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Qui soutient l’Iran dans la guerre ?

Depuis l’attaque ce 13 juin 2025 d’installation nucléaires et militaires iraniennes par Israël, l’Iran se considère désormais en guerre et est plus que jamais déterminé à se battre. Mais qui sont ses alliés?

La Chine

La Chine, spectatrice des événements, entretient une relation implicitement privilégiée avec Téhéran. En effet, les deux pays ont signé de nombreux accords de coopération économique, politique et militaire.

Pékin a toujours condamné les sanctions américaines contre l’Iran et considère Washington comme le principal responsable de l’échec des accords de Vienne sur le nucléaire iranien. Par ailleurs, la Chine représente près d’un quart des exportations iraniennes, et achète environ 90 % du pétrole que l’Iran parvient à vendre à l’étranger. Elle a donc des intérêts économiques à prendre le parti de Téhéran.

Mais au-delà de l’aspect économique, il s’agit aussi d’une opportunité géopolitique : le soutien à l’Iran s’inscrit dans une logique anti-américaine, visant à remettre en question l’hégémonie des États-Unis. La Chine a d’ailleurs facilité l’intégration de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai.

En mars 2021, les deux pays ont signé un partenariat stratégique d’une durée de 25 ans, prévoyant plus de 400 milliards de dollars d’investissements chinois en Iran. Ce dernier espère ainsi relancer son économie en s’intégrant au projet des Nouvelles Routes de la Soie, une initiative chinoise destinée à faciliter les échanges entre l’Asie et l’Europe.

La Russie

Allié de longue date, la Russie est le principal allié du régime de Téheran et les deux pays partagent une opposition commune à l’Occident et surtout, aux Etats-Unis. Depuis la guerre en Ukraine, pour ne plus être aussi vulnérables aux sanctions occidentales, la Russie s’est tournée vers des pays comme l’Iran avec lesquels elle a développé des partenariats économiques. En effet les deux pays font tout les deux l’objet de sanctions occidentales, et donc s’organisent pour contourner les circuits financiers classiques. Les deux pays multiplient alors les accords bilatéraux, notamment dans le secteur de l’énergie, de l’industrie, des transports, et bien sûr, de l’armement.

Mais aussi, l’Iran fournit à la Russie des drones de combat Shahed-136, pour la soutenir dans sa guerre contre l’Ukraine, qui n’a finalement fait qu’accélérer le rapprochement militaire entre les deux pays.

Il ne s’agit pas vraiment d’une alliance idéologique, bien que les deux pays soient opposé aux Etats-Unis, mais plus d’un partenariat stratégique de circonstance. En outre, les deux pays possèdent des intérêts régionaux communs, et l’Iran, soucieux de ne pas trop dépendre de la Chine, a préféré diversifier ses partenariats stratégiques.

Les autres pays et organisations

Outre ses deux partenaires principaux, l’Iran a développé ces dernières décennies un réseau de milices et d’alliés non étatiques. Il y a en outre : le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, le Hachd al-Chaabi en Irak, ou encore les rebelles Houthis au Yémen. En Syrie, ces forces agissent souvent en coordination avec les Gardiens de la Révolution, consolidant l’influence régionale de Téhéran. L’Iran entretient également une bonne relation avec le Venezuela. Celle-ci davantage fondée sur une proximité idéologique et une opposition commune aux États-Unis que sur de réels liens.

Enfin, des pays comme Oman, le Qatar ou la Turquie entretiennent avec la République islamique des relations ambivalentes. C’es-à-dire marquées par une certaine concurrence géopolitique, mais aussi par une coopération ponctuelle, dictée par les intérêts stratégiques ou économiques.

Mais malgré toutes ces alliances, l’Iran paraît assez isolé, avec une Chine qui comme à son habitude, demeure en retrait, et la Russie qui préfère jouer le rôle de médiateur. Le Hamas et le Hezbollah ont été grandement fragilisés par leur guerre avec Israël, et les rebelles Houthis n’ont pas les moyens de soutenir l’Iran.

À lire aussi: Pourquoi Israel et l’Iran sont en guerre?

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