C’était il y a maintenant 30 ans qu’Omar Raddad, jardinier, fut accusé du meurtre de sa patronne dans sa villa des Alpes-Maritimes. Depuis le début de l’affaire, il n’a jamais cessé de clamer son innocence.
Cette affaire criminelle est l’une des plus célèbres en France. Le Le 2 février 1994, la cour d’assises des Alpes-Maritimes condamne Omar Raddad à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa patronne, Ghilslaine Marchal, survenu 3 ans plus tôt. Le jardinier marocain a toujours clamé son innocence. Entre doutes, zone d’ombres et injustice, voici 5 éléments pour comprendre l’affaire Omar Raddad.
Le meurtre
Le 24 juin 1991 Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans, est retrouvée tuée de plusieurs coups de couteau dans sa villa des Alpes-Maritimes. Les gendarmes la retrouve gisant au sol, la gorge ensanglantée.Sur deux portes de la villa, les enquêteurs découvrent deux inscriptions en lettres de sang. Il y est écrit « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t ». Omar Raddad, est à cette époque le jardinier de la veuve. Un devient alors très vite le suspect numéro un. Quatre jours plus tard, le jardinier marocain a été inculpé pour homicide volontaire et a été emprisonné à Grasse.
La condamnation
Les preuves contre Omar manquent et ce dernier nie les accusations de meurtre. Mais Raddad est renvoyé devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, à Nice. Le 2 février 1994, il est condamné à 18 ans de prison, sans possibilité de faire appel. La justice conclut que l’accusé en voulait sans doute à l’argent de sa patronne. Le drame aurait eu lieu lors d’une dispute entre Omar et Ghislaine.
La grâce de Chirac
Au regard de preuves pauvres et manquantes, le 23 mai 1996, après une rencontre avec le roi du Maroc, Hassan II, Jacques Chirac a accordé une grâce partielle à Omar Raddad. Cette grâce même n’annule pas sa condamnation et ne l’innocente pas, mais elle réduit la peine de Raddad à huit mois de prison. En septembre 1998, il est libéré, mais pas innocenté.
L’ADN de Raddad
Une nouvelle information vient secouer le dossier en 2000. Un test ADN a été réalisé à nouveau sur les traces de sang recueillies sur la scène de crime. Surprise : l’ADN masculin ne correspond pas à celui d’Omar Raddad. Malgré cet élément, la Cour de révision rejette la demande de révision.
Quinze années plus tard, un événement inattendu survient. Me Sylvie Noachovitch, la nouvelle avocate du jardinier, ravive l’enquête en mettant en avant la piste de l’ADN. Un expert découvre quatre empreintes génétiques distinctes provenant de quatre individus différents sur les lieux du crime. Les résultats sont sans équivoque : aucune de ces empreintes n’est liée à Omar Raddad.
En 2019, un rapport révèle qu’une de ces quatre empreintes ADN est présente à 35 reprises dans les lettres de sang inscrites sur le mur, appartenant à une personne inconnue, qui reste à ce jour non identifiée.
Réouverture du dossier en 2021
Le 24 juin 2021, Me Sylvie Noachovitch dépose une nouvelle demande de révision. Après cinq mois, la Cour de révision, opte pour la réouverture du dossier et ordonne des investigations supplémentaires. Malgré les informations collectées, la Cour de révision rejette la requête comme irrecevable fin 2022.
Après quatre décennies de lutte judiciaire, l’espoir d’Omar Raddad d’être un jour déclaré innocent s’évanouit. L’homme clame toujours son innocence et espère être reconnu un jour comme tel.