Le ministre des affaires étrangères algérien a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. La tension entre les deux pays s’est accentuée ces derniers mois.
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. C’est ce qu’a annoncé hier le ministre des affaires étrangères algérien. Ramtane Lamamra justifie cette décision par des « actions hostiles » exercés par le pays de Mohammed VI à l’encontre de son pays. Les relations entre les deux pays se sont notamment détériorés ces derniers mois.
L’Algérie accuse le Maroc d’être impliqué dans les feux qui ont touchés le pays au mois de juillet dernier. Ces incendies ont ravagé une partie de l’Algérie notamment la Kabylie faisant plus de 90 morts. Sans véritable preuves, les autorités algériennes assurent que ces feux sont d’origine criminelles. Les instigateurs pour eux seraient le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé comme groupe terroriste en Algérie. Ils auraient alors reçu le soutien de groupes étrangers comme le Maroc ou Israël.
Des brouilles entre les deux pays qui se sont accentuées depuis l’accord entre le Maroc et les Etats-Unis en décembre dernier. A la suite de cet accord, le royaume renoue des liens avec Israël. En contrepartie, les Etats-Unis acceptent de reconnaitre le Sahara Occidental comme un territoire marocain. Deux décisions qui ont commencé à créer une fracture entre les deux pays.
Une rupture puisque l’Algérie refuse de reconnaître l’Etat d’Israël. De plus, le gouvernement algérien soutient le Front Polisario au Sahara Occidental depuis 1975. Il souhaite la reconnaissance de l’indépendance du Sahara Occidental à l’échelle mondiale. Une prise de position qui va à l’encontre des ambitions marocaines.
Le Maghreb fracturé
Dans un communiqué publié le 18 août dernier, le Haut conseil de sécurité algérien expliquait. « Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest » avait-il déclaré.
L’explosion de l’affaire Pegasus au mois de juillet dernier a aussi prouvé que de nombreux numéros de politiques et militaires algériens étaient surveillés par Rabat. L’Algérie avait montré sa forte déception à l’égard des autorités marocaines sur cette affaire d’espionnage. L’ouverture d’une enquête le 22 juillet dernier devrait apporter des réponses à cette affaire d’espionnage.
Le Maroc a directement réagi, les autorités regrettent cette décision « injustifiée mais attendue ». Le royaume reste persuadé que les accusations de l’Algérie ne sont fondés sur rien de concret et milite pour une reprise de relations saines dans le Maghreb. Le ministre des affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, envoie un message pour désenvenimer la situation. Il déclare que le Maroc « restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir avec sagesse et responsabilité pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses ».