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Syrie : les « rudes » conditions de détention des ex-otages

Les quatre journalistes détenus en Syrie ont été relâchés après 10 mois de détention, a annoncé le président François Hollande, le 19 avril 2014. 

Le photographe Édouard Elias et le grand reporter d’Europe 1 Didier François ont été enlevés le 6 juin 2013 au nord d’Alep, Nicolas Hénin, reporter à l’hebdomadaire le Point, et Pierre Torrès, photographe indépendant, le 22 juin 2013 à Raqqa. Ils étaient détenus par l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe de  dijhadistes d’étrangers créent en 2013.

L’enlèvement :

Didier François et Édouard Elias ont donné une interview à leurs confrères d’Europe 1 en leur expliquant ce qu’ils leur étaient arrivés. Tous deux ont été » enlevés sur une route en Syrie, « des hommes en armes et masqués ont débarqué sur la route, nous ont arrêtés et nous ont enlevés » explique Edouard Elias. Didier François ajoute : « les yeux sont bandés, on est fouillés, ils nous enlèvent nos chaussures pour qu’on ne puisse pas s’enfuir, nous mettent des menottes dans le dos, nous prennent tous nos effets et on se retrouve en t-shirt, sans ceinture, sans téléphone, sans rien, et avec quelque chose sur la tête et on ne sait plus où on est ».

Les conditions de détention :

Ils auraient passé quatre jours sans boire et manger. Menottés voire enchaînés, ils étaient parfois sujets à des coups. Nicolas Hénin raconte qu’il a gardé ses vêtements de juin à décembre. Didier François raconte que ces conditions étaient « rudes » en déclarant « 10 mois complets dans les sous sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres ». Parfois ils étaient enfermés proche des lignes de combats, vivant la misère comme les syriens en plus d’être otages.

Leur quotidien était marqué par l’errance, en ayant vécu dans une dizaine de lieux de détention, la plupart du temps dans des sous-sols. Leurs ravisseurs parlaient français, cependant aucun des ex-otages n’a mentionné la présence de français.

Didier François et Édouard Elias expliquent qu’il y a eût plusieurs périodes dans leur détention. Des périodes de « tensions» entre les deux otages et de « stress », des périodes de simulation d’exécutions, mais aussi des périodes de « détente absolue ». Cette dernière semble difficile à croire cependant ils expliquent avoir participé à une bataille de boule de neige. Pour passer le temps, les deux otages ont créé un jeu d’échec à l’aide d’une boîte de fromage et d’un coupe ongles.

La liberté :

Nicolas Hénin, à la sortie de l’avion,Villacoublay a remercié l’action française qui a aidé à leur libération. Il raconte qu’il «y avait des demandes de preuves de vies régulières par des vidéos de nous, des questions secrètes sur notre famille… On savait qu’il y avait un processus en cours et qu’on avait des raisons d’y croire ».

Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès ont été ramenés vendredi soir à la frontière turque. Lorsqu’ils ont été retrouvés, les quatre journalistes ont été envoyés à l’hôpital d’Etat d’Akçakale afin d’y effectuer un contrôle de santé» et de les interroger avant de les remettre aux autorités françaises. « On a su qu’on était libres quand un capitaine de l’armée turque nous a fait signe de passer devant lui,la première odeur de liberté a été de le serrer dans nos bras en disant merci en turc » explique Didier François.

Deux otages français, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal, sont toujours retenus au Mali. Ce sont les deux derniers français dans le monde.

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