Après un fiasco de 900 millions de $ avec sa Surface première du nom (oui, 900 millions ça fait beaucoup de tablettes!), Microsoft remet le couvert avec sa Surface 2. Je me permettrai une première observation avant de détailler la bête : les personnes de la division marketing de Microsoft ne sont définitivement pas des lumières : « Surface » sonne comme un retentissant échec dans une oreille technophile ; de plus, étant donné sa popularité quasi nulle auprès du grand public, il aurait été très facile d’en changer le nom, mais non ! Microsoft a décide de continuer dans la voie tracée par leur PDG démissionnaire ; cela traduit parfaitement le tâtonnement stratégique de la firme de Redmond.
Bon passons à la bête : il s’agit purement et simplement d’un monstre dans sa version Pro, jugez par vous-même : jusqu’à 8 Go de RAM et 512 Go de stockage, autant dire qu’il s’agit d’un PC portable et non plus d’une tablette ; je ne me lancerai pas dans une énumération de noms pompeux désignant processeurs et autres cartes graphiques mais retenez que c’est du très très lourd. Bien, une fois les paillettes passées, il faut reconnaître une chose : chez Microsoft, les ingénieurs sont doués, très doués : mettre tout ce fatras dans une tablette aussi mince sans faire quelque chose comme ça (voir photo), relève du défi !
Pour vous donner une vague idée, l’iPad ne possède au maximum que 4 fois moins de mémoire standard et de 8 fois moins de mémoire RAM.
Bien me direz-vous mais à quoi ça sert ?
Et bah, à rien enfin si, comme dirait notre neo-retraité Steve Ballmer, « nous avons fait beaucoup d’argent » et nous continuerons d’en faire tant que des pigeons achèterons nos produits (bon, ok, je le reconnais, la fin, il l’a pas dit!). Concrètement, cette tablette est un hybride entre un PC et une « vraie » tablette, cependant la version Surafce 2 (pas pro) ne disposera d’une version que limitée de Windows (nommée RT). Donc en résumé, la seule tablette accessible de Microsoft, dans sa deuxième version (les prix des versions pros sont prohibitifs), est plus ou moins bridée et ne possède même pas la version Pro de la suite Office de Microsoft ! En résumé, on vous vend une tablette au prix d’un PC (chez Microsoft, ils sont décidément très fort !). Bon, cependant, en essayant de voir le bon côté des choses : la sortie prochaine de cette chose va faire baisser le prix des précédentes versions et il devient décent de commencer à envisager de pouvoir acheter une Surface RT première du nom ! Sinon, cela montre à quelle point une tablette peut-être puissante et c’est donc de très bonne augure pour le futur, c’est à dire que, quand de vrais constructeurs (Apple, Samsung, LG, Sony, HTC ; je rappelle que le cœur de métier de Microsoft est le software et qu’ils n’auraient vraiment pas dû en sortir !) auront envie de sortir des machines de guerres sous iOS ou Android, ils pourront s’inspirer des travaux de Microsoft, dont la qualité technique n’est absolument pas à remettre en question.
Il est possible qu’à la lecture de ce billet, vous vous demandiez si j’ai des actions dans la concurrence ; pour répondre à cette interrogation, non, je n’ai rien contre les ingénieurs de Microsoft qui réalisent ici une prouesse exceptionnelle et qui en ont réalisé beaucoup d’autres (essayez de vous rendre compte du travail que cela représente le fait que 90 % des PC dans le monde tournent avec Windows !) mais j’ai une dent contre leur marketing et leur vision dominatrice du marché de la mobilité : comment osent-ils se lancer dans la fabrication, eux, les rois du software, comment peuvent-ils penser réaliser en 5 ans ce que des firmes ont mis 30 ou 40 ans à acquérir (segmenter un marché, répondre à un besoin, élaborer un produit en rapport avec celui-ci) et surtout voler des clients néophytes à grands coups de marketing coloré et leur refiler des produits dont le prix est dévalué de 100 € le lendemain (non, je ne fais pas non plus partie des clients lésés) sans le moindre geste commercial ? Je trouve cette attitude inadaptée mais surtout malhonnête : Microsoft est une des compagnies les plus riches au monde et dépense ses milliards dans un marketing pour des produits certes corrects mais mal segmentés et ne répondant pas aux besoin de leur clients et les gens se privent d’une alternative meilleure marché, plus efficace, répondant à leurs besoins (tout simplement!) à cause d’une stupide publicité.
Je sais que ce sont les dures lois du commerces, mais si vous lisez ce billet, essayez, au moins une fois, de pas les suivre !