Trois ans après le « Chevalgate », plus d’un consommateur sur deux dit ne pas se sentir mieux informé sur l’origine de la viande qu’il achète.
En février 2013 éclatait le scandale de la viande de cheval : on découvre à l’époque que des lasagnes Findus contenaient de la viande chevaline à la place de bœuf. Cette affaire a mis en lumière le manque de transparence en matière de traçabilité de la viande. L’association Famille rurales a réalisé une étude pour mesurer les changements survenus en trois ans.
Une législation renforcée
La loi-consommation défendue par Benoît Hamon et promulguée le 17 mars 2014 avait pour objectif d’assurer une meilleure traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires. « Nous avons obtenu que les sanctions pour fraude soient renforcées parce que les montants étaient minimes, avant le scandale« , raconte Anne Legentil, de l’association Familles Rurales.
En décembre 2013, la Commission Européenne, sous la pression, a également accepté de rendre obligatoire l’indication de l’origine de la viande brute (c’est-à-dire qui n’a jamais subi de transformation de type chauffage, fumage, salage, marinage ou extraction). Une mesure qui n’est entrée en vigueur qu’en avril 2015. Avant cette date, la mention de l’origine n’était obligatoire que pour la viande bovine, à cause de la crise de la vache folle des années 1990.
Des progrès à faire sur la viande transformée
L’étiquetage n’est en revanche pas encore obligatoire pour les plats préparés et les viandes transformées.
Face à ce vide, les professionnels aidés par le ministre de l’Agriculture ont mis en place un label pour répondre au manque d’information des consommateurs : Viande de France. Ce petit logo apparaît sur l’étiquette de la viande quand l’animal est né et a été élevé, abattu puis transformé sur le sol français. Une initiative saluée par Familles rurales, mais Mme Legentil déplore que ce label franco-français ne soit pas obligatoire.
Des consommateurs soucieux de l’origine de la viande
Pourtant les Français souhaitent être informés de l’origine de la viande qu’ils vont consommer. L’étude de Familles rurales révèle ainsi que l’origine de la viande est le premier critère de choix du plus grand nombre de consommateurs (respectivement 23 % pour les plats préparés et 28 % pour la viande brute.)
L’Union Européenne est pointée du doigt. « On se trouve face à une impasse« , admet Mme Legentil.
Mais Familles Rurales continue de se battre pour les droits des consommateurs : « On demande à nos politiques de faire pression sur l’Europe pour qu’on obtienne l’étiquetage obligatoire sur les viandes et produits préparés« , explique de son côté Dominique Marmier, président de Familles Rurales, à France Info.
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