C’est mardi que Un village français saison 7 arrivera sur France 3, en tout cas pour sa première partie. Que faut-il penser de cette première salve d’épisodes ?
C’est quoi Un village français saison 7 ? Automne 1945, alors que le procès de Daniel Larcher et du sous-préfet Servier débute, Bériot doit laisser son fauteuil de Maire après que les élections municipales aient été invalidées. Antoine, démobilisé, retrouve Geneviève et la promesse d’un avenir commun, tandis qu’Hortense, très seule malgré la présence de Daniel, semble doucement glisser vers la folie.
Terminer les intrigues de personnages
Un village français saison 7 sera diffusée en 2 fois, la toute fin de la série arriverant en 2017. Et pourtant, toute l’ambition de ces 6 premiers épisodes est précisément de « terminer » l’histoire de certains personnages clé de la série. Si la série ne nous a pas habitué à faire dans la dentelle, n’hésitant pas à maltraiter ses personnages afin de préserver la cohérence de la narration, il en sera de même dans cette saison. Plus que jamais d’ailleurs.
Le prisme de la vie « d’un village français » ne devait pas nous permettre de suivre « les grands procès » de la Libération ? Qu’à cela ne tienne, il y en aura un à Villeneuve avec Larcher-Servier. Et c’est par ce biais, que l’Histoire se raconte, et que l’on peut revenir sur les heures sombres de la guerre (et de la série). Les prestations de Cyril Couton (Servier), Robin Renucci (Larcher) ou encore Nicolas Gob (Marchetti), ou la très jolie révélation Léa Miguel (Geneviève) sont réellement à saluer tant ils excellent. Tous ne s’en sortiront pas mais leur sortie est brillante, tant dans le jeu que dans la réalisation et l’écriture.
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Une mémoire télévisuelle
Tout l’enjeu de cette saison 7 est aussi de comprendre la manière dont se fabrique « la mémoire d’un pays ». On a souvent parlé de « devoir de mémoire » après la seconde guerre mondiale mais face à cette notion, une autre vient se heurter à elle de plein fouet : avancer, aller de l’avant. Ce que montre brillamment cette saison c’est que les deux sont difficilement compatibles. Ou alors en faisant des impasses, « en oubliant ». Comment raconter l’Occupation sans « égratigner » la France ? La série y apporte une réponse. Comment transmettre aux jeunes générations, par l’intermédiaire de l’école par exemple, ce qui est arrivé ? Même chose, la saison nous apporte sa réponse. Durant l’un des épisodes, Suzanne (Constance Dollé) dit à sa fille « Quand on raconte, on enjolive« . Une phrase d’une très grande importance non seulement sur la création d’une mémoire collective, mais également, sur le sens de l’existence de la série depuis ses débuts. Parce que précisément, depuis des décennies, on ne nous parlait de cette période que sous un prisme « binaire » (les gentils contre les méchants), Un village français a toujours choisit de faire « autrement », de ne pas « enjoliver », de raconter les zones de gris qui composent fatalement toute société humaine et tout moment de l’Histoire. Pour ne citer qu’un exemple. Les soldats américains ont été les héros de cette guerre, venant se sacrifier sur les plages de Normandie pour nous sauver. Et après? On a souvent occulté le comportement abjecte de certains d’entres eux sur les jeunes françaises et le viol qu’elles ont pu subir. La série traite de ce sujet.
Comme toujours, ça pique, ça fait mal mais comme on dit, « c’est un mal nécessaire » pour « aller mieux ». Dire les choses pour aller mieux, « verbaliser » les maux, c’est tout l’enjeu de la série depuis le début, et encore plus cette saison.
Sur le tournage de la saison 7
En juillet 2016, nous étions sur le tournage de ces épisodes en banlieue parisienne et avons ainsi pu visiter quelques uns des décors emblématiques de Un village français. Petit voyage en photos.
Un village français saison 7 a sur comme sur les autres saisons, attraper le spectateur et ne plus lâcher dans son grand 8 émotionnel. Mais cette saison permet surtout de voir que Un village français n’est pas une série historique mais bien un pur drama, prenant place dans le passé et comme on peut en voir partout dans le monde. Même sans le cadre de l’Occupation qui tend littéralement l’action de la série depuis le début, la série et les personnages fonctionnent à fond, en partant sur de nouvelles orientations. Les adieux l’an prochain à la série seront douloureux car on ne doute pas que ces personnages ont encore beaucoup à raconter.
Crédit photo « Une » : France 3
Crédit Tournage : Alexandre Letren