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Régionales en PACA : Sarkozy au secours d’Estrosi

L’ancien président de la République s’est rendu à Avignon, le 26 novembre, pour soutenir Christian Estrosi, tête de liste LR en Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’enjeu était double : freiner la poussée du FN dans la région, et préparer le terrain en vue de 2017.

« Je veux souhaiter la bienvenue à Nicolas Sarkozy qui a fait honneur à la France par son attitude après les attentats ». En préambule de son discours, Christian Estrosi était ravi de compter Nicolas Sarkozy parmi les membres de son auditoire. Après un meeting en Alsace la veille, le président des Républicains a fait un saut en PACA, où le scrutin régional des 6 et 13 décembre s’annonce périlleux pour le parti de droite.

Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, Paris Match et I-Télé, au premier comme au second tour, le maire de Nice serait nettement devancé par Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste FN. Christian Estrosi s’est donc attaché à décrédibiliser sa rivale frontiste. En s’attaquant d’abord aux prises de position de la présidente du FN. Au micro de France Inter, Marine Le Pen a désapprouvé l’efficacité du fichier européen des passagers aériens (PNR), envisagé par les ministres de l’Intérieur européens pour lutter contre le terrorisme. Le candidat LR perçoit dans cette opposition une preuve de laxisme en matière de sécurité. « En refusant le PNR, le FN accorde aux terroristes un droit de circulation illimité et il faudrait leur confier nos transports ? ».

Déborder le FN sur terrain sécuritaire

Concurrencer le FN sur son domaine de prédilection tout en s’en démarquant. Le député des Alpes-Maritimes a tenu à marquer sa différence d’avec le programme de préférence nationale que souhaitent mettre en œuvre les élus frontistes. « Veut-on vraiment à la situation économique et sociale ajouter un déclin régional ? Veut-on au danger islamiste ajouter le péril xénophobe ? ». Une tonalité qui tranche de celle employée le 26 avril dernier, sur le plateau de France 3. Christian Estrosi avait déclenché un tollé en dénonçant une « cinquième colonne » islamiste à l’œuvre en France.

Comme dans de nombreux secteurs, les événements du 13 novembre ont chamboulé les agendas. La politique, et en l’espèce, les élections régionales, ne dérogent pas à la règle. Les enjeux locaux ont été relégués au second plan. Le pacte républicain, le patriotisme, ce qui fait France, sont autant de sujets au cœur des débats qui agitent la sphère politico-médiatique ces jours-ci. « L’unité nationale, nous la construisons autour de notre hymne national, de notre drapeau et de la préservation de nos traditions » a martelé l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy avant de lui céder la place.

Nicolas Sarkozy : « dénoncer tout ce qui affaiblit la France, c’est le devoir de l’opposition »

Nicolas Sarkozy, président des Républicains (crédit : Thibaut Godet ©)

Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (crédit : Thibaut Godet ©)

L’ancien Président de la République a directement rebondi sur l’actualité. « Les événements nous rappellent que nous sommes au service d’une cause qui nous dépasse tous : une certaine idée de la France ». Les accents sont gaulliens, le discours, lui, signé Henri Guaino. L’ex-pensionnaire de l’Élysée joue le rôle de l’homme rassembleur, au-dessus des clivages partisans. « Cette France qui veut être debout et que le monde entier regarde, ce n’est pas la gauche, ce n’est pas la droite, c’est nous tous! ». Mais bien vite, la politique reprend ses droits. « Soutenir tout ce qui renforce la sécurité des Français et dénoncer tout ce qui affaiblit la France, c’est le devoir de l’opposition » affirme Nicolas Sarkozy , comme pour mieux désamorcer toute critique quant à une rupture de l’unité nationale.

Le chef de file des Républicains a défendu sa préférence pour l’assimilation. « La France n’est pas un supermarché où l’on choisit ce qui vous convient. Ici c’est la culture de la France, ce n’est pas une culture multiculturelle ». Une manière de signifier ses divergences d’opinion sur le sujet, vis-à-vis de la gauche mais aussi de ses principaux concurrents pour la course à la présidentielle. «Il n’y a pas d’identité française heureuse dans une société devenue multiculturelle». Le tacle envers Alain Juppé est à peine masqué. Ces dissensions à droite ne datent pas d’hier. Le 25 novembre, Xavier Bertrand, tête de liste en NPDCP et candidat déclaré à la primaire des Républicains, a annoncé qu’il se passerait de l’aide de Nicolas Sakozy pour sa campagne.

Crédit photo Une : AFP

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