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La Suisse dit non au revenu permanent

La population suisse était appelée hier à se prononcer sur l’instauration d’un revenu minimum disponible à toute personne résidant en Suisse (au moins 5 ans pour les étrangers). Une initiative qui n’était soutenue par aucun parti politique du pays à son lancement si ce n’est en toute fin par les Verts. Un résultat qui s’explique par un projet parfois flou, notamment sur les questions de financement de près de 208 milliards de francs suisses (187 milliards d’euros) que la mesure aurait coûté chaque année.

200 000 signatures étaient nécessaires pour la tenue d’un référendum et une fois le chiffre franchi, plus rien ne semblait empêcher les Suisses de se prononcer « pour » ou « contre » l’instauration d’un tel système. Néanmoins dimanche 5 juin ils ont à une large majorité (76,9% des votants) enterré le projet qui prévoyait de garantir à toute personne vivant en Suisse un revenu minimum. Dans l’opinion, le projet a été, si ce n’est mal accueilli, au moins mal compris et les partisans du « oui » avaient par moments des difficultés à éclairer la population sur les modalités de mise en place.

Qu’est-ce-que le RBI ?

       Le revenu de base inconditionnel est une initiative qui propose de mettre en place un revenu mensuel de 2 500 francs suisses (2 250 euros) pour une personne adulte et près de 625 francs suisses (560 euros) par enfant. Il serait valable pour toute personne vivant en Suisse, les étrangers vivant depuis au moins 5 ans pourraient également en bénéficier même si les détails des bénéficiaires n’avaient pas été arrêtés.

Les partisans du projet affirmaient que ce dernier permettrait à tous les citoyens helvètes de vivre dignement, ajoutant que les personnes touchant un salaire mensuel plus élevé n’en bénéficieraient pas. A cela, les détracteurs répondaient que tout le monde arrêterait de travailler pour rester à la maison et toucher à la fin de chaque mois le chèque. RFI a d’ailleurs proposé un excellent dossier sur l’aspect plus philosophique et sociologique de l’initiative en se demandant si c’est « une douce utopie ou une vraie révolution ».

Une idée à transposer dans d’autres pays

       L’exemple suisse l’a montré, la question d’un revenu minimum assuré pour tout le monde commence à se répandre au sein de l’Union Européenne. Ainsi en janvier dernier, plusieurs villes néerlandaises ont lancé un programme visant à garantir un revenu à leurs concitoyens que ces derniers aient ou non un emploi. En Finlande, on apprend que 70% de la population est favorable à ce projet, qui devrait être prochainement discuté au Parlement tout en commençant à proposer différents modèles d’application.

En France, c’est l’association Association pour l’instauration d’un revenu d’existence (AIRE) par l’intermédiaire de son président Marc de Basquiat qui milite pour une plus grande utilisation des crédits d’impôts. Ce dernier explique que « beaucoup d’idées fausses circulent sur le sujet » et notamment celle qu’une fois mise en place la mesure encouragerait les gens à arrêter de travailler. De nombreux observateurs balayent cet argument, citant l’exemple de l’Alaska où une telle mesure a été appliquée dès 1982 et où seulement 5% des personnes bénéficiaires ont renoncé à leur emploi.

Lire aussi: les Suisses rejettent la proposition d’expulsion de criminels étrangers

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