élection d’Ahmed Maetig a d’ores et déjà provoqué des remous. Lors du vote, le nouveau Premier ministre avait recueilli 113 voix sur les 120 requises, parmi les 200 membres du congrès. Il a finalement obtenu 121 voix. Le vote avait été laissé ouvert par les députés retardataires. « La séance a déjà été levée. Ce qui se passe est illégal », a déploré Omar Hmidan, le porte-parole du Congrès.
Fraîchement élu, Ahmed Maetig doit former son gouvernement dans un délai de deux semaines. Mais il devra, de nouveau faire face au Congrès, qui accordera ou non, la confiance à son cabinet.
Interrogé par l’AFP, l’analyste, Miftah Abouzid, affirme que « les décisions du Congrès sont « imposées » par le courant islamiste qui « veut conduire le pays à un État non démocratique ». Il estime, par ailleurs, que les islamistes « veulent contrôler les rouages de l’État avant de sortir du Congrès ».
Ce sont les islamistes qui avaient obtenu la démission d’Ali Zeidan. D’autres partis ont eux connu des tensions internes, à l’image du parti libéral (Alliance des forces nationales) avec une trentaine de députés qui ont démissionné.
Cette instabilité politique nuit à l’évidence à l’essor économique, que le renversement de l’ancien régime pouvait laisser présager.