Le procès de Platini et Blatter est actuellement en cours en Suisse. Les deux hommes sont jugés pour escroquerie. Voici 5 éléments pour comprendre cette affaire.
Une affaire qui a bousculé la FIFA, Michel Platini et Sepp Blatter sont accusés d’escroquerie, de gestion déloyale, d’abus de confiance et de faux dans les titres. Le procès s’est ouvert le 8 juin dernier et durera jusqu’à demain en Suisse. Voici 5 éléments pour mieux comprendre l’affaire de ces anciens dirigeants.
Pourquoi Michel Platini et Sepp Blatter sont-ils jugés ?
Alliés puis rivaux, Michel Platini et Sepp Blatter partagent le banc des accusés dans ce procès. Les deux hommes sont poursuivis pour « escroquerie« , « gestion déloyale« , « abus de confiance » et « faux dans les titres« . En 2011, Platini a reçu un paiement de 2 millions de francs suisses (1,9 M€) par la FIFA. Pour le parquet, il est question d’un versement « obtenu illégalement, au détriment de la Fifa« , dont M. Blatter était encore le président à l’époque. Platini croyant avoir le champ libre avant d’être rattrapé par cette affaire avec l’ouverture d’une procédure pénale du ministère public de la Confédération helvétique (MPC) pour « gestion déloyale » et « abus de confiance » et une suspension de 90 jours à titre provisoire, via la commission d’éthique de la FIFA qui l’avait empêché de présenter sa candidature pour reprendre la tête de la FIFA. Il avait ensuite été l’objet d’une suspension de huit ans de toute activité liée au football. Sanction divisée de moitié quelques semaines après.
Procès en cours
Michel Platini et Sepp Blatter ont rendez-vous avec la justice suisse et en l’occurrence le tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone à compter du mercredi 8 juin, jusqu’au 22. L’ancien président de la FIFA et l’ex-patron de l’UEFA sont partis pour 11 jours d’audience. Le verdict doit être rendu le 8 juillet, avec la possibilité d’interjeter appel pour Platini et Blatter. C’est par ailleurs l’état de santé de ce dernier, âgé de 85 ans, qui a incité le TPF à étaler les débats sur quasiment deux semaines.
Ils risquent quoi ?
Malgré un procès assez long, la justice suisse prévoit une peine de cinq ans de prison ou une amende pour escroquerie simple.
Que dit a défense ?
« L’épisode judiciaire, vous verrez qu’à l’arrivée, c’est moi qui vais gagner«
Michel Platini
Depuis le départ, l’ancien triple Ballon d’or clame son innocence dans cette affaire. En fait, il dénonce même un « complot » destiné à le priver de la présidence de la FIFA. En attendant, Michel Platini a bien été rémunéré par la FIFA pour un rôle de conseiller auprès de Sepp Blatter, entre 1998 et 2002. Contrat signé en 1999 et qui portait sur une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses (environ 288.000 €). Le parquet relève que ces sommes ont été réglées « intégralement » à l’ancien joueur de la Juventus. Mais alors comment justifié le versement de cette sommes ?
« Il s’agit d’un reliquat de salaire, dû par la Fifa, par contrat oral et versé dans des conditions de la plus parfaite légalité. Rien d’autre« .
Michel Platini auprès de l‘AFP
Un troisième homme dans cette affaire ?
Gianni Infatino, ancien bras droit de Michel Platini à l’UEFA, il a succédé à Sepp Blatter en 2016. La confédération internationale est partie civile dans ce procès, comme dans plusieurs autres affaires qui agitent le monde du football en ce moment et entend se voir rembourser des versements accordés au Français « pour que l’argent détourné par les accusés à des fins personnelles soit restitué au seul et unique but auquel il était destiné: le football« , a indiqué Me Hohl-Chirazi, avocate de la FIFA, auprès de l’AFP. Michel Platini laisse entendre que Infantino n’est pas pour rien dans le déclenchement de cette procédure. Un peu plus que cela en fait : l’ancien meneur de jeu des Bleus a notamment porté plainte en France contre Infantino pour « trafic d’influence actif » et la justice suisse enquête sur trois rendez-vous de ce dernier en 2016 et 2017 avec Michael Lauber, chef du Ministère public de la confédération helvétique (MPC) à l’époque. Mais le TPF ne s’intéressera qu’au versement de 2011 et aux relations entre Blatter et Platini dans le procès qui s’ouvre ce mercredi, pas à Infatino ni à la FIFA.