Le procès de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi s’est ouvert Lundi 4 Novembre dans un climat tendu tant à l’intérieur du tribunal que dans la rue.
Déchu par l’armée cet été, Mohamed Morsi comparait pour « incitation au meurtre de manifestants » aux côtés de quatorze cadres de la confrérie des Frères Musulmans. Pour autant l’audience tant attendu n’aura duré qu’à peine une heure, le juge ayant décidé de reporter le procès au 8 Janvier face aux protestations de l’ex-président qui a notamment déclaré « je suis le président de la République et ce tribunal est illégal ».
Un procès qui s’annonce complexe, dans un pays en crise tenu d’une main de fer par l’armée.
Le voile d’ombre maintenu par le pouvoir sur de nombreux éléments du procès ne semble pas jouer en faveur d’une accalmie pour toute une partie de la population égyptienne qui continue à soutenir l’ex-président. La veille du procès, le gouvernement a déployé plus de 20 000 hommes au Caire afin d’assurer le calme. Un calme que l’Egypte penne à retrouver puisque la répression menée par Adli Mansour, actuel dirigeant soutenu par l’armée, a d’ores et déjà fait plus d’un millier de morts chez les partisans des Frères Musulmans, situation inacceptable pour de nombreux égyptiens.
Les heurts entre manifestants et forces de l’ordre sont restés limitées lors du procès mais la situation en Egypte reste préoccupante.
Après environ quatre mois de dérive sécuritaire de l’armée, d’instabilité politique et de mécontentement populaire, l’Egypte d’aujourd’hui semble être au bord du gouffre souffrant de violences ponctuelles et d’une économie en berne. Si l’issue du procès de Mohamed Morsi s’annonce complexe, il est à l’heure actuelle peu probable qu’elle apporte les solutions nécessaires au redressement du pays.