Il est (encore) de retour : dans Dexter : Résurrection, le tueur en série le plus populaire de la télévision renoue avec son fils et ses vieux démons.
C’est quoi, Dexter : Résurrection ? Abattu et laissé pour mort par son fils Harrison (Jack Alcott), Dexter Morgan (Michael C. Hall) a miraculeusement survécu et se réveille à l’hôpital après un coma de dix semaines. Alors qu’il réfléchit à sa relation brisée avec son fils, il apprend qu’un corps démembré selon son propre mode opératoire a été découvert à New York. Comprenant que c’est l’œuvre de Harrison, il part à sa recherche pour l’aider à couvrir ses traces. Mais le lieutenant Angel Batista (David Zayas) commence à entrevoir la vraie nature de Dexter. Et à New York, un étrange milliardaire (Peter Dinklage) et sa sicaire (Uma Thurman) semblent s’intéresser au CV sanglant de notre héros.
Plus de dix ans se sont écoulés depuis la fin de la série-culte Dexter, qui (pour ceux qui l’ignorent encore) raconte l’histoire d’un technicien de la police de Miami qui s’avère être un tueur en série, dont les victimes sont des criminels qui, de son point de vue, méritent de mourir. Dexter lui-même aurait dû mourir plusieurs fois, mais il est revenu sur nos écrans dans Dexter New Blood où il retrouvait son fils (ou l’inverse) après avoir simulé sa mort, et dans le prequel Original Sin. Ce mois-ci arrive sur Canal Plus la… suite de la suite, Dexter : Résurrection dont nous avons vu les sept premiers épisodes.
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Comme le titre l’indique, l’histoire se déroule après la mort de Dexter, abattu d’une balle dans la poitrine par son fils Harrison à la fin de New Blood. Dix semaines de coma plus tard, il découvre que celui-ci est à New York et que – bon sang ne saurait mentir – il a vraisemblablement tué et démembré un homme, en suivant le mode opératoire de son papa. Direction la ville qui ne dort jamais pour Dexter. Ce qu’il ignore, c’est que son ancien collègue Battista est sur ses traces, qu’il va croiser un tueur surnommé… Le passager noir (ce qui l’agace énormément, étant donné que c’est le nom qu’il donne à ses pulsions), et un club très privé de meurtriers en série sponsorisé par un milliardaire.
Dexter et les fantômes du passé
Sans surprise, on retrouve plusieurs éléments qui ont fait le succès de Dexter : la voix off du héros avec ses remarques sarcastiques délicieuses, les scènes brutes de meurtres et démembrements, la pression des enquêteurs, le double visage de notre héros (naturellement, Michael C Hall est toujours parfait dans le rôle), ses tourments et son dialogue intérieur avec le fantôme de son père décédé.

Le premier épisode ramène en outre des figures surgies de la série originale : l’esprit de Dexter, dans le coma, invoque les tueurs Arthur Mitchell (vous avez dit Trinity?) et Miguel Prado, le Sergent Doakes. A son réveil, c’est toutefois une autre vieille connaissance qui l’attend : Angel Batista, son ancien collègue de la police de Miami, qui a enfin fait le lien entre son ancien collègue et le tueur de Bay harbour.
L’intrigue elle-même commence en reprenant une construction proche de ce qu’on a vu à Miami, Dexter essayant de passer inaperçu tout en traquant sa proie (le « Passager noir ») tandis que lui-même est traqué par Battista. S’y ajoute le meurtre perpétré par Harrison et le duo d’enquêteurs du NYPD sur ses traces (en particulier une profileuse excentrique mais plus maline qu’il n’y paraît).
Nouveau décor et nouveaux visages
Adieu le soleil de la Floride de Dexter, fini les étendues glacées de Iron Lake dans New blood : welcome to New York, l’immense métropole qui ne dort jamais et dont les nuits sombres se révèlent un excellent terrain de jeu pour Dexter.
A fortiori avec un quatrième épisode qui apporte un tournant inattendu et relance l’intrigue dans une autre direction. Sans trop en dévoiler, Dexter est invité par le milliardaire Leon Prater à une sorte de club de tueurs en série. Face à ces gens « comme lui », avec les mêmes pulsions, Dexter se sent en quelque sorte compris et accepté. Sauf que ces meurtriers correspondent parfaitement au code que respecte Dexter, qui se retrouve partagé entre son besoin de tuer et le sentiment de communauté qu’il ressent pour la première fois depuis longtemps.
Cet épisode est marquant pour une autre raison : les acteurs réunis dans la même scène. Peter Dinklage (Game of Thrones), Uma Thurman et, dans la rôle des tueurs, Krysten Ritter (Jessica Jones), Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother), Eric Stonestreet (Modern Family) et David Dastmalchian (Murderbot récemment).

Tel père, tel fils ?
Retour aux sources ? Suite ? Renaissance ? Un peu des trois, sans doute. On l’a dit, cette suite reprend des éléments qui ont fait le succès de Dexter – qui, au passage, utilise son vrai nom au lieu du pseudonyme qu’il utilisait dans New Blood. En tant que suite de New Blood, justement, Résurrection approfondit aussi la dynamique père-fils sous un angle plus complexe.
Dexter s’interroge sur la nature de Harrison : est-il lui aussi un tueur, le code de Harry lui convient-il, le traumatisme similaire qu’ils ont vécu a-t-il le même impact ? Les réflexions de Dexter s’inscrivent en outre dans son dialogue intérieur avec son propre père, dessinant une dynamique intergénérationnelle potentiellement intéressante, dans un contexte plus introspectif.
Dexter Résurrection joue sur les codes de la série originale avec anciens et nouveaux personnages, tout en prenant une direction intrigante. Ce n’est peut-être pas du niveau des meilleures saisons de Dexter… mais pas loin, et soyons francs, c’est surtout un plaisir de retrouver notre serial killer préféré . Car il y a une raison, si Dexter Morgan est increvable : c’est un personnage unique. Une contradiction vivante, à la fois monstre et justicier, dont on ne peut s’empêcher de prendre le parti. A ce stade, quand on aime Dexter, on est prêt à tout lui pardonner : les exagérations, les rebondissements peu crédibles, les facilités scénaristiques… et même New Blood.