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Partir à la découverte du monde est une occasion fantastique pour acquérir de nouvelles compétences

Riche d’un parcours d’entrepreneur atypique allant du Ponant au Levant, Paul Dumont, candidat aux législatives des Français de l’étranger en Asie-Océanie, nous dévoile les grandes lignes d’horizon de son programme en direction de la jeunesse . Dans une circonscription qui va de l’Ukraine à la Nouvelle-Zélande, Il encourage vivement les jeunes diplômés à s’intéresser et à mesurer les atouts d’une carrière tournée vers l’international.

INTERVIEW DE PAUL DUMONT, CANDIDAT CENTRISTE AUX ELECTIONS LEGISLATIVES 2012

11EME CIRCONSCRIPTION DES FRANCAIS DE L’ETRANGER – RUSSIE – ASIE – OCEANIE

1) Quel regard portez vous sur la mobilité européenne et l’expérience de vie à l’international des jeunes?

Je suis bien évidemment favorable à la mobilité des jeunes avant, pendant ou après leurs études universitaires, et pas seulement au sein de l’Europe mais dans le monde entier.  J’ai moi-même bénéficié de cette mobilité puisque j’ai eu la chance d’effectuer ma coopération aux Philippines au début des années 80.

Depuis lors, les possibilités de partir à la découverte de l’Europe et du monde se sont considérablement développées, grâce aux échanges entre universités, aux stages à l’étranger et à la formule VIE[1], qui permet d’acquérir une réelle expérience professionnelle dans une entreprise à l’étranger. Ce sont là des occasions fantastiques pour les jeunes d’acquérir de nouvelles compétences. La première passe souvent par le perfectionnement sur le terrain – voire par l’apprentissage pour certains – d’une langue étrangère et le plus souvent de l’anglais, qu’il est aujourd’hui indispensable de maîtriser dans notre monde globalisé. 

C’est aussi l’occasion de se confronter à des situations inédites: une nouvelle culture, des techniques et des approches différentes. Cette nouveauté encourage les jeunes à devenir réactifs et polyvalents. Cette expérience unique les aidera par la suite à répondre aux défis qui les attendent, tant dans leur vie professionnelle que personnelle. 

Enfin, c’est une évidence que de dire cela, mais ces séjours à l’étranger contribuent grandement au rapprochement entre les peuples. Je pense en particulier au programme Erasmus, mis en place en Europe en 1987, qui crée des liens très forts entre les jeunes européens. Moi qui suis très attaché à l’Europe, n’oublions jamais qu’à l’origine, la construction européenne a été pensée par ses pères fondateurs pour éviter de voir se reproduire les guerres qui ont frappé notre continent au siècle dernier.

2) Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « entreprendre ».

Étant moi-même entrepreneur indépendant, je m’intéresse tout particulièrement à ces questions.  Je pense qu’il faut agir dans deux directions à la fois.  D’une part, il faut promouvoir et valoriser l’idée « d’entreprendre », la notion « d’entreprise », et ce dès le lycée et plus tard dans l’enseignement supérieur.  Je pense que la France a du retard en ce domaine.  D’autre part, il faut donner le goût de l’international aux jeunes et leur expliquer que leur horizon ne s’arrête pas aux frontières de l’Hexagone.

Concrètement, cela suppose de prendre toutes mesures adéquates pour aider les jeunes et les accompagner dans leur démarche de création d’entreprise, notamment au niveau juridique et financier.  Il existe déjà de très bons dispositifs qui vont dans le bon sens, comme les « Junior Entreprises », les stages en France et à l’étranger, la formule VIE, le parrainage par certains grands groupes français et autres.  Mais il faut aller plus loin et sortir de cette situation à bien des égards inquiétante dans laquelle une majorité de jeunes français se dit davantage attirée par la fonction publique que par l’entreprise privée.

Cela passe nécessairement par un renforcement des liens entre les universités et les grandes écoles avec les entreprises, tant en France qu’à l’étranger.  L’université doit être repensée comme une interface entre les étudiants et les entreprises.

3) En plein cœur de New delhi, des étudiants en commerce ont créé leur propre agence immobilière. A Sydney, des jeunes graphistes envisagent de lancer une nouvelle technique de sérigraphie. Quels conseils donneriez vous à ces jeunes français désireux de construire leur propre « success story » à l’international ?

Ces entreprises créées à l’étranger par des étudiants en écoles de commerce sont des exemples à suivre et sont une illustration concrète du dynamisme nécessaire au rayonnement économique de la France sur les marchés internationaux. Je ne peux qu’encourager ces initiatives et inviter les jeunes qui ont un projet en tête à faire le pas, et à se lancer.

On parle beaucoup, à juste titre, du déficit de notre commerce extérieur, lequel a atteint 70 milliards d’Euros en 2011.  L’une des solutions pour parvenir à l’équilibre de notre balance commerciale, voire retrouver les excédents que nous avons connu dans le passé, passent par le développement de ces initiatives et des ces créations d’entreprise nouvelles, y compris à l’étranger.  Certes, il ne s’agit pas dans les exemples que vous citez d’entreprises établies en France mais je crois qu’il faut passer de la notion de « commerce extérieur » de la France au sens strict à celle, plus large, de  » présence française à l’international ».  Car ces entreprises de droit local créées par des Français à l’étranger – on estime qu’il y en a plus de 100 000 de par le monde – vont en priorité recruter de jeunes stagiaires et des cadres français, se tourner vers des fournisseurs français, et ainsi de suite.  J’ai vu beaucoup de ces entreprises se créer et se développer d’abord à l’étranger, avant de s’implanter en France pour y créer de nouvelles activités.  

De mon point de vue, il n’y a pas de contradiction entre la nécessité d’améliorer les résultats de notre commerce extérieur et le fait d’encourager ces jeunes Français à créer des entreprises la où ils se trouvent, en Inde, en Chine, dans les pays d’Asie du Sud-Est ou ailleurs.

4) Que pensez vous de l’expérience d’universités asiatiques qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?            

Ces exemples venus d’universités asiatiques sont très intéressants et représentent une des clés du dynamisme économique dont nous devrions nous inspirer. Si l’on considère ce qui a été fait en France au cours des trente dernières années en matière de politique industrielle, il faut bien avouer que certains grands plans initiés par les Pouvoirs Publics n’ont pas donné les résultats escomptés.  C’est l’exemple, entre autres, du Minitel par rapport à l’Internet.  Il faut faire confiance aux initiatives individuelles tout en mettant en place un cadre qui permette à ces jeunes entreprises d’éclore et de se développer, comme aux Etats-Unis.  Il faut que nous arrivions dans notre pays à mettre en place un cadre législatif, juridique et financier qui nous permette de voir apparaître demain des « Steve Jobs », des « Bill Gates » ou des « Mark Zuckerberg » Français.

Il nous faut regarder ce qui se pratique dans ces universités étrangères et asiatiques avec intérêt et en tirer des leçons pour repenser nos universités et nos grandes écoles, de sorte que les étudiants puissent y développer leurs projets de création d’entreprises.

5)  Existe-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant?

Comme vous le savez, je suis soutenu dans cette élection législative dans la 11ème circonscription des Français de l’Etranger par l’Alliance Républicaine, Ecologiste et Sociale (ARES), qui comprend notamment le Parti Radical présidé par Jean-Louis Borloo. Le Parti Radical propose une méthode, expérimentée lors du Grenelle de l’Environnement, qui me paraît fort intéressante pour résoudre nombre de nos problèmes.  Elle s’appuie sur trois piliers: premièrement, réunir tous les acteurs concernés par un sujet et une réforme à mener autour d’une même table; deuxièmement, se livrer sans apriori partisan à un diagnostic objectif, commun et partagé; troisièmement – et c’est là que la puissance publique reprend la main – mettre en place un programme d’actions, avec des indicateurs de suivi et une évaluation régulière. 

Cette méthode qui privilégie efficacité et pragmatisme me paraît excellente.  Je pense qu’elle peut s’appliquer à de nombreuses problématiques qui se posent à notre pays, qu’il s’agisse comme on l’a vu de notre politique environnementale, mais aussi de la fiscalité, de la santé et bien d’autres domaines encore.  Nul doute qu’elle puisse aussi s’appliquer à l’éducation et à la nécessité d’encourager les jeunes à se projeter vers l’international.  


[1]VIE: Volontariat International en Entreprise

Contact : contact@pauldumont2012.fr

Site internet : www.pauldumont2012.fr

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