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Printemps Érable : Consensus ou retour en crise?

Caricature crise

Au Québec, les étudiants continuent de se rebeller contre les politiques actuelles. La bouilloire est sur le feu comme dirait certains!

 

Montréal (Québec) – Au Québec, le brouillard de guerre se dissipe peu à peu. Ce que le monde entier surnommait «Le printemps érable» est maintenant une chose du passé. J’entre l’année prochaine dans un Collège d’enseignement général et professionnel (cegep) et je suis soulagé de savoir que je ne payerais pas 300$ de plus. Il faut le dire, les étudiants semblent soulagés! Depuis que le Parti Libéral du Québec (PLQ) a été défait aux dernière élections, c’est un gouvernement souverainiste du Parti Québécois (PQ) qui a été élu, cependant ce gouvernement est minoritaire. Au Québec en politique, on affirme souvent qu’un gouvernement minoritaire est là pour «tester», comme si le peuple mettait à l’essai ce gouvernement. Pour la France, la chose est différente. Une fois le président élu, il reste en fonction jusqu’à la fin de son mandat. Alors qu’ici, le gouvernement est minoritaire, ce qui signifie que le nombre de sièges que le PQ détient ne représente pas la majorité plus un des sièges. Ainsi, selon le modèle politique que nous suivons, les partis d’opposition peuvent se liguer et demander au Lieutenant Gouverneur du Québec (représentant du Gouverneur Général du Canada, lui même représentant de sa majesté la Reine d’Angleterre) de dissoudre le gouvernement en place. Oui, ce pouvoir existe au Québec, oui, il a déjà été utilisé et ce ne sera sans doute pas la dernière fois qu’il le sera.

Ceci dit, considérant que le Parti Québécois avait fait de nombreuses promesses, dont celle qui intéresse le plus les étudiants, l’annulation des hausses des frais de scolarité, ce parti s’est retrouvé confronté à la réalité, il faut dire qu’ils n’avaient pas trop le choix tout comme ils n’ont pas trop de possibilités, le problème étant qu’ils sont minoritaires au parlement, ce qui signifie qu’ils n’obtiendront pas la majorité requise pour adopter un projet de loi. Ils ne peuvent pas accomplir toutes leurs promesses et lorsqu’est venu le temps d’annuler la hausse, le vent a changé de direction. Le gouvernement péquiste (du Parti Québécois donc) a tergiversé entre plusieurs solutions, notamment celle de revenir sur sa parole. Forte de ses associations, les étudiants auront persistés sur la pression qu’ils ont placé sur les épaules de l’État, la Loi 78, celle qui devait réglementer la grève sera abrogée par le Parti Québécois qui en avait fait l’une de ses plus grandes promesses électorales et l’annulation de cette fameuse hausse des frais de scolarité qui avait soulevé le mécontentement des étudiants.

Une autre promesse faite dans ce domaine était la création d’un sommet sur l’éducation afin de discuter des nombreux problèmes de financement des universités et des cegeps, reste à attendre ce que les étudiants québécois sauront tirer de ce nouveau sommet où leur avenir est longuement débattu. D’ailleurs, chose dite, promesse tenue, le Parti Québécois a lancé son sommet sur l’éducation il y a peu. Les libéraux et les économistes les traitaient d’enfants roi, aujourd’hui on pourrait presque affirmer qu’ils dirigent le Québec. Je crois que nous pouvons lentement mais sûrement apercevoir un Québec qui se rajeunit au vu de la hausse de l’implication des jeunes dans la société. La société québécoise a pendant trop longtemps ramassé la poussière, les politiciens étaient toujours les mêmes, les jeunes se délassaient de la politique… Peut-être qu’un avenir meilleur attend la jeunesse québécoise? Ici, un jeune homme d’à peine 21 ans a été élu au parlement québécois. Il s’agit de Léo Bureau Blouin, ex-président de la Fédération des Étudiants du Collège du Québec l’un des principaux leader étudiant lors de la grève. Certains s’entendent pour dire qu’avec lui, la cause étudiante sera sans doute mieux entendue alors que d’autres décrient son jeune âge. La jeunesse du Québec semble prendre son avenir en main. Elle a exercée son droit à l’autodétermination et son droit de parole. Nous ne saurons ce qu’ils ont obtenus après leur long combat que lorsque cet intriguant sommet sera terminé.

Frederick Leclerc
Correspondant permanent au Québec

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