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Lille : le profil d’un futur champion ?

(crédits : Icon Sport)

32 points en 15 matchs, 1 seule défaite en championnat avec une place de leader, et une qualification européenne à la clé. A l’aube de la réception de son dauphin parisien ce dimanche soir, il est l’heure de se poser la question : Est-ce que le leader lillois a le profil pour remporter son 4ème titre de champion le 23 mai prochain ?

On le dit régulièrement et cela peut ressembler à une phrase banale, mais un championnat est une course d’endurance. Et au cours de celle-ci des têtes se dégagent rapidement. Parmi elles, le LOSC semble la plus impressionnante depuis le début de la saison. Performante en Europe et en France, Lille dispose peut-être de l’équipe la plus complète de son histoire, et a peut-être devant elle la possibilité de réaliser la meilleure saison de son histoire.

Cependant depuis vendredi soir, l’actionnaire, le président Gerard Lopez, Luis Campos le directeur sportif officieux et Marc Ingla directeur général, viennent tous de quitter le club. Le tout avec une lourde dette à leur actif, 130 millions d’Euros. Au point de s’interroger sur la suite de la saison, le mercato d’hiver et une éventuelle vente de quelques joueurs. Revenons d’abord malgré tout sur les forces du LOSC avant d’évoquer leurs éventuelles limites.

Une défense de fer, et des joueurs (presque) tous interchangeables

La force première de la réussite des Dogues cette saison, tient à leur qualité défensive. Ces derniers possèdent la meilleure défense de France avec le Paris SG, 10 buts encaissés seulement. Si on va même plus loin, Lille possède en Expected Goals (Algorithme qui calcule la dangerosité des tirs selon la position des joueurs) la meilleure défense, puisqu’ils n’ont concédé que 10,71xG selon le site référencé Understat. Cette réussite défensive, on la doit avant tout au leader du vestiaire lillois, José Fonte. Malgré ses 36 ans il reste un stoppeur de référence, performant dans les duels aériens, capable de marquer sur Coups de Pieds Arrêtés comme contre Bordeaux, et très difficile a franchir.

A ses côtés, peut-être la meilleure recrue de la saison en L1, Sven Botman. Le Néerlandais recruté 8 millions d’euros à l’Ajax Amsterdam, futur adversaire de Lille en Ligue Europa, apporte de plus en plus par ses qualités balle au pied, et sa vivacité pour défendre la profondeur. D’autant qu’avec son mètre 93, lui aussi n’est pas simple à franchir pour n’importe quel attaquant que ce soit. Une charnière qui n’a que 3 mois d’existence mais qui a donc largement fait ses preuves.

Surtout qu’elle est protégée depuis le début de la saison par Benjamin André, l’ancien Rennais capable de gratter un nombre incalculable de ballons, et extrêmement doué au pressing à la perte de balle également. Si il doit progresser encore dans l’utilisation du ballon notamment lorsque les Nordistes rencontrent un bloc bas, sa qualité défensive fait du LOSC le meilleur bloc défensif cette saison en Ligue 1. Et encore plus quand il est associé à Xeka qui dispose des qualités similaires. Quand l’ex-rennais joue avec Renato Sanches, ce duo hybride permet à Lille de garder sa force défensive, et d’y associer une qualité offensive. Blessé jusqu’à la fin de l’année, le retour du Portugais en 2021, peut permettre à Lille de poursuivre ce rêve de titre.

José Fonte le patron du bloc défensif lillois (crédits : AFP)

Au-delà du bloc défensif lillois et de la possibilité d’alterner les milieux, les Dogues disposent aussi d’une variété exceptionnelle dans les profils offensifs. Deux joueurs de percussion entre Bamba, disparu la saison dernière mais de retour au niveau qui avait permis à son équipe de finir 2e il y a deux ans, avec déjà 5 buts cette saison en championnat. Et de l’autre Jonathan Ikoné, pas toujours convaincant, mais quand même capable d’être décisif dans ses entrées en jeu. Les Nordistes possèdent aussi, Yusuf Yazici, qui a marqué de son empreinte la phase de poule lilloise en Ligue Europa par deux triplés, dont un a Milan. Mais surtout le Turc a un profil fin, élégant, capable d’apporter de la qualité technique dans les petits espaces, et de créer des solutions face à un bloc bas. Yazici a déjà été associé avec son compatriote Burak Yilmaz, plus brut de décoffrage, avec une énorme caisse physique malgré ses 35 ans. L’ancien joueur des 3 grands clubs turques (Besiktas, Fenerbahce, Galatasaray) est capable de faire un nombre de courses et d’appels en profondeur impressionnants, quitte à se retrouver souvent hors-jeu. Les remises du Turc sont cependant bien senties et ont permis de construire plusieurs buts cette saison comme lors du match à Saint-Etienne, avec un centre venant du latéral, une remise de Yilmaz et une arrivée d’Ikoné par exemple.

Jonathan David lui enfin n’a pas beaucoup marqué cette saison (2 buts) malgré l’achat de 25 millions d’euros cet été. Mais dans le jeu, son apport est tellement utile, presque comme un deuxième créateur aux côtés de Yazici, qu’on peut se demander, si le poste de véritable n°9 est sa vraie place, si il ne faut pas plutôt le reculer sur le terrain. Surtout on se doit de souligner que son inefficacité, n’a aucun impact réel sur les performances de Lille cette saison. Cependant lorsque le Canadien tournera à plein régime devant le but, alors il pourra s’agir là d’une autre clé de progression pour Lille. Car finalement la variété de l’effectif dans les profils de jeu, la qualité du onze type, la quantité de joueurs disponibles et la sérénité mentale dégagée fait des Dogues, l’une des meilleures équipes de France cette saison et peut-être même en Europe. Même si quelques incertitudes peuvent aussi planer sur les objectifs élevés du LOSC cette saison. Car les résultats ne sont pas encore parfaits, et qu’il existe encore des marges de progression importantes dans cet effectif, dont on se demande si elles seront atteintes un jour.

Des latéraux en difficulté et une inefficacité chronique

S’il doit exister une faiblesse majeure à l’effectif lillois cette saison, il s’agit avant tout des latéraux. Zeki Celik est peut-être le seul à retirer de l’équation mais en revanche, qu’il s’agisse de Tiago Djalo, Bradaric, Reinildo ou Jérémy Pied, aucun ne semble présenter des garanties suffisantes. Encore plus à un effectif qui espère devenir champion de France ou réaliser un gros parcours européen. Bradaric apporte offensivement, mais il est pénalisé par un grand nombre de centres raté qui affecte le jeu des Dogues, surtout quand ce sont ces derniers doivent le faire. Djalo et Reinildo ne sont eux pas connus pour leur sérénité défensive. Ceci s’est vérifié contre le Celtic Glasgow ou lors du match retour contre le Milan AC. Jérémy Pied lui rassure défensivement; mais l’ancien ailier lyonnais est incapable d’apporter un réel danger offensivement. Ces latéraux sont donc la faiblesse à exploiter pour tous les adversaires de l’actuel leader du championnat.

Reinildo ne fût pas une grande réussite depuis son arrivée au LOSC (crédits : Losc.fr)

Malgré cette description d’un effectif complet avec énormément de points forts et très peu de points faibles, Lille n’est potentiellement pas leader du championnat. Si l’Olympique de Marseille venait à remporter ses deux matchs en retard (avant le match contre Reims, samedi à 19h), il serait leader. La raison principale à cela est l’inefficacité chronique des Dogues, qui était déjà à signaler lors des précédentes saisons. Plusieurs fois Lille a eu la possibilité d’emporter des matchs où il dominait largement mais ne l’a pas fait, et notamment face à des concurrents directs.

Le match à Marseille est le plus symbolique, Lille ayant raté plusieurs balles de 2-0 avant de voir Valère Germain égaliser sur la seule occasion des phocéens. Contre Lyon, les Nordistes ont passé une mi-temps à acculer les Rhodaniens en supériorité numérique, sans trouver la faille. A Saint-Etienne, les Lillois après avoir raté leur première période ont copieusement dominé le match, sans réussir à inverser totalement la rencontre. De même en Coupe d’Europe face au Celtic Glasgow. Une efficacité à corriger notamment lorsqu’il faudra disputer les matchs décisifs au printemps en championnat et possiblement en Ligue Europa, lorsque la qualité requise pour engranger des points dans une course au titre, sera d’être clinique dans les deux surfaces. Une qualité qui départage souvent les futurs deuxièmes des futurs champions.

L’incertitude de la vente du club sur l’avenir de la saison

Surtout, que rien ne garantit pour Lille, avec le changement d’actionnariat et la situation financière difficile du club en ce moment que ces derniers auront la capacité de garder leurs meilleurs joueurs des cet hiver. Déjà des rumeurs ont circulé sur un éventuel départ de Renato Sanches au mois de janvier. Il s’agit de la plus grosse valeur marchande du club et elle pourrait permettre de combler en partie le trou financier laissé par Gerard Lopez.

Le nouveau président Olivier Létang s’est voulu rassurant sur la question de la vente des joueurs, au moins jusqu’à la fin de la saison. Si tel est le cas et qu’effectivement aucun joueur n’est vendu cet hiver, alors vu la richesse de l’effectif lillois, ils peuvent rêver du titre de champion. Peut-être plus encore que Marseille difficilement convaincant dans le jeu (sauf à Rennes), et au moins autant que le PSG, qui est en grande difficulté défensivement depuis le début de saison, même si il n’a pas toujours été puni de ses failles. Au moins autant que Lyon aussi qui va devoir démontrer ce qui fût une grande faiblesse, ces dernières années, leur capacité à faire le jeu face aux équipes qui défendent bas. La concurrence semble donc rude mais cette régularité sur l’ensemble de la saison, associé à la qualité collective du LOSC depuis le début de la saison pourraient bien faire la différence. Et les deux tests énormes avant Noël avec la réception du Paris-SG ce soir, et le déplacement à Montpellier mercredi, ont la possibilité de renforcer encore cette impression de force lilloise. Pour les Dogues, il est l’heure de sortir les crocs…

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