Oubliez Berlusconi et ses frasques, l’Italie a adopté une nouvelle idole. Il s’appelle Matteo Renzi et semble bien déterminé à remettre l’Italie debout. Une Italie fragilisée par la crise, gangrenée par la mafia et remis en cause par son peuple.
Qui est Matteo Renzi ?
« Méfiez-vous de l’eau qui dort » pourrait être l’expression qui définerait la montée en puissance de Matteo Renzi. Quasiment inconnu en 2012 de l’opinion publique, il est aujourd’hui le plus jeune chef de gouvernement de l’Union Européenne. A 39 ans, le leader du parti Démocrate italien n’a peur de rien.
Renzi a attendu son tour et a su saisir sa chance au bon moment. Il se présente comme ayant l’étoffe réformiste de Tony Blair mais ses détracteurs ne semblent toujours pas prêts à le prendre au sérieux. Devenu maire de Florence a seulement 34 ans, Renzi trace sa route sans que personne ne l’empêche.
Chargé par le Président Giorgio Napolitano de former le futur gouvernement. En fin stratège Renzi depuis deux mois ne cesse de pointer l’incompétence d’Enrico Letta issu du même parti que lui. Un coup de maître, puisque jeudi la motion de défiance proposée par Renzi contre Letta a été votée haut la main.
Renzi aux manettes d’une Italie tourmentée
« Je mettrai toute l’énergie et l’engagement dont je suis capable pour mener à bien les réformes », a déclaré Renzi, en citant en priorité « les réformes institutionnelles, le travail, l’administration publique et le fisc ».
Et ce n’est pas le travail qui manque en Italie. Bon nombre de défis attendent Renzi, qui de son côté semble pressé de prendre officiellement ses fonctions.
Une tâche s’avère délicate dans la mesure qu’il faut compter dorénavant sur Angelino Alfano chef du Nouveau Centre Droit. La coalition gauche-droite doit se maintenir sous peine d’une nouvelle crise gouvernementale. Alfano reste prudent sur cette nouvelle nomination. Sur le plan économique, les deux hommes sont sur la même longueur d’onde mais seul l’immigration ou le mariage homosexuel divisent les deux leaders.
Aussi à l’aise qu’Obama en matière de communication, Renzi est déjà bousculé par la presse italienne sur sa crédibilité. Alors qu’il renvoie l’image d’un messie par sa volonté de changement et d’autorité, d’autres le voient ne pas faire long feu. Pourquoi ? Et bien parce qu’il n’est pas passé par des élections donc sa nomination peut être vue comme illégitime.
Adesso ! que l’on peut traduire par maintenant, nous rappelle le slogan de François Hollande lors des élections de 2012. Issus du même mouvement, Renzi sera-t-il victime d’une impopularité lui aussi ? Affaire à suivre.
Hermance Fotchine