À la uneSéries Tv

On débriefe pour vous… Sex / Life, la série sex positive qui fait monter la température

Dans Sex / Life, le cœur et le corps de Sarah Shahi balancent entre un bonheur conjugal paisible et une vie sexuelle passée qui revient la hanter.

C’est quoi, Sex / Life ? Dans la banlieue cossue où elle vit avec son mari Cooper (Mike Vogel) et leurs deux enfants, Billie (Sarah Shahi) a tout pour être heureuse. Mais elle ne l’est pas. Elle regrette les folles nuits de sa jeunesse à New York et surtout la jouissance sexuelle que lui procurait son ex, Brad (Adam Demos). Sur son ordinateur portable, la jeune femme tient un journal où elle raconte son passé sexuel frénétique et elle se demande comment la bitch insatiable qu’elle était a pu devenir cette mère de famille bourgeoise et pépère. Or, les circonstances vont l’obliger à choisir entre le sexe et la vie qu’elle a construit, entre la passion et la raison, entre Cooper et Brad. 

YouTube video

Cet été, quelques tweets enflammés ont attiré notre attention sur Sex / Life : une série de huit épisodes disponible sur Netflix, adaptée du livre autobiographique 44 chapters about 4 men de l’américaine B.B Easton , qui a chauffé une partie du public à défaut de critiques beaucoup plus… tièdes. De quoi titiller la curiosité et lancer le premier épisode, histoire de voir de quoi il retourne. Et voilà comment on se retrouve à « binge-watcher » cette première saison d’une traite. 

Sex / Life, c’est l’histoire de Billie. Elle a épousé Cooper, un riche homme d’affaires attentionné et fidèle, qui prend soin d’elle et de leurs deux enfants. Cooper est charmant… et extrêmement ennuyeux, y compris au lit où il regarde la chaîne sport en pleine position du missionnaire ! Billie est d’autant plus frustrée que, quelques années plus tôt, elle écumait les nuits new-yorkaises avec sa meilleure amie Sacha (Margaret Odette), s’enivrant de fêtes, d’alcool et de sexe. De beaucoup, beaucoup de sexe. Avec plusieurs partenaires. Mais surtout avec son ex, le beau Brad, un bad boy toxique qui la faisait décoller vers le septième ciel comme une fusée. Lorsque Cooper découvre que Billie écrit sur son passé sexuel frénétique et ses fantasmes, il est piqué au vif et décide de lui offrir des ébats torrides. Mais au même moment, Billie retrouve par hasard le fameux Brad – et de toute évidence, elle est encore sous son emprise… 

On n’a pas tardé à comparer Sex / Life à 50 Shades of Grey, les deux fictions explorant des thèmes assez similaires et montrant de nombreuses scènes de sexe graphiques et explicites. Car oui : Sex / Life, c’est chaud bouillant. Il y a du sexe (encore heureux avec un titre pareil) et si l’idée vous dérange, la série n’est pas faite pour vous avec ces scènes dénudées et sans tabou – masturbation, échangisme,  exhibitionnisme, cunnilingus.  Reste que ce sont des scènes très esthétiques (ne serait-ce qu’en raison de la plastique parfaite de la Sarah Shahi), et qui n’ont rien de gratuit. Elles servent en effet à raconter une véritable histoire, sorte de sex romance dont l’héroïne assume ses désirs et sa sexualité.  

Le cœur de Sarah balance entre son gentil mari Cooper…

Sex/Life, c’est un peu 50 shades of Sarah Shahi. Les personnages masculins ne sont pas inintéressants, notamment parce qu’on s’écarte de l’opposition binaire et stéréotypée entre le mari ennuyeux et l’amant fougueux malgré quelques clichés lourdingues (le concours de qui a a la plus grosse dans les douches, par exemple…)  Cooper est jaloux mais il se remet en question et cherche comment satisfaire son épouse ; Brad est un connard instable mais il y a des raisons qui expliquent son comportement. Tous les deux ont leurs qualités (plastiques, mesdemoiselles) et leurs défauts, et il est bien difficile de prendre parti pour l’un ou l’autre. 

Toutefois, la série adopte surtout le regard de Billie pour aborder des sujets tels que la vie de couple, les difficultés de concilier rôle de femme et rôle de mère, les relations toxiques, le choix entre carrière et famille, la remise en question du schéma “idéal” du couple hétéro monogame ; mais aussi tout ce qui concerne le sexe et le plaisir. La tentative de conciliation et non l’opposition entre épanouissement sexuel et vie conjugale  (entre Sex et Life, hein…) donne une dimension pertinente au  personnage de Billie : c’est une  mère  qui assume son envie de sexe torride et ses désirs.  

… et son ex torride, Brad

Sex / Life montre ainsi une femme certes objet de désir, mais aussi actrice de son plaisir et de sa sexualité (avec ses limites car, comme le montre intelligemment la série, ce n’est pas parce qu’elle aime le sexe qu’elle est d’accord pour tout…)  Billie est une B.I.T.C.H assumée – comprenez, une Babe In total Control of Herlself. Elle a beaucoup plus de libido et d’expérience que son mari, elle cherche l’excitation et les orgasmes qu’il ne lui procure pas dans les souvenirs de ses plans cul à profusion et de ses nuits folles avec Brad, elle prend son pied au lit et dans ses fantasmes, elle jouit avec le corps et la tête. Billie, c’est la réconciliation de la mère et de la putain que Freud opposait sans cesse. C’est une femme libérée – et tu sais, c’est pas si facile. Même en 2021.

Plus que de 50 Shades of Gray, Sex / Life a des airs de Madame Bovary classée X : c’est le dilemme généralement insoluble entre tranquillité d’une vie de famille banale et assouvissement d’appétits sexuels brûlants. Or, contrairement à Emma, Billie ne se contente pas de s’évader dans ses fantasmes : elle cherche à  concilier le feu de la passion et la raison du mariage, la jouissance sexuelle et l’épanouissement familial. Alors oui : Sex / Life est une série chaude et sulfureuse ; elle est aussi subtilement transgressive voire féministe avec un female gaze assumé et encore trop rare dans la fiction. Ce n’est pas un hasard si Billie a le mot de la fin, avec ce réjouissant : Now, fuck me.   

Sex / Life
8 épisodes de 50′ environ.
Disponible sur Netflix. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
Related posts
À la uneFranceMédias

Secret Story : c'est bien "La Voix" qu'on entend dans le métro à Paris ?

CultureLa Loi des Séries 📺LE CLUBMusiqueSéries Tv

Richard Sanderson et Alain Turban | Le Club #16

À la uneSéries Tv

Les bracelets rouges : la saison 5 est-elle la dernière ?

À la uneInternational

Pont de Baltimore : pourquoi s'est-il effondré aussi vite ?

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux