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Sarkozy, l’homme à abattre

Retiré de la vie politique française depuis sa défaite à la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy est aujourd’hui au centre des attentions. Impliqué, de près ou de loin dans nombre d’affaire politico-judiciaires, l’ex-président effectue un retour plus que négatif au premier plan dont le timing ne semble avoir rien d’anodin.

Plusieurs postes ministériels, un mandat présidentiel et une défaite plus tard, Nicolas Sarkozy s’était retiré de la vie politique. Mais s’il pensait son passé derrière lui, l’ex-président se voit désormais poursuivi par plusieurs affaires sorties d’on ne sait plus trop où.
L’affaire Bettencourt, d’abord. Cette mystérieuse histoire d’écoutes illicites et de financements de campagnes obscures avait défrayé la chronique dans les années 2000. Sitôt « Sarko » déchu, l’affaire revenait le poursuivre et l’instruction débutait.

D’abord évoquée, la possible accusation de l’ex-chef d’Etat s’était rapidement transformée en un statut de témoin assisté, synonyme pour lui d’une moins grande implication présumée dans l’affaire. Si aujourd’hui la procédure semble prendre une tournure favorable vis-à-vis de l’ancien président, d’autres cas tels que celui liant l’ex-homme d’Etat et la riche héritière émergent les uns après les autres même si le rapport entre les scandales dévoilés et Nicolas Sarkozy ne saute pas spontanément aux yeux. L’affaire Guéant ou l’affaire Tapie / Crédit Lyonnais en sont de parfaits exemples.

La première met en lumière l’implication de Claude Guéant dans un scandale de primes perçus par l’ancien ministre. De 2002 à 2004, alors qu’il est directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, il aurait perçu un total de 240 000 euros de primes. Mais si le versement de ces montants fait désormais des vagues, il apparaît que des paiements du type avaient cours jusqu’en 2002 pour dédommager certains cabinet ministériels et avaient été abolis par Lionel Jospin alors qu’il était premier ministre de Jacques Chirac. Si l’enquête est aujourd’hui en cours d’instruction, c’est un scandale de plus qui éclabousse Nicolas Sarkozy et accule un peu plus l’UMP et l’opposition toute entière.

 

Sarkozy guéant

Enfin, le dernier cas dont il convient de parler est le plus ancien et le plus insoluble. Remontant aux années 1990 et à la vente d’Adidas au Consortium de Réalisation qui manageait Le Crédit Lyonnais à cette époque, l’affaire met aux prises Bernard Tapie, l’Etat français et le Crédit Lyonnais.
Le premier vend l’entreprise Adidas, dont il était propriétaire, en 1992 au Consortium de Réalisation (CDR) qui gère le Crédit Lyonnais, afin de pouvoir prendre le ministère de la ville dont Pierre Bérégovoy lui demande de prendre la direction.
S’en suit un conflit entre les deux partis : le CDR revend l’entreprise pour un montant bien supérieur à celui précédemment accordé à Bernard Tapie. Celui-ci crie au scandale, s’estime spolié et réclame un dédommagement. L’affaire traine alors en longueur et face à l’impuissance de la justice, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, décide en 2007 de faire appel à un tribunal arbitral, donc à une entreprise privée, pour régler le différend. Bernard Tapie se voit accorder 403 millions d’euros un an plus tard et l’on croit l’affaire close.
Mais en 2011, l’affaire resurgit et Christine Lagarde se retrouve suspectée d’avoir voulu favoriser Bernard Tapie, en raison de liens supposés entre Nicolas Sarkozy et l’homme d’affaire.
Si depuis, accusations et mises en examens se succèdent, il semble ne plus pouvoir être possible de voir le vrai du faux dans tout.

Mais à qui profitent toutes ces accusations ? Si l’on ne peut exclure une possible responsabilité des personnalités impliquées dans ces affaires – il n’y a pas, dit-on, de fumée sans feu -, comment expliquer l’acharnement dont font l’objet les acteurs de ces dossiers ?
Certains parlent d’une « chasse à Sarkozy » et voient dans les accusations à l’encontre de ses ex-collaborateurs, « un acharnement », à l’image de l’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, dont l’affection pour Nicolas Sarkozy n’est pas connue pour être débordante.

En poussant le raisonnement encore plus loin, en frisant la théorie du complot, on pourrait certainement mettre en relation le désamour du peuple français vis-à-vis du président socialiste au pouvoir, et de son gouvernement, et la peur d’un retour de l’ex-président Sarkozy dont l’exposition médiatique, surtout à l’international, grandit de jour en jour. Lorsqu’une action apparaît néfaste, improductive, n’est-il pas plus simple de charger son prédécesseur ?
Hollande, dont on sait qu’il connaissait, au moins depuis le mois de décembre dernier, l’implication de son ministre du budget dans une fraude fiscale, n’a-t-il pas intérêt à ce que le gouvernement précédent apparaisse comme autant, voire plus corrompu ?

Mais s’il parait ardu, voire impossible, du moins à court terme, de faire vérifier ces dires, il reste le doute. Le président normal avait promit une « justice impartiale » et des ministres honnêtes, désormais on doutera de l’un comme de l’autre.

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