Que faire pour ne pas se faire avoir par la désinformation sur Internet?
Les fake news (fausses informations) se répandent à la vitesse grand V sur la toile du fait de la montée en puissance de l’usage social d’Internet. Le Brexit puis l’élection de Trump en 2016 sont des résultats spectaculaires de l’utilisation des fake news qui ont alerté la société civile. Si les petites fausses informations peuvent sembler anodines, leur effet agrégé crée un climat permanent de colère ou d’inquiétude, selon l’intention de l’émetteur. Quand elles servent à la manipulation politique, elles perdent subitement leur aspect anecdotique bénin.
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En tant que destinataire de l’info, quelques réflexes peuvent vous éviter de tomber dans le panneau.
Premièrement, soyez attentif à la forme.
Méfiez-vous des titres accrocheurs, écrits en majuscule, ponctués de point d’exclamation et qui clignotent. Ça s’annonce mal.
Méfiez-vous de la formule très prisée « Les médias n’en parlent pas mais… ». ou des injonctions du type « à faire passer à vos contacts ».
Si ces premiers symptômes sont détectés, alors il faut vérifier le contenu de l’info.
Diversifiez vos sources… En particulier, jetez un œil sur les médias traditionnels, moins susceptibles de faire de l’intox.
Le Monde a mis en place un outil, le Decodex, pour aider les internautes à dénicher les rumeurs.
Vérifiez les images!
Il est possible de vérifier l’authenticité d’une image en utilisant Google Image ou Tineye (pour retracer l’histoire d’une image).
Mais des régulations sont nécessaires
Cependant, certaines images, par leur sobriété apparente, mettent moins la puce à l’oreille et peuvent être plus trompeuses. »A moins d’être confronté à un montage grossier, un humain ne peut pas détecter une modification ou un réemploi de photo » estime Vincent Claveau, informaticien au CNRS.
Et puis, on est moins méfiant vis à vis d’une information si celle ci va dans le sens de nos opinions … Ce qui limite l’efficacité des astuces ci-dessus.
Les médias sociaux, principaux supports de la diffusion de fausses informations, doivent réguler en y tenant compte. C’est difficile à accepter pour M. Zuckerberg, car le newsfeed de Facebook fonctionne grâce au « likes’, partages, et commentaires, ce qui crée une incitation à divulguer des Buzz, parfois au détriment de la vérité.
Par exemple, certains sites pro-Trump diffusant des info mensongères ont été créés par des adolescents en Macédoine. L’intérêt financier était leur motivation exclusive. Ils se servaient donc de l’aspect sensationnel du contenu de leurs articles pour avoir droit à la régie publicitaire.
Facebook et Google ont créé une option pour faire remonter aux médias nationaux des infos jugées douteuses par les utilisateurs pour qu’elles soient vérifiées. D’autres régulations sont à explorer: fermeture des anciens sites producteurs de fake news, subventions pour les sites de factcheking…Plus efficaces pour filtrer les « faits alternatifs » (terme orwellien très approprié).