Les députés de La France Insoumise sont des habitués des coups d’éclat. A l’Assemblée Nationale, sur les réseaux sociaux ou sur les plateaux tv, ils savent faire parler d’eux. Dernièrement, c’est au sujet de la guerre israélo-palestinienne qu’un député du groupe a suscité des débats houleux dans l’échiquier politique mais aussi dans l’opinion publique.
1 – Le drapeau de la Palestine
Le 28 mai dernier, le député de La France Insoumise, Sébastien Delogu a brandi un drapeau de la Palestine au sein de l’hémicycle. Le député a été exclu de l’assemblée nationale pour une durée de 15 jours. Il a enfreint le règlement du Palais Bourbon. Une séquence qui a eu lieu lors de la séance de questions au gouvernement. Le député sans dire un mot, s’est levé et a brandi le drapeau palestinien. Il a notamment été applaudi par les députés LFI. Une prise de position critiquée par les oppositions. Le RN déplore une instrumentalisation de La France Insoumise sur le sujet. Au micro de BFMTV-RMC, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, s’est montré plus sévère : « Définitivement, la France Insoumise, c’est la honte de la République. »
Pour rappel, trois pays de l’Union européenne ont reconnu la Palestine comme étant un Etat. Il s’agit de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège. De son côté, Emmanuel Macron s’est dit « totalement prêt à reconnaître un Etat palestinien ».
2 – « L’habit ne fait pas le député »
En 2022, une question se pose à l’hémicycle et dans le débat public. Faut-il imposer une tenue dite « correcte » au sein du Palais Bourbon pour les députés ? Une question posée notamment par Eric Ciotti (Les Républicains), dans une lettre ouverte. Il appelait au port obligatoire de la cravate afin de lutter contre « le relâchement vestimentaire et comportemental » des députés notamment de La France Insoumise.
En réponse, les députés LFI ont détourné un célèbre dicton pour répondre à Eric Ciotti : « l’habit ne fait pas le député ». Quelques jours plus tard, les députées du groupe se sont présentées à l’assemblée nationale avec une cravate pour la séance de questions au gouvernement.
3 – La France Insoumise ne sert pas la main au RN
La même année, le député Louis Boyard refuse de serrer la main à l’extrême-droite. Un geste volontaire que l’entourage du député a tenté d’expliquer à BFMTV : « Ne pas serrer la main à un élu du RN est un acte politique » et affirme qu’il n’y a rien de « personnel ». Une scène qui s’est déroulée lors du premier tour de l’élection de la future présidente de l’assemblée nationale (Yaël Braun-Pivet). Louis Boyard est désigné comme assesseur et est chargé de surveiller le scrutin. Au moment où Philippe Bayard met son bulletin dans l’urne, il tend la main au député LFI qui refuse de lui serrer. Une séquence qui a fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux. Une situation identique avec le député RN, Sébastien Chenu, quelques minutes plus tard.
4 – David Guiraud et One Piece
Le député de La France Insoumise, David Guiraud, a été accusé d’antisémitisme suite à un tweet qu’il qualifie « d’erreur d’interprétation de certains internautes ». Dans un tweet posté cette année, le député fait une allusion aux dragons célestes du manga « One Piece ». Il ne se cache pas, le député est un fan du manga Japonais, mais cette fois-ci, ça ne passera pas. Son tweet est une réponse à une plainte de l’Observation Juif de France à son sujet.
20 minutes s’est interrogé sur le caractère « antisémite » de ce tweet. D’après Pierre-William Freçonese, auteur et chercheur à l’université des arts de Kyoto, au Japon : « Descendants des fondateurs du gouvernement mondial, ils sont riches, privilégiés, et pleins de mépris pour les autres qu’ils peuvent réduire en esclavage en apposant une marque sur les corps des victimes. ». Une référence du manga utilisée par de nombreux internautes pour dissimuler des propos antisémites. Le député a finalement supprimé son tweet.
5 – Mathilde Panot est bâillonnée
Une image forte dont Mathilde Panot a fait usage. En 2019, la députée dénonce lors de sa prise de parole à l’assemblée nationale le nouveau règlement intérieur de l’hémicycle. Un règlement qui avait été voté le même jour et majoritairement soutenu par la majorité présidentielle. Le vote avait été boycotté par la gauche et la droite. L’objectif du texte fut de modifier les temps de parole des députés. En clair, un seul orateur par groupe et un député non inscrit pour prendre la parole sur une durée de 5 minutes. Une volonté de « réduire » le temps des débats.
Une mise en scène symbolique de Mathilde Panot qui avait dénoncé ce texte. A la fin de son intervention, elle s’est donc mis un foulard sur la bouche en signe de contestation. Avant de faire ce geste, elle avait apostrophé les députés Renaissance sur ce sujet : « La parole qui a été écrasée, c’est la parole du peuple. Vous ne faites qu’un seul geste en direction du peuple, vous le bâillonnez. »
« La République, c’est moi ! »
Une scène mythique filmée notamment par les équipes de l’émission « Quotidien ». En 2018, des dizaines de perquisitions ont lieu dans le cadre d’enquêtes préliminaires au sujet de Jean-Luc Mélenchon et de son parti « La France Insoumise ». De grosses tensions éclatent entre les forces de l’ordre et le parti. Jean-Luc Mélenchon voit son domicile perquisitionné et se retrouve bloqué par des policiers à l’entrée de son siège. Il demande à ses « camarades » d’enfoncer les portes. Face à un policier, à quelques millimètres de son visage, il s’égosille la voix en lui disant une phrase devenue mythique : « La République, c’est moi ! ». Un dérapage de plus pour LFI.
Olivier Dussopt et le foot
En pleine réforme des retraites, une photo fait scandale. Le député LFI, Thomas Portes est exclu du Palais Bourbon pour 15 jours suite à un cliché posté sur X. Sur la photo, on voit le député poser son pied sur un ballon à l’effigie de l’ancien ministre du travail, Olivier Dussopt. Un cliché qui a indigné la majorité présidentielle et que le ministre a qualifié de « consternant ». Lors de sa prise de parole devant l’hémicycle, Thomas Portes s’est vu hué par le groupe Renaissance avant de « remettre de l’huile sur le feu » : « Je retirerai mon tweet le jour où vous retirerez cette réforme. »