La guerre fait toujours rage en Ukraine et les attaques russes continuent. Ciblant principalement les villes portuaires donnant sur la mer Azov, Moscou fait de cette dernière un élément clé de ce conflit.
La mer d’Azov est l’un des objectifs pour les Russes. Ces derniers affirment avoir réussi à pénétrer dans Marioupole, le principal port du sud-est de l’Ukraine. Cela permet à Moscou d’avoir la main mise sur les ports ukrainiens et d’avoir l’accès à la mer Noire. Une prise symbolique et stratégique dans cette guerre.
La mer d’Azov semble être une priorité pour le Kremlin. Les villes Melitopol et Berdiansk, qui sont des ports, sont entre les mains des Russes. Quant à Marioupol, elle est assiégée.
Des attaques symboliques puisque dans les faits la Russie contrôle déjà la mer d’Azov de facto depuis 2014. Une conséquence de la mainmise des Russes sur le détroit de Kertch, sa seule entrée. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, Moscou contrôle à la fois la rive orientale du détroit (péninsule de Taman) et la rive occidentale (Crimée). Quand bien même la mer d’Azov est officiellement co-administrée par la Russie et l’Ukraine selon un traité datant de 2003.
Pourquoi vouloir un contrôle total ?
Historiquement, la Russie a toujours voulu avoir accès à la mer d’Azov. À la chute de l’URSS en 1991, cette volonté d’expansion vers les mers du Sud s’est accrue. Ses débouchés maritimes vers l’ouest et le sud étant limités, elle lui permet de rejoindre la Méditerranée en passant par la mer Noire. L’indépendance de la Roumanie, de la Bulgarie et de l’Ukraine y a contribué en faisant perdre à Moscou des kilomètres de côtes donnant sur la mer Noire.
L’entière possession de la mer d’Azov assure à Moscou une plus grande liberté de liaison avec la mer Caspienne, un territoire militaire stratégique pour la Russie situé en Asie occidentale. Les deux mers étant reliées via un système de canaux, le Kremlin serait donc plus libre de faire transiter ses navires de guerre d’une mer à l’autre.
Des conséquences mondiales
Cette domination russe dans la mer d’Azov touche l’économie ukrainienne mais aussi mondiale. Abritant plusieurs ports de marchandises, la mer d’Azov est un carrefour transitoire notamment en ce qui concerne les produits venant du Donbass. Plus d’une centaine de bateaux sont toujours bloqués en mer d’Azov. Une situation qui a un impact immédiat sûr la valeur de certains produits comme le blé.