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C’était il y a 12 ans… Knysna ou le pire souvenir de l’histoire des Bleus 

Le 20 juin 2010, les Français vivaient le pire fiasco de l’histoire des Bleus. L’équipe de Raymond Domenech décidait de boycotter un entraînement, symbole de la chute de la France au Mondial.

Une image dégradée dès 2008

Avant l’épisode de Knysna, l’équipe de France est vice-championne du monde en titre et est donc attendue pour cette Coupe du Monde 2010. Mais la situation de l’Equipe de France est problématique depuis presque 2 ans. A l’Euro 2008, les Bleus sont éliminés dès la phase de poules. Raymond Domenech est d’ores et déjà critiqué pour ses choix. Le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes évoque alors « un échec retentissant sur le plan sportif » en ajoutant qu’il « s’agit peut-être de la dégradation de l’image de l’équipe de France ». Cette dégradation se poursuit.  En effet, le 18 novembre 2009, la France se qualifie au Mondial grâce à une main de Thierry Henry qui fait vite polémique. L’image des Bleus en prendra encore un coup l’année suivante.

Il s’agit d’un échec retentissant, sur le plan sportif, mais plus grave peut-être : il s’agit de la dégradation de l’image de l’équipe de France.

Le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes en 2008

Des débuts difficiles

Le 11 juin 2010, l’aventure sudafricaine commence mal pour l’équipe de France avec un 0-0 contre l’Uruguay. Le résultat est décevant pour les Bleus qui n’ont pas été capables de percer le bloc uruguayen. Mais les mauvaises nouvelles concernent surtout le groupe de l’équipe de France emmené par un sélectionneur dont les choix sont contestés.

L’accrochage Domenech-Anelka

Six jours plus tard face au Mexique, la situation est à nouveau difficile. A la mi-temps, le score est encore une fois de 0-0 et André-Pierre Gignac remplace Nicolas Anelka. Personne ne le sait encore mais la raison est une tension dans le vestiaire entre ce dernier et Raymond Domenech. Selon l’entraîneur dans son livre, Anelka lui aurait dit « Enculé, tu n’as qu’à la faire tout seul ton équipe de merde ! J’arrête, moi ». Le lendemain, L’Equipe titre « Va te faire enculer, sale fils de pute ! » en écrivant que ce sont les paroles de Nicolas Anelka.

La Une de L’Equipe du 18 juin 2010

La France perd ensuite le match face au Mexique 2-0. Après ce match a lieu une conférence de presse surréaliste de Patrice Evra. Il déclare notamment à propos de celui qui a révélé l’information : « C’est ce traître qu’il faut éliminer du groupe. Anelka n’est pas le problème de l’équipe de France. » Nicolas Anelka est toutefois exclu du groupe de l’Equipe de France. Il réagit de son côté en confirmant une « discussion houleuse » mais qui « n’aurait jamais dû sortir du vestiaire ». Il ajoute que « les mots qui sont sortis dans la presse ne sont pas (s)es mots ».

Et arrive l’affaire Knysna

La scène a lieu le 20 juin sur le terrain d’entraînement de Knysna. Devant les caméras des journalistes, Patrice Evra et Robert Duverne, le préparateur physique des Bleus, se disputent de façon houleuse. Ils sont séparés par Raymond Domenech. Peu de temps après, les joueurs, qui ont déjà un pied dans l’avion pour la France, refusent de descendre de leur bus pour s’entraîner. Le sélectionneur lit devant la presse un « communiqué des joueurs » qui expriment leur protestation. « Tous les joueurs de l’Equipe de France sans exception souhaitent affirmer leur opposition à la décision prise par la Fédération française de Football d’exclure Nicolas Anelka » lit Raymond Domenech face à la presse. Pour Emmanuel Petit, alors consultant, « on est au-delà du ridicule ».

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Une affaire retentissante

Les conséquences ne tardent pas à suivre, tout d’abord sur le plan sportif. En effet, les Bleus s’inclinent une nouvelle fois face à l’Afrique du Sud 1-2. Ils n’auront récolté qu’un seul point dans cette phase de poules. Sur le plan extra-sportif ensuite, la grève de Knysna déclenche une série de réactions indignées. Le président de la République lui-même, Nicolas Sarkozy, intervient au lendemain de l’élimination. Il annonce « une réunion des états généraux sur la gouvernance du football français » et reçoit aussi Thierry Henry à son retour en France. La ministre des Sports Roselyne Bachelot dénonce de son côté « des caïds immatures » qui « commandent à des gamins apeurés ». Lilian Thuram dénonce lui la responsabilité des joueurs par rapport au racisme. Il explique dans L’Equipe que « Par leur geste, les joueurs ont été capables de réveiller le racisme latent dans la société. »

Le visage donné par l’Equipe de France en Afrique du Sud… Désastreux. […] Avec le Premier ministre nous avons demandé au ministre des Sports d’organiser des états généraux du football pour que toutes les bonnes volontés qui veulent reconstruire puissent reconstruire.

Nicolas Sarkozy après l’affaire Knysna

Un désamour du football semble alors exister en France. En janvier 2011, le nombre de licenciés dans les clubs chute en effet de 8%. Mais c’était sans compter sur un renouvellement marqué par l’arrivée de Didier Deschamps. Cela aboutit à une Coupe du Monde 2014 de la réconciliation puis au bonheur de la Coupe du Monde 2018.

A lire aussi : 5 éléments pour comprendre l’affaire Platini-Blatter

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