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La décision de l’affaire « chemise arraché » prise pour les salariés d’Air France

Les images du patron d’Air France, chemise arrachée par des manifestants, le 5 octobre 2015, avait choqué le monde entier. Aujourd’hui, mercredi 23 mai, le sort des douze salariés et ex-salariés de la compagnie a été fixé.

Les prévenus, quasiment tous membres de la CGT, avaient été condamnés en première instance à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis contre quatre d’entre eux et 500 euros d’amende pour huit autres qui seront jugés pour violences et dégradations par la cour d’appel de Paris aujourd’hui.

Pour rappel

Les faits remontent au 5 octobre 2015. Ce jour-là, une foule de manifestants avait envahi le siège de la compagnie à l’aéroport de Roissy, pour protester contre un projet de restructuration menaçant près de 3 000 postes.

Deux cadres de l’entreprise, dont le PDG, avaient été pris à partie. Xavier Broseta, DRH à l’époque, et Pierre Plissonnier, responsable de l’activité long-courrier avaient dû fuir sous les huées, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second.

A LIRE AUSSI : Air France : le procès de la « chemise arrachée » mené dans la confusion

Une « humiliation » pour Pierre Plissonnier, qui avait raconté à la barre, en mars, avoir eu le sentiment de vivre un « lynchage« . L’avocat général avait lui dénoncé des « violences intolérables« , qui ont « dégradé l’image d’Air France« , mais aussi « les couleurs de la France que la compagnie transporte à travers le monde« . La compagnie est empêtrée depuis février dans un conflit social, qui a conduit à la démission du PDG Jean-Marc Janaillac. Rejugés en mars dans cette affaire, les salariés et ex-salariés sont désormais fixés sur leur sort.

La décision finale

Quatre ex-salariés d’Air France, dont l’un avait été relaxé en première instance, ont été condamnés, mercredi 23 mai, pour violences à des peines de trois à quatre mois de prison avec sursis.

La Cour de justice a également confirmé les amendes de 500 euros infligées aux huit autres prévenus, qui étaient poursuivis pour des dégradations.

Du côté des prévenus, l’agacement et la déception se font ressentir. Selon Le Monde, « La vérité n’a intéressé la cour à aucun moment », a regretté en revanche l’avocate des prévenus, Lilia Mhissen, voyant dans cet arrêt « une décision politique ». « C’est vraiment une justice de classe », a réagi Karine Monségu, cosecrétaire générale de la CGT-Air France. « C’est étouffer toute forme de contestation, de militantisme, et cela vise surtout la CGT. »

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