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Présidentielle américaine : qui est Nikki Haley, la possible rivale de Trump ?

Elle est la seule candidate femme à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Mercredi, lors du quatrième débat télévisé entre trois autres candidats à cette primaire, Nikki Haley a fait face aux critiques. Qui est cette femme qui pourrait bien reprendre le flambeau de l’Amérique ?

Nikki Haley monte dans les sondages et inquiète ses opposants. La dernière enquête d’opinion réalisée début décembre par l’Emerson College la desservait 14% des intentions de vote pour cette primaire. Loin derrière Donald Trump (64%), elle se démarque de ses concurrents Ron DeSantis (7%), Vivek Ramaswamy et Chris Christie à (4%) tous les deux. Portrait de cette ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU conservatrice, dynamique et ambitieuse.

Sa carrière

Née Nimrata Nikki Randhawa, elle est la fille d’un couple d’immigrés indiens de religion sikh. Elle entre sur la scène politique en 2004 par son élection au parlement de Caroline du Sud en sortant le représentant d’Etat, Larry Koon, en poste depuis 1975. La candidate est facilement élue à la Chambre des représentants de Caroline du Sud pour le 87e district. Elle acquiert une notoriété nationale six ans plus tard lors de sa campagne pour devenir gouverneure. Le 2 novembre 2010, elle devient la première femme à accéder à la fonction de gouverneur de Caroline du Sud. C’est aussi la première femme de couleur à être gouverneure d’un Etat. Elle n’hésite pas à afficher son hostilité aux syndicats et aux impôts. Elle est contre le mariage homosexuel, et se montre réticente à l’accueil de réfugiés syriens dans son Etat.

Le 17 juin 2015, un suprémaciste blanc commet un attentat dans une église de Charleston en Caroline du Sud. Neuf fidèles afro-américains sont tués. Elle ordonne alors de retirer le drapeau confédéré, considéré comme un symbole de racisme par beaucoup.

Le 23 novembre 2016, Donald Trump choisit Nikki Haley comme future ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. Le 20 janvier 2017, sa nomination est officiellement proposée au Sénat des Etats-Unis. Quatre jours plus tard, elle démissionne de son mandat de gouverneur. Elle entre en poste le 25 janvier 2017. Conservatrice, dynamique et ambitieuse, Nikki Haley pourrait défier Donald Trump, pour qui elle était le porte-voix pendant deux ans.

Haley Nikki : la candidate idéale face à Trump ?

Nikki Haley gagne du terrain dans les sondages face à Donald Trump. L’écart entre les deux candidats est néanmoins de 50 points. Donald Trump est à 64% contre 14% pour Nikki Haley selon le dernier sondage d’Emerson College rassemblé par le site de data-journalisme Five Thirty Eight. La candidate républicaine n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Après l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole, Nikki Haley avait estimé, dans Politico, que Donald Trump avait « perdu toute forme de viabilité politique ». 

Ses soutiens apprécient le « pragmatisme » de la candidate. Mais pour d’autres, elle est trop « idéologue » et « déconnectée de la réalité » dans ses idées. Cependant, le camp républicain et le monde économique semblent basculer vers une candidate plus « prévisible » que Donald Trump. Initialement, Nikki Haley avait annoncé qu’elle ne serait pas candidate si Donald Trump se présentait. Mais, le 15 février 2023, c’était la première à se déclarer candidate face à Donald Trump. Elle a proposé « des tests obligatoires de compétence mentale pour les politiciens de plus de 75 ans ». Une idée qui laisse se dessiner la volonté de Nikki. Face à Donald Trump qui aura 78 ans en 2024, elle aspire à le remplacer.

Quel est son programme ?

Si elle est une femme, avec des parents immigrés, ses idées restent profondément ancrées dans la lignée conservatrice des républicains. Elle aborde divers sujet comme l’immigration, l’avortement, l’économie et la politique internationale. Mais, elle se démarque avec des propositions plus modérées que ses collègues, à qui elle reproche de soumettre des solutions inapplicables politiquement.

Nikki Haley s’oppose à l’immigration illégale et à la politique à ce sujet que Barack Obama avait mené durant son mandant de 2009 à 2017. Ce dernier avait proposé de régulariser cinq millions de jeunes majeurs étrangers qui ont fait leur scolarité aux États-Unis et de leurs parents, explique Catherine Sauviat dans son article Obama et les immigrés : les illusions perdues.

La candidate se déclare également « résolument pro-life » sur l’avortement. Elle est à l’origine d’une loi interdisant l’avortement après 20 semaines, sauf risque pour la mère. Dans cette optique de restreindre l’avortement, Nikki Haley se démarque des autres républicains. Elle a conscience que l’interdiction de l’avortement n’a presque aucune chance d’être adopté par le Congrès. La candidate fait alors des propositions plus pragmatiques.

Concernant le second amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit à tout citoyen le droit de détenir une arme, la candidate se dit être une « fervente défenseuse du deuxième amendement » et indique s’être « battue pour protéger les droits des propriétaires d’armes à feu en tant que gouverneure ».

Côté économie, l’ancienne gouverneure souhaite une baisses d’impôts, un retour progressif à l’équilibre budgétaire et le relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite.

À l’échelle internationale, l’ancienne ambassadrice américaine à l’ONU n’hésite pas écrire que l’ONU est une « organisation corrompue et politiquement biaisée ». Pour elle, il faut réformer les Nations Unies. Nos confrères Le Monde, rappellent qu’en tant qu’ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley a tenu une position offensive en Syrie et une grande fermeté face à la Russie, ce qui « l’a placée en porte-à-faux avec son président« . Elle n’a pas hésité non plus à critiquer les ONG de défense des droits de l’homme.

Elle a également soutenu le retrait américain de l’accord de Paris sur le Climat, du Conseil des droits de l’homme, de l’Unesco, une institution qu’elle accuse d’être « anti-israélienne ». Avant les attaques du Hamas vers Israël du 7 octobre, la candidate se rangeait déjà du côté israélien. Elle a d’ailleurs encouragé le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem et le retrait de l’UNRWA, une agence de l’ONU qui vient en aide aux réfugiés palestiniens.

L’élection présidentielle américaine de 2024 aura lieu le 5 novembre 2024 afin d’élire le président et le vice-président des États-Unis au scrutin indirect.

À lire aussi : Quels sont les pays qui ont un droit de veto à l’ONU ?

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