Le « Momo Challenge » est le nouveau divertissement des réseaux sociaux, mais un jeu qui s’avère plus dangereux que distrayant. En Argentine, une fillette de 12 ans s’est suicidée après avoir suivi les instructions de « Momo ».
« Salut, je suis Momo« . C’est ainsi que la conversation débute entre Momo et vous. Vous êtes contacté par la messagerie cryptée Whatsapp. Sans le savoir, l’inconnu derrière les messages du nouveau Momo Challenge recueille déjà toutes vos données personnelles. Rapidement, Momo vous demande de suivre une liste de défis qui, crescendo, deviennent de plus en plus dangereux. Si vous refusez, une toute autre facette du jeu apparaît. Alors, Momo menace de divulguer vos informations personnelles sur les réseaux sociaux. Votre téléphone étant déjà piraté, il peut accéder à tous les secrets enfouis dans votre téléphone. Le jeu devient harcèlement. Vous recevez des dizaines de messages à n’importe quelle heure de la journée, ou de la nuit : des messages accompagnés de vidéos très violentes, photos horrifiantes et menaces en tout genre. En entrant le numéro de Momo dans votre répertoire, vous avez déclenché une spirale infernale qui se referme sur vous.
Le « Momo Challenge » adopte le physique d’une sculpture, « Mother Bird« , réalisée par le studio d’effets spéciaux japonais Link Factory. L’oeuvre est actuellement exposée dans le Tokyo’s Horror Art Vanilla Gallery. L’aspect de la sculpture est terrifiante : une femme aux cheveux longs et noirs, aux yeux équarquillés qui ne communiquent aucune émotion. Le nez est petit par rapport au large sourire, comme taillé au couteau, qui s’étend jusqu’aux oreilles. C’est la première image que reçoivent les participants au Momo Challenge.
Le Momo Challenge, un fonctionnement semblable à celui du Blue Whale
Le challenge originaire du Japon n’est pas le premier du genre à émerger sur les réseaux sociaux. Un an auparavant, le Blue Whale challenge imposait une liste de défis dangereux, poussant les victimes jusqu’au suicide. Cependant, pour les autorités, le Momo Challenge revêt un caractère particulier. Le phénomène naît sur Reddit avant d’être peu à peu propagé sur d’autres plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, puis Whatsapp, où le mal est directement fait. Il touche particulièrement L’Amérique du Sud. Le 29 juillet 2017, les autorités de Buenos Aires découvrent le corps inerte d’une fillette de 12 ans. Selon les autorités, elle aurait conversé avec le sombre personnage jusqu’à ce que ce dernier la pousse au suicide. À Santa Cruz, la police retrouve un petit garçon pendu. La police recherche activement un jeune homme de 18 ans, qui pourrait être l’une des incarnations dans le monde du spectre Momo. Le challenge serait relié à au moins trois numéros dans le monde : au Japon, en Colombie et au Mexique.
Des campagnes de sensibilisation
Le gouvernement a décidé mettre en place plusieurs campagnes de prévention pour informer parents et enfants sur les risques d’Internet. L’Agence Nationale de Sécurité Informatique (ANSI) tunisienne met en garde sur la dangerosité du phénomène « Momo ». 20minutes s’est également entretenu avec les forces de l’ordre pour obtenir davantage d’informations. Les autorités déclaraient qu’« aucun cas de personne mis en danger par ce challenge n’a été signalé en France. […] Le phénomène ne s’est pas étendu sur le territoire ». Pour le Ministère de l’Intérieur, l’émergence du Momo Challenge en France est à prendre « au sérieux ».
Le challenge débarque en France
Le Momo Challenge est désormais internationalement connu. Et en France, il débarque auprès des utilisateurs qui sont curieux de savoir si le personnage existe vraiment. Sur Youtube, plusieurs vidéos d’adolescents qui participeraient au challenge émergent sur la plateforme. Les internautes s’interrogent sur Twitter et cherchent à s’emparer du numéro de Momo pour vivre eux-mêmes l’expérience, malgré la mise en garde des autorités.
Selon Aroua Biri, docteur en cybersécurité, le réel danger demeure dans l’utilisation du buzz provoqué par le Momo Challenge, par des personnes malintentionnées. Interrogée par 20minutes, elle dresse le tableau des attitudes à adopter pour éviter d’être victime d’un hackeur comme c’est le cas dans le challenge.
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