La cérémonie d’ouverture des JO s’est tenue le vendredi 26 juillet dernier et a tenu ses promesses : grandiose, excentrique et historique !
La France a rayonné dans le monde entier avec un show signé Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des JO. D’Assassin’s Creed aux Minions, en passant par la Joconde, agrémenté de mises en scène représentant l’Histoire de la France et des performances chantées, tout y était. Niveau prestations, si quelques noms avaient fuité, la révélation de Lady Gaga et le show sur l’eau de Juliette Armanet accompagnée de Sofiane Pamart en ont fait frissonner plus d’un. Mais d’autres moments ont marqué la cérémonie, qui est une première mondiale. C’était la première fois dans l’Histoire des Jeux olympiques qu’une cérémonie d’ouverture se déroulait dans toute la ville.
Une cérémonie qui a eu le droit à son lot de critiques et de polémiques. Rassemblant près de 22 millions de spectateurs devant leur télévision, elle a donné lieu ce samedi à une pluie de critiques de la part de l’extrême droite et des milieux traditionnalistes. Marion Maréchal Lepen a déclaré sur le réseau social X que « Cet événement qui devait être un atout diplomatique se transforme en honte internationale à cause des provocations autocentrées d’une minorité de militants de gauche qui ont pris en otage idéologiquement la cérémonie. ». Des médias étrangers ont même choisi de ne pas diffuser certaines parties de la cérémonie. Le Maroc et les États-Unis ont notamment censuré le passage de Philippe Katerine. Néanmoins, la critique a salué la cérémonie, en France et à l’étranger.
1-Aya Nakamura et la Garde républicaine
Lors du featuring entre Aya Nakamura et la Garde républicaine, le public a très bien accueilli leur performance, tournée au pied de l’Académie française.
Avec une entrée spectaculaire, Aya Nakamura s’est appropriée le titre légendaire For me formidable de Charles Aznavour, greffé entre deux couplets de la chanson Pookie de la star internationale. Ce tableau a aussi marqué la rencontre entre deux mondes. Celui très militaire de la garde républicaine, et la modernité musicale. « Lorsqu’on a découvert la partition et qui pouvait se cacher derrière ce tableau, le thème nous a immédiatement séduits », a raconté Frédéric Foulquier, chef de la musique de la Garde républicaine. Au micro de RMC Sport ce samedi, il a poursuivi : « c’était incroyable pour nous, croyez-le. ».
Aya Nakamura a été vivement critiquée lorsqu’elle a été pressentie pour chanter à la cérémonie d’ouverture des JO. La chanteuse, connue mondialement, a été la cible de tweets haineux sur la plateforme X. Peu de temps après avoir annoncé qu’elle chanterait La Bohème de Charles Aznavour, les internautes n’ont pas attendu pour exprimer leur colère en ligne : « Pauvre Charles ! », « Il doit se retourner dans sa tombe… », « JO de la honte ! », « Aucun respect ».
Sa performance époustouflante avec les 60 musiciens de la Garde républicaine qui chantent Djadja a prouvé que la chanteuse avait bel et bien sa place dans cette cérémonie et qu’elle est, elle aussi, légitime a représenter la France.
2-Gojira a enflammé la cérémonie d’ouverture des JO
Le groupe de metal français Gojira a été associé à la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti pour interpréter Ah ! Ça ira, chant révolutionnaire français, à la cérémonie d’ouverture des JO, vendredi soir à Paris. C’est aux fenêtres de la Conciergerie de Paris que le groupe a fait son apparition.
Leur prestation flamboyante avait été lancée par une Marie-Antoinette guillotinée dont le bâtiment parisien, devenu prison, fut la dernière demeure. Entre les flammes et le rouge présent durant le show, leur performance était remarquable. Si le tableau évoque la Révolution française, quelques éléments laissent aussi penser à un hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre.
Le soir de cette attaque, le groupe de métal Eagles of Death Metal se produisait sur scène. La présence Gojira peut donc apparaître comme un hommage. La chanteuse lyrique Marina Viotti défile sur un bateau à voile, l’un des emblèmes du blason de Paris. Cette scène rappelle la devise de la ville « Fluctuat nec mergitur ». Elle signifie « Il est battu par les flots et ne sombre pas ». Cette devise a particulièrement été mise en avant après les attaques terroristes, qui ont endeuillé la capitale en 2015.
Suite à leur passage, les écoutes du groupe de metal ont bondi sur la plateforme Spotify. Gojira a connu une progression de + 106 % en France. Puis, le groupe enregistre + 80 % au total dans le monde sur Spotify, leader mondial des plateformes musicales. Originaire des Landes, le quatuor est très connu à l’international. Gojira fait même partie des groupes de métal les plus importants du monde.
3-Les drag-queens en force pour la cérémonie d’ouverture des JO
C’est sans doute le tableau de la cérémonie qui a le plus fait coulé d’encre. Alors que la scénographie s’ouvre sur la DJ Leslie Barbara Butch, dotée d’une auréole dorée pouvant rappeler Jésus Christ, à ses côtés, une dizaine de drag-queens, se tiennent derrière une table, prêtes à faire le show. Plus tard, Philipe Katerine intervient, simplement couvert de peinture bleue, chantant son morceau Nu.
Cette scène, en plein milieu de la cérémonie d’ouverture des JO, a retenu l’attention de certains croyants, institutions catholiques et même de politiques. Selon eux, l’œuvre La Cène de Léonard de Vinci a inspiré ce tableau. Ils estiment que les drag-queens ont remplacé Jésus et ses apôtres. La Conférence des évêques de France (CEF) a regretté ces « scènes de dérision et de moquerie du christianisme ». Si l’extrême droite n’a pas manqué de réagir négativement, la gauche non plus. Jean-Luc Mélenchon, le président de La France Insoumise a évoqué sur son blog ne pas avoir « aimé la moquerie sur la Cène chrétienne (…), fondatrice du culte dominical ». « A quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical ! », finit-il.
Thomas Jolly s’est exprimé sur le sujet. « Notre intention n’était pas d’afficher un manque de respect à quelque groupe religieux que ce soit (…). Si des gens ont été offensés, nous nous en excusons. », explique t-il. « À l’inverse, notre intention était de montrer de la tolérance et de la communion », s’est défendu Paris 2024, par la voix d’Anne Descamps, directrice de la communication.
Dimanche, Thomas Jolly expliquait sur BFMTV ne pas s’être inspiré de La Cène, mais du Festin des dieux. « Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi parce qu’il est dieu de la fête, du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve » de la Seine. « L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe, l’Olympisme », poursuit-il. Des propos qu’ont appuyé des internautes.
4-Marie-José Pérec et Teddy Riner ont allumé la vasque
Le moment était attendu par tous les spectateurs, qui va allumer la vasque olympique ? Des rumeurs avaient émergé laissant penser que cela pourrait être Zinedine Zidane. Mais ce sont finalement Marie-José Pérec et Teddy Riner qui sont en charge de cette mission. Les deux athlètes sont revenus, samedi 27 juillet, sur ce moment très émouvant.
« Il y a beaucoup d’émotions. C’est quelque chose qui restera gravé à jamais dans ma mémoire. C’était juste magique », raconte le judoka triple médaillé d’or olympique. Prévenue le matin même de la cérémonie qu’elle allait être l’une des derniers porteurs de la flamme, la coureuse guyannaise, a elle aussi témoigné de son émotion.
Pour Le Parisien, Marie-José Pérec raconte : « Juste avant d’embraser la vasque, j’ai été envahie par une émotion incroyable. J’ai demandé à Teddy : “On se donne la main ?” (…) C’était tellement plus grand que nous qu’on a ressenti ce besoin de se prendre la main, de se la serrer fort. Très fort », évoque-t-elle.
« Là, on s’est regardé, j’ai dit : “Nous sommes deux Guadeloupéens, deux Noirs, un homme et une femme et on allume la vasque des Jeux de Paris” », poursuit Marie-José Pérec. « C’est un truc incroyable, peut-être plus intense encore qu’une médaille d’or olympique. (…) C’est ma quatrième médaille d’or olympique, et je pèse mes mots. ». Un moment touchant, que les deux athlètes ne sont pas prêts d’oublier.
5-Céline Dion
Atteinte du syndrome de la personne raide, une maladie incurable qui perturbe le système nerveux central, elle a été contrainte d’annuler une tournée mondiale depuis décembre 2022. La chanteuse canadienne a crée la surprise en interprétant L’Hymne à l’amour sur la Tour Eiffel pour clôturer la cérémonie, le tout sans playback.
« Le désir chez elle a été immédiat. Tout en nous mettant en garde sur son état de santé. Mais nous avions la possibilité, si elle n’était pas là, de diffuser la version d’Edith Piaf », confie également Thomas Jolly. Une performance plus que réussie puisqu’elle a explosé les vues des vidéos de retransmission postées sur YouTube. Céline Dion ne s’était pas produite sur scène depuis quatre ans.
Cette cérémonie d’ouverture des JO restera gravée dans l’Histoire, de part son caractère historique, mais aussi par la puissance des messages que le directeur artistique a voulu faire passer.