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Merci François !

Enfin un qui ose ! En déplacement hier à La Grande-Motte, François Fillon a prononcé un discours dans lequel il réagit aux piques dont il a été victime de la part de Nicolas Sarkozy. Il en a également profité pour remettre en cause le statut d’homme providentiel que beaucoup de militants UMP accordent à l’ex-chef de l’Etat. En pleine période d’interrogations au sujet d’un retour de ce dernier en politique et de sarkomania à outrance à droite, les propos de l’ancien premier ministre sonnent comme une bouffée d’air frais, et permettent de mettre en avant la possibilité de vraies alternatives à l’UMP en vue de 2017.

« Je ne lie pas l’avenir de l’UMP à un homme, l’UMP ne peut vivre immobile, congelée, au garde à vous, dans l’attente d’un homme providentiel. » Voilà la phrase qui aura marqué le discours de François Fillon hier à La Grande-Motte (Hérault). Lors d’une réunion publique devant près de 500 personnes, l’ancien chef du gouvernement ne s’est pas fait prier pour réagir vivement aux quelques critiques implicites dont il avait fait l’objet lundi. En visite au siège de l’UMP, Nicolas Sarkozy avait légèrement pointé du doigt son ancien « collaborateur » de premier ministre en critiquant « l’indécence » de ceux qui parlent déjà de 2017. L’ex locataire de Matignon avait pris l’habitude d’être très réservé lorsqu’il s’agissait de charger l’ancien président. Pas cette fois. « Rester sur son piédestal en attendant que la gauche s’effondre et en espérant être plébiscité des Français, ça, c’est l’assurance d’échouer », a-t-il lancé d’un ton ferme et plein d’assurance.
http://youtu.be/rNxOCSbxLmQ
59% des Français contre un retour de Sarkozy

Une prise de position courageuse face à un Nicolas Sarkozy que quasiment personne n’ose remettre en question à l’UMP (du moins publiquement). Tous les sympathisants du premier parti d’opposition le voient comme le candidat naturel, le leader incontesté, le guide, le messie, comme si aucun autre à droite n’avait la carrure pour prétendre à l’Elysée dans quatre ans. Pourtant, le message de la dernière élection présidentielle n’était-il pas clair ? L’élection de François Hollande n’avait-elle pas la forme d’un vote anti-Sarkozy, d’un rejet du président sortant ? Les Français ne veulent plus de Sarko, comme en témoigne un récent sondage IFOP/JDD réalisé au début du mois auprès d’un millier de personnes : certes 65% des sympathisants de droite veulent sa candidature en 2017, alors que parmi les Français ils ne sont que 40% à la désirer contre 59% qui ne la souhaitent pas. N’importe quel ténor de l’UMP aurait obtenu plus de voix que Nicolas Sarkozy aux présidentielles. En choisissant de se porter candidat, ce dernier avait fait perdre sa famille politique. Il apparaît donc comme le principal responsable de la défaite de l’UMP en 2012. Une défaite qui, qui plus est, a coûté cher financièrement et a accru la dette du parti, estimée aujourd’hui à 55 millions d’euros. Ajoutez à cela des comptes de campagne invalidés par le Conseil Constitutionnel. Il apparait donc assez hypocrite et provoquant que l’ancien chef de l’Etat se rende dans la foulée à l’UMP faire un discours devant les militants, discours à travers lequel il espère aussi convaincre de faire des dons.

Se tourner vers l’avenir et les jeunes

Comme le dit François Fillon, « le temps de l’opposition est fait pour débattre, réfléchir, susciter de nouveaux talents, faire des bilans, élaborer un projet nouveau ». Se tourner de nouveau vers un ex-président qui a fait son temps et dont le bilan a été négatif serait un retour en arrière. L’UMP doit regarder vers l’avenir. Outre les ténors du parti comme Copé et Fillon, qui se sont affrontés lors d’une primaire chaotique à l’automne dernier, de jeune ou moins jeune talents se révèlent et mériteraient sans doute d’avoir plus d’importance pour porter le projet de la droite. On peut penser à Laurent Wauquiez ou encore Bruno Le Maire, deux anciens ministres. Le premier, 38 ans, actuel vice-président de l’UMP, a beaucoup œuvré dans la moralisation de la vie publique. Député de Haute-Loire, il a renoncé à ses indemnités d’ancien ministre et est un des premiers parlementaires à avoir déclaré son patrimoine. Lors de sa présence au gouvernement, son combat contre « l’assistanat » social est également à souligner. D’autre part, il fait partie des dix élus s’étant élevés contre les privilèges des députés. Tout comme le second, 44 ans, qui réclame un Parlement plus représentatif de la diversité des Français et dirigé par moins de fonctionnaires. Ex-ministre de l’agriculture, son image d’homme posé et consensuel peut également plaider en sa faveur. Certes, 2017 est encore loin mais une chose est sûre : il n’y a pas de candidat désigné d’avance, un parti qui se veut démocratique se doit de passer par des primaires et une investiture, et ce malgré le fiasco de l’expérience de novembre dernier. Le statut d’ancien président ne doit en aucun cas permettre de passer outre, même lorsque l’on s’appelle Nicolas Sarkozy.

 

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