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Comprendre le référendum pour l’autonomie dans le nord de l’Italie en 4 points

Quelques semaines après le vote en Catalogne, un autre pays européen est confronté à des scrutins régionaux susceptibles de remettre en question son autorité.

Dimanche 22 octobre les citoyens de deux grandes régions du nord de l’Italie, la Lombardie et la Vénétie, ont été appelés à répondre à la question : « voulez-vous que soient attribuées à la région des formes ultérieures et des conditions particulières d’autonomie ? ». Impossible de ne pas penser à la situation en Catalogne, où de fortes revendications indépendantistes ont mené à la suspension de l’autonomie de la région.  Comme l’Espagne, l’Italie est un Etat fortement décentralisé : plusieurs de ses régions, comme la Sicile et la Sardaigne, bénéficient déjà d’un « statut particulier », qui leur laisse une ample marge de manœuvre dans bien de domaines. Les deux régions qui ont organisé le référendum de dimanche dernier souhaitent, elles aussi, accéder à une autonomie accrue.

A lire aussi : Catalogne, que peut faire l’Espagne contre l’indépendance ?

Des revendications économiques sont à la base du référendum

La Vénétie et la Lombardie figurent parmi les régions plus riches d’Italie et elles représentent 30% du PIB du pays. Les dirigeants des deux régions dénoncent une différence de 70 milliards d’euros entre le montant des contributions qu’ils versent à l’Etat central et les investissements qui sont fait en retour par Rome. Ce déséquilibre est perçu comme une injustice par les habitants de la Lombardie et de la Vénétie, qui ont le sentiment de payer pour les régions moins riches du sud de l’Italie. En effet, l’enjeu principal du vote de dimanche dernier est l’obtention d’une autonomie fiscale accrue, ce qui permettrait à ces collectivités territoriales de réinvestir dans des infrastructures et des services à la hauteur des contributions qu’ils demandent à leurs citoyens.

Au-delà des revendications historiques et culturelles, la fiscalité est aussi une des causes principales de la lutte pour l’indépendance en Catalogne, vrai moteur économique de l’Espagne.

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Les présidents de la Vénétie (gauche) et de la Lombardie fêtent la victoire du « oui » au référendum.

La consultation italienne est légale

Les bureaux de vote en Catalogne ont été le théâtre de scènes de répression et affrontements, parfois violents, entre les citoyens catalans et la police nationale, chargée par le premier ministre Mariano Rajoy d’empêcher le bon déroulement du scrutin.

Aucune trace de protestations ou désordres à Milan ou à Venise : les présidents des deux régions avaient obtenu l’accord préalable des autorités nationales. Le scrutin s’est ainsi déroulé dans le respect de la légalité et son résultat a été reconnu par Rome.

A lire aussi : Le référendum (in)constitutionnel de Renzi

Le vote a une valeur « purement consultative »

Les organisateurs du référendum n’ont aucune intention d’imposer l’autonomie de manière unilatérale à Rome. Au contraire, grâce à une consultation organisée dans le plein respect des législations nationales, leurs revendications ont acquis une autorité considérable : bien que le référendum n’ait sur le papier qu’une valeur consultative, la victoire écrasante du « oui » (95% de « oui » en Lombardie, 98% en Vénétie) ne peut pas être ignorée par le gouvernement. Les présidents de Lombardie et Vénétie, grands promoteurs du vote, n’hésiteront pas à se servir de la légitimité que ce vote leur procure pendant les négociations avec l’Etat central.

Lombardie et Vénétie demandent l’ « autonomie »

Si les indépendantistes catalans mettent en avant la volonté de créer un nouvel Etat, totalement indépendante l’Espagne, les enjeux du vote italien se cantonnent au plan économique. Les organisateurs du référendum n’ont manifesté ouvertement aucune volonté d’obtenir l’indépendance de Rome ou de créer des nouveaux Etats, bien que ces sujets aient été au centre du débat outre-Alpes pendant des années. Les deux puissances économiques du nord de l’Italie demandent exclusivement une autonomie accrue dans des domaines précis, comme ceux de la santé ou de la fiscalité.

 

 

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Rédactrice en chef adjointe du service Politique - International Rédactrice en chef "Les Snipers de l'Info" Etudiante en Droit - Sciences politiques
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