Dimanche 6 décembre, le Parlement Vénézuélien est passé à l’opposition pour la première fois depuis 1999. La Table de l’unité démocratique (MUD) l’a emporté face au Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), parti du président Nicolas Maduro.
Les législatives de ce dimanche ont donné un résultat historique au Venezuela. Pour la première fois en 16 ans, l’opposition incarnée par le MUD pourra enfin censurer les mesures gouvernementales au Parlement.
Sur les 167 sièges, le MUD en a remporté près de 100 contre moins de 50 pour le parti du président. Ces élections représentent la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999.
Un tel changement est révélateur d’une situation sociale et économique difficile pour les Vénézuéliens. L’opposition a très largement axé sa campagne sur le mauvais bilan économique du président Nicolas Maduro depuis son arrivée au pouvoir en 2013.
Le chef de l’opposition Jesus Torrealba affirme que l’ère du changement est arrivée puisque « les familles Vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l’échec ». Il semble que le peuple n’adhère plus autant à la « Révolution Boliviarienne » de l’héritier du chavisme.
De fait, le système de change mal régulé couplé à la baisse de l’économie de 10% cette année (selon les estimations du FMI) favorise le développement des inégalités. Le marché noir devient un lieu refuge pour les plus pauvres, ce qui a tendance à faire augmenter le climat d’insécurité.
Si le peuple Vénézuélien a élu Nicolas Maduro en 2013 à la mort de Chavez, c’est bien parce qu’il semblait incapable de faire un saut dans le vide. Mais la situation est bien différente aujourd’hui. Passer dans l’opposition ne fait plus aussi peur.
Les Vénézuéliens se sont déplacés en masse pour cette élection législative. Après la victoire de Mauricio Macri (du parti de l’opposition « Changeons ») en Argentine il y a deux semaines, il semblerait finalement que l’Amérique Latine soit prête pour le changement.