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Nice Matin : les salariés veulent sauver leur quotidien

Placé, fin mai dernier, en redressement judiciaire, le groupe Nice Matin va être repris pour la survie du quotidien régional. Pour éviter les licenciements massifs et garder le contrôle du journal, les salariés ont décidé de monter une SCOP et faire un appel aux dons.

Afin de sauver leurs quotidiens, les salariés du groupe Nice-Matin ont eu une idée originale et qui rassemble. Depuis bientôt une semaine, ils ont lancé un appel au don pour reprendre eux-mêmes au sein d’une société coopérative et participative (SCOP), les commandes du groupe Nice-Matin qui héberge également Var-Matin et Corse-Matin. Et le résultat est probant, ils ont déjà récoltés près de 130.000 euros en un peu plus d’une semaine. Et ceux, seulement de la part des lecteurs. Ces derniers font un don via une plateforme participative, appelée crowdfuding. Des petites attentions particulières sont proposées aux plus généreux, comme devenir, le temps d’une journée, éditorialiste du journal (un don de 1000 euros minimum) ou rédacteur en chef (un don de 5 000 euros minimum). À noter que même pour cinq euros, les salariés affichent votre nom, prénom et photo dans le premier numéro du journal.

À cette heure-ci, ils disposent déjà d’un capital de départ composé de financements des salariés (qui ont investi un million d’euros à eux tous) ainsi qu’un partenaire privé. L’idée du financement participatif est venue suite au don de Simone Peyre, une lectrice varoise de 91 ans qui a décidé de donner 3.800 euros de ses économies pour aider le journal et ses salariés. Les politiques, notamment ceux de la région, ne sont pas restés insensibles au mouvement des journalistes. Certains ont affiché leurs soutiens, pendant que d’autres ont fait flamber la carte bleue.

Droites et gauche se mobilisent

À gauche comme à droite, le combat sensibilise

À gauche comme à droite, le combat sensibilise

La première réaction attendue était celle du Maire UMP de la ville, Christian Estrosi. Sur son site web, il a réagi en début de semaine dernière sur son site web.

« Je n’ai pas parlé lorsque l’on a annoncé les premières difficultés de Nice-Matin. Pourquoi ? Parce que le rôle d’une collectivité partenaire est d’accompagner le journal dans son développement. Elle n’a pas à juger, au risque du soupçon de manipulation, la stratégie de l’actionnaire fut-elle mauvaise. »

Dans un communiqué, le Maire de la ville rajoute « Je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour que nous puissions les accompagner et faire vivre ce journal ». À droite, il n’est pas le seul à avoir réagi. Nathalie Kosciusko-Morizet a fait « flamber » la carte bleue selon les salariés pour soutenir l’initiative de reprise du journal. Du côté gauche, Cécile Duflot a, comme à son habitude, adressée un tweet pour soutenir l’imitative. Tout comme la Ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Fillipetti. La chef du Parti Communiste, Marie-George Buffet, elle, a participé aux dons avec un chèque pour la SCOP accompagné d’un petit mot, fort en symbole « pour que vive la presse et le pluralisme ».

Le PS à lui relayer l’information et lance un appel aux dons pour sauver également le quotidien sudiste. Arnaud Montebourg, Ministre de l’Économie, va rencontrer certains de ses homologue pour discuter de la situation.

Pourquoi les salariés veulent-ils éviter une reprise ?

Comme lors de tout redressement judiciaire, le rachat et la reprise de la société par un investisseur sont attendus. Surtout que plusieurs candidatures ont été soumises pour reprendre le journal. L’ensemble des intéressés ont eu jusqu’au 28 juillet pour déposer leurs solutions de reprise. Au total, six potentiels repreneurs sont en lice donc le groupe de presse belge, Rossel, déjà propriétaire de La Voix du Nord.

La CGT soutient aussi le combat des salariés de Nice Matin

La CGT soutient aussi le combat des salariés de Nice Matin

Selon le syndicat du journalisme, « les offres ne seraient pas satisfaisantes financièrement et sur le plan de la défense de l’emploi ». C’est ce qui a motivé les salariés du groupe à postuler à la reprise de leur propre journal. Comptant plus de 1 100 salariés, ces derniers veulent éviter une reprise, craignant des suppressions de postes. « Placé en redressement judiciaire, on nous promet de « virer » entre 400 et 800 salariés qui chaque jour, racontent votre journal », écrivent les salariés sur le site participatif. Selon ces derniers toujours, une assemblée d’une centaine de journalistes quittera volontairement leur poste si le journal est repris, pour faciliter la survie du journal, dans le cas où les salariés sortent victorieux de cette lutte.

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