Cinéma

Nous n’applaudirons plus

2ème jour à Cannes. 8H30 : premier film. 18H00 : dernier film.

Je me levais ce matin avec l’envie de croquer Cannes à pleines quenottes. Les séances du matin sont un délice, il y a moins de monde et nous avons accès aux marches des stars. En soit ça ne change rien mais tout petit plaisir est bon à prendre.

Le premier film est en compétition, il s’agit de « ZIMNA WOJNA » de Pawel Pawlikowski. Mes mauvais choix du jour précédent s’effacent devant cette jolie romance polonaise en noir et blanc. C’est un peu cliché mais c’est peut-être ce dont les spectateurs ont besoin: un beau film, avec de beaux plans, de beaux acteurs et qui parle de musique et d’amour. Quelques applaudissements mous, deux/trois « wouhou » et on remballe. Il se dit dans les couloirs que ce film ne repartira pas bredouille.

Je suis au festival de Cannes, j’ai vu un bon film, il fait beau et j’ai toujours mon fichu manteau et deux énormes sacs, ne me demandez pas comment j’ai fait mon compte.

11H00 : « ARCTIC » de Joe Penna, hors compétition. Nous voilà cette fois partis dans le grand froid ! Mon petit cœur se réchauffe devant ce « Man vs Wild » version nordique et révèle en moi un vague sentiment écologique qui me perturbe. Nous ressortons penauds, y a t-il eu des applaudissements ? Je ne crois pas. L’an dernier, chaque film était salué avant et après la séance. Aujourd’hui cette mode semble galvaudée voir totalement obsolète. Certains puristes applaudissent encore tandis que d’autres le font par dérision. Qu’est devenu cette « grande famille du cinéma », ce respect pour chaque corps de métier, chaque label ? Très peu restent à regarder le générique en entier, pas le temps, il faut courir voir un autre film.

C’est donc une matinée réussie qui s’enchaîne sur une après-midi originale.

14H00: « L’ANGE» de Luis Ortega pour Un certain regard révélant l’énigmatique Lorenzo Ferro, mélange étrange entre Evan Peters (Américan horror Story), Tobey Maguire (Spiderman) et Malcolm Mcdowell (Orange Mécanique). Applaudissements forcés sur le début de certains, un critique s’amuse à retaper des mains après les autres. Quel petit rigolo. Le respect n’a plus la cote.

Pause écriture, je suis déjà moins perdue qu’hier. Je choisis de me la jouer militante et repars pour la Quinzaine.

19h00: LOS SILENCIOS

Quelle erreur. Le film promettait des fantômes et c’est encore un film politique. Bien fait pour moi. Ma bonne conscience se joue de moi. Acclamation enflammée dans la salle. La réalisatrice est là. Ces applaudissements chaleureux clôtureront ma journée.

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