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Macron et Mélenchon pas encore tirés d’affaire

La plainte d’Anticor contre Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Benoit Hamon, concernant leurs comptes de campagne, a été classée sans suite. Mais le président et le leader de la France Insoumise ne sont pas encore à l’abri des juges sur ce sujet.

Le parquet de Paris a classé sans suite une plainte déposée par l’association Anticor pour tentative de détournement de fonds publics et abus de biens sociaux. L’objectif de l’association était de « vérifier la transparence et la probité des comptes » de campagne d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Benoit Hamon. Pour Jérôme Karsenti, l’avocat d’Anticor, « La décision du parquet est circonstanciée et a les atours d’une réponse juridique, mais elle s’apparente d’abord à une réponse politique […] le procureur de la République n’a fait en réalité aucune enquête et ne s’appuie que sur la réponse de la CNCCFP. Mais, problème majeur, cette Commission n’a pas les moyens [d’investigation]. » La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), estime que les infractions n' »apparaissent pas constituées. »

La justice n’abandonne pas toutes les poursuites

Cependant les campagnes de Mélenchon et de Macron sont toujours sous inspection de la justice. Une enquête préliminaire sur la figure de proue de la France Insoumise est en cours sous la houlette du parquet de Paris. Des prestataires proches de Jean-Luc Mélenchon sont soupçonnés d’avoir surfacturé des éléments de la campagne afin de récolter plus d’argent de l’État. En clair, l’État rembourse les campagnes des candidats qui ont récolté plus de 5% des voix. Si un candidat fait croire qu’il a payé plus qu’il ne l’a vraiment fait, l’État lui remboursera de l’argent qu’il n’a pas dépensé. Pour le procureur de la République, les surfacturations « tendent à faire sérieusement suspecter l’existence de manœuvres délibérées destinées à tromper l’organe de contrôle aux fins d’obtenir des remboursements sans cause. »

La campagne d’Emmanuel Macron, elle, est surveillée par le parquet de Lyon suite à une plainte d’élus Les Républicains. Des soupçons pèsent sur Gérard Collomb, aujourd’hui ministre de l’Intérieur, mais à l’époque maire de Lyon. Il aurait offert des avantages à la campagne d’En Marche en utilisant de l’argent public. Notamment en cause, une soirée électorale, en partie organisée avec l’argent et le personnel de la municipalité de Lyon.

À ce sujet, le président d’Anticor, Jean-Christophe Picard a déclaré: « [Le classement de notre plainte] sans suite est un peu particulier, car le procureur relève tout de même qu’une partie des faits que nous visions font l’objet d’enquêtes. Et que ces enquêtes ne soient pas ouvertes par nous, ce n’est pas très grave, nous ne sommes pas susceptibles ! »

À​ ​lire​ ​aussi: L’enquête sur la campagne de Macron : coup de tonnerre ou coup d’épée dans l’eau ?

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