Nouvelles tensions au Venzuela après que l’opposant Juan Guaido, soutenu par un groupe de militaires, ait appelé à manifester contre le président Nicolas Maduro. Depuis mardi, des manifestations et des affrontements entre les forces de l’ordre et l’opposition se déroulent à travers tout le pays.
La révolte reprend au Venezuela. Après un mois relativement calme entre le pouvoir en place, représenté par l’actuel président Nicolas Maduro, et l’opposition de Juan Guaido, des affrontements ont de nouveau eu lieu ces derniers jours. C’est Guaido, reconnu comme président du Venezuela par intérim par une cinquantaine de pays, qui a appelé mardi 30 avril à manifester pour contester le pouvoir. Soutenu par un groupe de militaire, le leader de l’opposition a appelé au rassemblement des forces armées afin de destituer le président Maduro, depuis la base militaire de La Carlota à Caracas.
De violents affrontements
Très rapidement, les manifestations ont laissé place à de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les militaires soutenant l’opposition. Des heurts qui ont amené à la mort de Jurubith Rausseo ce mercredi, une manifestante de 27 ans. Juan Guaido a déploré ce crime sur son compte Twitter ce jeudi : « Je m’engage à faire en sorte que ceux qui ont voulu tirer contre un peuple qui a décidé d’être libre se repentent de la mort de Jurubith Rausseo. Tout cela doit s’arrêter. »
De son côté, Nicolas Maduro s’est lui aussi exprimé à propos de ces manifestations, lors d’un discours radio-télévisé ce jeudi matin. « Oui, nous sommes en plein combat, le moral doit être au maximum dans cette lutte pour désarmer tous les traîtres, tous les putschistes » a déclaré celui qui est toujours officiellement le président de la république bolivarienne du Venezuela, qui également appelé à la mobilisation de l’armée afin de « combattre tous les putschistes ». Il a aussi publié une série de tweets dans lesquels il affirme son pouvoir et dénonce dans la révolte de Guaido une tentative de coup d’Etat. « Par conséquent, dans leurs tentatives de semer la violence, ils seront vaincus. Nous sommes un peuple rebelle ! » peut-on lire sur son compte Twitter.
En France également, cette situation est très observée et très critiquée. Si, comme aux Etats-Unis par exemple, la majorité des français se rangent du côté de l’opposition (la France reconnaît Juan Guaido comme président du Venezuela), certains politiciens ne cachent pas leur soutien au gouvernement de Maduro. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise, vivement critiqués pour son soutien envers Nicolas Maduro et l’Etat vénézuélien. Raquel Garrido, ex-porte-parole de la France Insoumise et désormais chroniqueuse chez Thierry Ardisson, a justement déclenché une nouvelle polémique hier. Sur twitter, elle a reposté la vidéo d’un char militaire qui écrase des manifestants contre Maduro, avec la légende : « Ils avaient reçu un coup de fil de Castaner déclarant : la manif n’était pas déclarée ». Un trait d’humour raté pour certains, une raillerie ironisant sur une situation grave pour d’autres, dans tous les cas cette remarque est mal passée auprès des internautes.
En attendant, le conflit qui dure depuis des mois entre Maduro et Guaido ne semble pas prêt de s’arrêter, et la situation est toujours aussi tendue au Venezuela.