Empêtré dans un scandale de manipulation des dispositifs mesurant le taux d’émission de gaz carboniques, Mercedes-Benz a été intimé par le ministère allemand des Transports de rappeler 774 000 de ses véhicules vendus et en service dans le monde. Un constructeur de plus impliqué dans le scandale du « dieselgate« …
« Deutsche Qualität« , ce slogan est une bonne illustration de la situation dans laquelle se retrouve Mercedes à l’heure actuelle. Le constructeur d’automobiles allemand créé en 1926 est aujourd’hui contraint de rappeler près de 774 000 véhicules. Cet ordre ne provient pas de l’interne, mais des hautes instances politiques. C’est Andreas Scheuer, le ministre des transports allemand en personne, qui a ordonné à Mercedes lundi 11 juin de lancer ce rappel immédiat. Dieter Zetsche, le PDG de Daimler (groupe détenant Mercedes-Benz) déclare : « Le gouvernement ordonne un rappel officiel immédiat en raison de la présence de dispositifs de manipulation« .
Mercedes pris la main dans le sac
Pourquoi rappeler autant de véhicules motorisés ? Pour rappel, Mercedes est le leader du haut de gamme, avec un peu plus de 2 millions de modèles vendus en 2017, et a supplanté son compatriote et adversaire direct, BMW. Malheureusement, il s’avère qu’une partie d’entre eux sont équipés de logiciels capables de fausser les niveaux d’émissions de gaz carboniques et toxiques. En d’autres termes, Mercedes pouvait jusque là produire et distribuer des véhicules plus polluants que la limite légale autorisée, et ce, en passant par les contrôles techniques.
La marque au logo argenté n’est cependant pas la seule à se retrouver dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le dieselgate« . Volkswagen en était le pionnier, en distribuant des moteurs diesel truqués et dotés de logiciels faussant les résultats des tests d’émission. La supercherie a été dévoilée en septembre 2015, et Volkswagen a dû rapatrier en urgence 11 millions de véhicules circulant dans le monde entier.
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Des gaz toujours aussi dangereux pour la santé
Qu’on soit clair : cette pratique est belle et bien un scandale. Développer consciencieusement des logiciels capables de fausser des émissions de CO2, dans le but de vendre plus de véhicules sans avoir à investir dans de la recherche et développement, c’est sacrifier la santé de l’être humain au profit du chiffre d’affaire. Dans le cas de Volkswagen, les gaz toxiques comme l’oxyde d’azote dépassaient les limites de 40 fois !
Pris dans la déferlante, de nombreux constructeurs allemands se sont retrouvés au coeur du soupçon. Ainsi, des filiales de Volkswagen comme Audi et Porsche ont eu l’obligation de rappeler certains de leurs modèles, et BMW dans une moindre mesure. Dans le cas de Mercedes, ce sont les fourgons Vito et certains SUV comme les classes GLC et C. Un coup de plus pour l’industrie automobile européenne, la France et l’Italie abritant aussi des firmes de constructeurs allemands.