Samedi 13 juin, Hillary Clinton, candidate à la primaire démocrate pour l’élection présidentielle de 2016, a entamé le début d’une longue campagne qui s’annonce d’ores et déjà endiablée! Etant donné que Barack Obama n’a pas la possibilité de se représenter pour un troisième mandat, Mme Clinton est annoncée comme favorite pour la primaire du parti au pouvoir. Petit debrief de son premier meeting à New York.
Plus de 5 000 personnes étaient rassemblées ce samedi au Four Freedoms Park, au sud de Roosevelt Island, dans l’Est River, entre Manhattan et le Queens. Porté par une symbolique forte, c’est là que l’ancien président démocrate, Franklin D. Roosevelt avait fais son fameux discours sur les « quatre libertés » – la liberté d’expression, religion, vivre à l’abri du besoin et de la peur – en 1941. Grâce à cette figure mythique, Hillary Clinton donnait à voir le portrait protecteur, non seulement d’une « femme », mais d’une « battante ».
Egalité et unité : les mots d’ordre du meeting de la candidate
Son discours, elle voulait le dédier aux plus faibles et le mettre sous le signe de son maître-mot : l’égalité. En évoquant le parcours de sa propre mère et la force que celle-ci lui a transmise, Mme Clinton a su se démarquer des autres hommes politiques. Cependant, elle a évoqué son affection envers l’actuel président des Etats-Unis, Barack Obama, et bien entendu, envers son mari, Bill Clinton, président démocrate de 1993 à 2001.
Mais Hillary Clinton a surtout axé son premier discours de campagne sur la notion d’unité et d’altérité dans un pays où inégalité, sectarisme, voir discrimination sont très présents. Mettre l’accent sur l’injustice présente dans ce pays, c’est pour elle le point central de son programme de campagne, qu’elle veut avant tout égalitaire : « Les Américains ne peuvent réussir sans que vous réussissiez. C’est pourquoi je suis candidate à la présidence des Etats-Unis ».
Face à un Parti Républicain qu’elle juge trop passéiste, Mme Clinton se présente comme une candidate moderne, avec des propositions concrètes touchant plusieurs aspects économiques et sociétales du pays. Pour elle, la croissance doit fonctionner à l’aide de toutes les richesses que les Etats-Unis possèdent, qu’elles soient innovantes ou humaines. Sans jamais oublier sa volonté de rassemblement, elle appelle tous les corps de métiers à lui donner leur confiance : « Je me présente pour que l’économie fonctionne avec vous tous, les routiers, qui conduisent pendant des heures, les ouvriers et les serveurs, qui restent debout toute la journée, les infirmières, qui travaillent toute la nuit, les agriculteurs, qui nous nourrissent, les patrons de PME, qui prennent des risques, afin que personne ne soit exclu ».
Un plan social concret
Etant foncièrement démocrate, elle n’a pas hésité à dénoncer les 25 plus riches responsables de fonds spéculatifs, gagnants à eux seuls la même somme d’argent que les salaires de tous les enseignants de maternelle des Etats-Unis réunis. Selon elle, politique économique rime avec égalité: « Mon but est de faire croître l’économie américaine, tout en la rendant plus équitable ». Mais la croissance ne peut se faire sans la volonté des entreprises d’investir aux Etats-Unis. Pour cela, la candidate promet d’augmenter le budget de la recherche, investir dans de nouvelles infrastructures, lutter pour le changement climatique qui pourrait créer des millions d’emplois, et faire ainsi du pays « la superpuissance des énergies propres du XXème siècle ».
Sur un plan social, elle promet d’augmenter le salaire minimum afin de valoriser l’aspect humain dans chaque entreprise. Hillary Clinton souhaite que la notion de solidarité devienne davantage concrète dans l’esprit des Américains, notamment en affirmant sa volonté de mettre fin aux discriminations envers les homosexuels et les transgenres.
Enfin, Mme Clinton a insisté sur le fait que la jeunesse est, pour elle, la plus grande richesse de son pays, et qu’il est impératif que des mesures économiques et sociales soient faites afin que les jeunes puissent avoir la possibilité d’être plus ambitieux et libres en société. Elle a promis de donner accès à l’école maternelle pour chaque enfant car, selon elle, « les cinq premières années de (n)os vies déterminent 80% de ce que (n)ous deviendr(ons) plus tard ». Ainsi, elle veut un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, tout en généralisant les congés maladie et, bien sur, en mettant fin aux inégalités homme/femme, lutte qui lui tient tout particulièrement à cœur.
En revanche, Hillary Clinton a fait le choix de ne pas évoquer les traités de libre-échange, actuellement en discussion, qui ont valu à Barack Obama une cuisante défaite, ce vendredi. Aussi, elle n’a donné à aucun moment son point de vue sur le système de santé du président, le fameux « ObamaCare ». Point négatif de ce discours ?
A l’âge de 67 ans, on pourrait se demander si cette possible candidate aux élections présidentielles de 2016 aura la ténacité de mener à bien sa campagne, et surtout celle de, peut-être un jour, diriger le pays le plus puissant au monde. La principale concernée connait bien entendu les critiques de ses adversaires, relatives à son âge ; mais cela ne l’empêche pas le moindre du monde d’en faire sa force de caractère : »je ne suis peut-être pas la candidate la plus jeune dans cette élection, mais je serai la présidence la plus jeune de l’histoire des Etats-Unis ».