
À peine plus large qu’un simple couloir maritime, le détroit d’Ormuz concentre à lui seul une partie immense du commerce énergétique mondial. Et chaque menace de fermeture provoque de vifs débats sur les marchés pétroliers
Situé entre les côtes d’Oman et de l’Iran. Le détroit d’Ormuz est une étroite bande d’eau de 50 km de large. Elle relie le golfe Persique au golfe d’Oman menant ensuite à la mer d’Arabie et aux routes commerciales internationales. Il s’agit d’un véritable point par lequel transite environ 20% de la consommation mondiale de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié (GNL).
Un point de passe vital pour le pétrole et le gaz
Les grandes puissances énergétiques du Moyen-Orient ( Arabie saoudite, Iran, Émirats arabes unis, Koweït et Irak ), tous membres de l’OPEP, y font passer la quasi-totalité de leurs exportations. Le Qatar, de son côté, y expédie la plus grande quantité de GNL au monde
En 2024, plus de 84% du pétrole et 83% du gaz transitant par le détroit ont été acheminés vers l’Asie. Notamment la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud, qui représentent ensemble près de 70% de la demande. Ces pays, à forte croissance et grands consommateurs d’énergie, sont donc directement dépendants de la stabilité de cette zone maritime.
Une éventuelle fermeture ? Menace géopolitique
La récente menace de fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran, en réponse à des frappes israéliennes et américaines, rappelle à quel point cette voie maritime est un levier de pression dans les conflits géopolitiques. Bien que le Conseil suprême de sécurité nationale iranien n’ait pas donné suite au vote symbolique du Parlement iranien dimanche dernier. Le simple fait d’envisager cette action a suffi à faire réagir les marchés.
L’ Iran n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 2011, l’ancien vice-président avait menacé de bloquer le détroit si les sanctions économiques contre le pays n’étaient pas levées. Mais jamais, cette menace n’a été mise à exécution. Notamment car elle aurait des conséquences importantes pour l’économie régionale y compris celle de l’Iran.
🚨🇮🇷🛢️ ALERTE INFO – Le Parlement iranien APPROUVE la FERMETURE DU DÉTROIT D’ORMUZ, l’un des points de passage les plus importants au monde pour le commerce du pétrole. La décision finale n’a cependant pas encore été prise par le haut commandement iranien. (Al Arabiya) pic.twitter.com/rypYM1PrEo
— AlertesInfos (@AlertesInfos) June 22, 2025
Cependant, les analystes estiment que si la fermeture devait se produire. Le prix du baril de pétrole pourrait grimper de 40 dollars, atteignant jusqu’à 120 dollars. Un impact qui affecterait non seulement l’Asie, mais aussi l’Europe. Continent déjà fragilisé par la crise énergétique après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Des répercussions mondiales
Bien que l’Union européenne ne soit pas la première cliente du pétrole du Golfe, elle reste vulnérable aux variations des pris mondiaux. Depuis 2022, la part du gaz russe dans ses importations a chuté considérablement, passant de 41% à 18%, menant l’Europe à diversifier ses sources vers la Norvège, les États-Unis, le Qatar ou l’Algérie. Une hausse brutale des prix affecterait donc directement la compétitivité économique et le pouvoir d’achat sur le contient.
Le détroit d’Ormuz est bien plus qu’un simple passage maritime. Sa stabilité reste une priorité stratégique pour les grandes puissances, et à chaque tension autour de ses eaux est scrutée avec la plus grande attention.