« Le gouvernement fédéral a obtenu des informations affirmant que le téléphone portable de la chancelière pourrait être surveillé par les services américains », explique un communiqué du porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert. Mercredi 23 octobre, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi demandé des explications au téléphone à Barack Obama dénonçant les pratiques d’espionnage de l’agence de sécurité américaine (NSA).
Les Etats-Unis rejettent toutes les accusations d’espionnages
Le président Barack Obama a garanti mercredi que les États-Unis « ne surveillent pas » les communications de la chancelière allemande. Déjà accusé d’espionnage fin juin 2013 par Der Spiegel, un grand magazine d’enquêtes et d’investigation allemand, les Etats-Unis avaient alors démenti tout espionnage et assuré que les informations de presse à ce sujet étaient « inexactes et trompeuses ». Le quotidien Le Monde avait également accusé les Etats-Unis d’espionnage à travers des articles provoquant une vive réaction chez le directeur du renseignement américain, James Clapper. D’après lui, « L’information selon laquelle l’Agence de sécurité nationale (NSA) a collecté plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques de citoyens français est fausse, les États-Unis rassemblent des éléments de renseignement du même type que ceux collectés par tous les pays »
Merkel paye son laxisme
La presse allemande s’est montrée très critique et a estimé que les informations sur un possible espionnage du téléphone portable d’Angela Merkel par les États-Unis étaient une humiliation pour la chancelière, qui n’a eu de cesse de les défendre face à toutes ces accusations pesant sur eux.
Angela Merkel a sans cesse contredit les accusations d’espionnage portées aux services américains alors que l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden les avait déclarées vraies. Le quotidien berlinois Tagesspiegel avait également confirmé que « l’étendue de la surveillance exercée sur ses propres citoyens et ceux d’autres pays (par les États-Unis) reste monstrueuse » mais Merkel a continué à fermer les yeux déclarant qu’« il n’y a toujours pas de consensus sur la signification de toutes ces informations, pas d’unanimité pour dire s’il s’agit vraiment d’un problème ou pas ».
L’Europe réagit
Mercredi, le Parlement européen a suspendu l’accord UE-Etats Unis sur le transfert de données bancaires à cause des révélations sur l’espionnage de la NSA. « Les Traités ne sont utiles que si les parties peuvent avoir confiance dans ce qui a été promis. Dans le cas du traité Swift, cela n’a manifestement pas été le cas » a-t-il déclaré.
Ce jeudi 24 et vendredi 25 octobre un sommet Européen se tiendra à Bruxelles. Les 28 chefs d’État de l’Union européenne débattront à la demande de François Hollande, « sur la question des données personnelles » et ils discuteront de la création d’un projet de règlement pour garantir une meilleure protection de la vie privée des internautes européens sur Internet.