Alexeï Navalny était l’ennemi numéro 1 de Vladimir Poutine depuis 2007. Pendant quinze ans, il a été son plus grand opposant en tentant de dénoncer la corruption du pouvoir russe. Il est décédé en prison, ce vendredi 16 février, ont annoncé les agences russes. Il avait 47 ans.
Trois ans qu’Alexeï Navalny était enfermé dans une cellule de prison de 6 m2. L’ennemi numéro 1 du Kremlin et de Vladimir Poutine était la figure de l’opposition du pouvoir russe. Pendant 15 ans, il n’a cessé de mener son combat pour dénoncer la corruption au sein du gouvernement. Un combat qui l’a mené à la prison dans laquelle il devait purger une peine de 19 ans. Une peine qui lui avait été imposée pour non-respect d’un contrôle judiciaire pour une précédente condamnation datant de 2014. En 2020, il est donc condamné et boit un thé empoisonné avant de s’envoler pour l’Allemagne, pays dans lequel, il finira par être hospitalisé et soigné.
Alexeï Navalny se fait rapidement une renommée dans sa lutte contre Vladimir Poutine. En 2011, il réussit l’exploit de mobiliser 100 000 personnes afin de défiler dans les rues de Moscou contre le président russe. En 2018, il a même le « droit » de se présenter aux présidentielles. Mais comble du sort, sa candidature est finalement jugée inéligible. Rapidement, Navalny inquiète le Kremlin. En 2021, il est donc condamné et sera transféré dans différentes prisons. Pour la dernière fois, il sera transféré dans la colonie pénitentiaire, dans l’Arctique russe, en décembre 2023. Il est finalement décédé, ce vendredi 16 février.
« Les russes semblent être indifférents »
TF1 l’a annoncé via son correspondant en Russie qui assure que sa mort ne ferait pas la une des médias du pays ou pire encore que « les russes semblent être « indifférents » ». Pourtant en Allemagne, le décès d’Alexeï Navalny fait réagir. Loulia Navalnaïa, son épouse a souhaité communiquer à ce sujet dans la tribune de la Conférence de Munich pour la sécurité : « Si c’est la vérité, je voudrais que Poutine, tout son personnel, tout son entourage, tout son gouvernement, ses amis, sachent qu’ils seront punis pour ce qu’ils ont fait à notre pays, à ma famille et à mon mari. Ils seront traduits en justice et ce jour viendra bientôt… »
Pourtant, la veille de sa mort, Alexeï Navalny, avait l’air en bonne santé lors d’une audition devant des juges russes. A l’heure actuelle, la cause de sa mort n’a toujours pas été officialisée.
Quatre balles dans le dos
La plupart des opposants de Vladimir Poutine sont soit emprisonnés, soit exilés de force. D’autres, ont un destin plus « tragique », à l’instar de Alexeï Navalny. En octobre 2006, la journaliste russe d’un des seuls médias indépendants du pays, Anna Politkovskaïa, est tuée dans le hall de son immeuble. Etrangement, elle était une opposante du président russe et n’avait cessé durant toute sa vie de dénoncer les crimes de l’armée du pays en Tchétchénie. Un combat qui a fini par lui coûter la vie.
Tout comme Boris Nemtsov, il a été un des premiers opposants à Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 2000. Ancien vice-premier ministre et pressenti aux présidentielles, il sera finalement abattu de quatre balles dans le dos, en février 2015. Il avait 55 ans. Toute sa vie, il s’était opposé à de nombreuses actions politiques comme celle d’annexer la Crimée en 2014.