Hier, Emmanuel Macron rencontrait à Paris le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. L’occasion d’échanger sur la situation au Yémen. Depuis 2014, ce pays du sud-ouest de la péninsule arabique est en proie à un violent conflit. Pour comprendre rapidement la situation, VL vous propose un petit récapitulatif.
Yémen où es-tu ?
Le Yémen est un pays de 27 millions d’habitants situé sud-ouest de la péninsule arabique, au sud de l’Arabie Saoudite. Il s’agit d’un pays jeune. En effet, ce n’est qu’en 1990 que la République Arabe du Yémen et la République démocratique populaire du Yémen deviennent un seul et même état. Appelé République du Yémen, ce nouvel état a pour capitale la ville de Sanaa.
Chiites et sunnites
Pour mieux comprendre la situation au Yémen et les conflits qui animent le Moyen-Orient en général, il faut inévitablement faire la distinction entre sunnites et chiites. En effet, ce conflit fait indéniablement partie des conséquences de jeux de pouvoir entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite. L’engagement de l’Arabie Saoudite au Yémen lui permet certes de protéger sa frontière sud, mais aussi et surtout de lutter contre l’influence de l’Iran, qu’elle accuse d’armer la rébellion « houthie ».
La naissance du mouvement houthiste
La République du Yémen est rapidement le lieu de divisions avec au sud les revendications sécessionnistes, et au nord la rébellion des houthistes. Ces derniers apparaissent en 1994, sous l’impulsion d’Hussein Al-Houthi et de ses frères. Les houthistes estiment être marginalisés et notamment mis à l’écart de la vie politique. Ils sont de confession zaydite, une branche qui se rattache à l’islam chiite et qui représente tout de même 42% de la population du pays.
Les origines du conflit
Dans la continuité des « Printemps Arabes », qui marquent des révoltes en Tunisie et en Egypte, des Yéménites du nord se rebellent contre le président Ali Abdallah Saleh. Après 30 années au pouvoir, ce dernier est contraint de passer la main à son-vice président. C’est ainsi qu’Abd Rabbo Mansour Hadi arrive au pouvoir en 2012. Il propose alors un découpage du pays en 6 régions qui déplait aux houthistes. Dès le début de l’année 2014, ces derniers lancent une offensive vers le sud.
- Septembre 2014 : les houthistes prennent Sanaa
- 25 Mars 2015 : Hadi fuit à Riyad en Arabie Saoudite, ce qui provoque l’entrée de ce pays dans le conflit
- 26 mars 2015 : lancement par l’Arabie Saoudite de l’opération « Tempête décisive » qui est menée par une coalition de 9 pays arabes à majorités sunnites
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Les conséquences du conflit
On recense aujourd’hui plus de 10 000 morts et 3 millions de déplacés selon les agences de l’ONU. Le conflit a également permis à la menace jihadiste de se renforcer. Al-Qaïda a pu accroître son influence au sud du pays tandis que le groupe Etat islamique a pu s’implanter. Le 24 février dernier, une double attaque-suicide revendiquée par Daesh a d’ailleurs fait 12 morts dans le sud du pays, à Aden. Hier, Emmanuel Macron recevait à l’Elysée le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. L’occasion de revenir sur le conflit. « Nous allons organiser d’ici à l’été une conférence humanitaire sur le Yémen à Paris pour faire la clarté sur ce qui est fait et qui permettra de prendre de nouvelles initiatives humanitaires sur le Yémen », a affirmé le chef de l’état français. Il s’agissait également d’une occasion de réaffirmer sa condamnation des attaques des Houthis.
Un objectif commun : la stabilité du Moyen-Orient.
À l’@Elysee avec le Premier ministre libanais Saad Hariri et le Prince-héritier d’Arabie Saoudite Mohammed bin Salman. pic.twitter.com/DU7yNwlyac— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 10 avril 2018