Depuis le 1er mai, l’Ecosse est devenue la première nation du monde à utiliser un prix d’alcool minimum. Un bataille juridique en cours depuis des années.
Plus de 1000 décès liés à l’alcool en 2016
Dans un pays d’un peu plus de 5 millions d’habitants, l’alcool fait des ravages. Pour réduire le nombre de mort causé par l’alcool, le gouvernement a décidé de fixer un prix unitaire minimum. 0,57 euros par unité d’alcool. En d’autres termes, il sera désormais interdit de vendre une bouteille de 70cl de whisky à moins de 15,60 euros et une bouteille de vin de 75cl à moins de 5,20 euros. C’est le plus grand progrès en terme de santé publique depuis l’interdiction de fumer en public. « Aujourd’hui l’Ecosse devient le premier pays du monde qui applique un prix unitaire minimum sur l’alcool fort et bon marché. Merci à ceux qui nous ont soutenu. Cette loi va sauver des vies » a déclaré la première ministre Ecossaise sur son compte Twitter.
Alison Douglas, directrice générale de l’organisation caritative Alcohol Focus Scotland, qui a prédit qu’elle épargnerait 58 vies la première année de sa mise en oeuvre, et jusqu’à 121 vies « d’ici 20 ans, quand cette politique aura atteint son plein effet ».
Après cette nouvelle loi, l’Irlande et le Pays-de-Galles souhaiteraient également mettre un prix minimum sur les boissons fortes alcoolisées.
La fin d’une guerre juridique
Votée en 2012, mai entrée en vigueur le 1er mai 2018, la loi a été soutenue par la Cour suprême, malgré l’appel constitué par l’Association du whisky écossais (Scotch Whisky Association, SWA) et d’autres représentants de cette industrie.
Sept juges à Londres ont unanimement déclaré que la mise en place d’un prix minimal était « un moyen proportionné d’atteindre un but légitime » et ne violait pas les lois européennes.
Malgré l’échec de son appel, un porte-parole de la SWA a déclaré que l’industrie avait travaillé « en coopération » avec le gouvernement pour mettre en œuvre la mesure.
Les commerçants s’attendaient à des pertes minimes et avaient depuis longtemps anticipé la mise en place de la mesure. Linda Williams, propriétaire d’un magasin à Edimbourg, estime que la mesure pourrait même aider à « mettre au même niveau les supermarchés et les commerces indépendants. Il ne pourra plus y avoir les gros rabais sur les spiritueux et les gros packs de bière qui ont vraiment été à l’origine de tous les problèmes avec l’alcool. »
Nicola Sturgeon a déclaré qu’elle n’avait jamais cru que la mesure nuirait à l’industrie lucrative du whisky en Ecosse, soulignant que « les whiskys haut de gamme pour lesquels l’industrie écossaise est si renommée ne figurent pas parmi les produits alcoolisés qui seront les plus touchés par les prix minimaux. «
Si vous acheter à boire en Ecosse, il va falloir savourer…