Du 4 aux 6 aout, Barack Obama accueille le premier sommet États-Unis – Afrique des chefs d’État et de gouvernement. Parmi les enjeux, la position des États-Unis vis-à-vis du continent, l’épidémie Ébola, et les relations Afro-Américaine.
Depuis son élection en 2009, Barack Obama a déçu les Africains. Lors de son premier mandat, il ne s’est rendu que deux fois sur le sol africain, en Égypte et au Ghana. Malgré une deuxième visite été 2013, en effectuant une tournée de huit jours au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie, le continent attend toujours plus du premier président d’origine africaine des États-Unis. Ce pourquoi le sommet entre les chefs d’État Africain et lui-même, débutant à Washington aujourd’hui, aura pour but de rattraper le temps perdu. De « renforcer les liens avec l’une des régions les plus dynamiques au monde », comme l’a expliqué la première puissance mondiale.
Selon le site de l’hebdomadaire africain, Jeune Afrique, les conseillers de l’hôte de la Maison-Blanche sont parvenus à le persuader que l’Afrique était « une terre d’opportunités ». Il est vrai que le continent présente des valeurs, des ressources et surtout une croissance que l’on retrouve peu ailleurs. Depuis dix ans, elle est annuellement d’un peu plus de 5 % en moyenne. Ce que Washington n’exploite pas, contrairement à Pékin. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par 20 (ce qui équivaut à près de 200 milliards de dollars par an), pendant que ceux avec les Américains n’ont que doublé.
L’objectif de ces trois jours de sommet va être de rétablir un contact financier solide entre les deux partis. Les États-Unis chercheraient une plus grande stabilité en Afrique, surtout au niveau des marchés. En pleine expansion, le continent cherche toujours ce qu’on pourrait qualifier d’investisseur. À noter qu’il y a un peu plus d’un mois, le Wall Street Journal estimait que les « marchés frontières » les plus attractifs pour les multinationales américaines et européennes figuraient dans 11 pays africains sur 20, dont le Nigeria trônant à la première place et le Kenya (5e). Vu le peu de multinationales ayant investi à ce jour en Afrique, on se doute que le sujet sera largement traité pendant ces trois jours, avec les invités que la Maison-Blanche et l’Union Africaine (UA) ont pris le soin de choisir.
Les VIP et les black-listés
Comme dans toutes rencontres entre États, certains boudent l’hôte, et vice-versa. C’est pourquoi, le dictateur Zimbabwéen anti-occident, Robert Mugabe, mais l’Érythréen Issayas Afewerki, accusé d’alimenter le terrorisme en Somalie, et le Soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) ne seront pas du voyage. De même pour Catherine Samba-Panza, la présidente par intérim de la République centrafricaine, suspendue par l’UA actuellement et donc officiellement non reconnu comme État. Bouteflika ne fera lui non plus pas le voyage, à cause de sa santé, mais il a déjà rencontré John Kerry, il y quelques mois.
Parmi les présents, on note les deux grands amis de Barack Obama. À savoir, le Roi du Maroc, Mohamed VI, convié alors que son pays, monarchiste, n’est pas membre de l’UA. Après l’avoir reçu il y a un peu plus d’un an à Dakar, Macky Sall, Président du Sénégal, se déplacera à son tour outre-atlantique. À noter que, parmi les pays anglophones du continent, Uhuru Kenyatta (président du Kenya, pays d’origine du père d’Obama) a été invité et sera présent bien qu’il soit poursuivi par la CPI. La présence du Nigérian Goodluck Jonathan est également à l’ordre du jour. Ce qui est normal vu les événements de son pays, au cœur des préoccupations américaines en matière de sécurité, l’un des thèmes majeurs du sommet.