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On a vu pour vous … les 4 premiers épisodes de She-Hulk (Disney+)

Sur la base de quelques extraits, la série She-Hulk a déjà beaucoup fait parler d’elle. Maintenant qu’on l’a vu, on peut vous dire ce qu’elle vaut vraiment !

C’est quoi She-Hulk ? Jennifer Walters (Tatiana Maslany), une avocate spécialisée dans les affaires juridiques impliquant des super-héros, tente de naviguer entre sa vie d’avocate trentenaire célibataire et le hulk vert d’1,80 m doté de super pouvoirs qu’elle devient parfois. 

Comme c’est de plus en plus souvent le cas, on juge une série sur la base d’un teaser et généralement, la série finit démontée par les haters sur les réseaux sociaux sans avoir vu le début d’un épisode. She-Hulk n’a pas échappé à la règle et subit depuis quelques semaines des attaques en règle sur ses effets spéciaux notamment. Beaucoup craignent aussi le mélange des genres entre la comédie et la série Marvel.

Nous avons eu accès aux 4 premiers épisodes et même si ils ne nous permettent pas de voir totalement où va la série dans sa « grande histoire », ils nous permettent en revanche d’en saisir le ton et de vous dire qu’on a beaucoup aimé le résultat.

On aime … car la série va droit au but

A la différence de la plupart des autres séries Marvel qui introduisent des nouveaux personnages, She-Hulk n’est pas une origine story sur ce nouveau personnage qui en est un sans en être un. Vous connaissez Hulk, vous n’aurez aucun mal à saisir qui est She-Hulk. La série l’a d’ailleurs parfaitement intégré et « règle » ce détail très vite dans les premières minutes du 1er épisode. Plutôt que s’attarder sur ce qui les réunit, la série prend son temps pour présenter ce qui les différencie et – par ricochet – faire taire les haters qui penseraient qu’on a seulement une version féminine de Hulk. Sa position de série méta lui permet même de s’en amuser, on y reviendra ! C’est là que la série réussit parfaitement son entrée lors du face à face entre Jennifer et Bruce où elle lui explique en quelques phrases pourquoi elle, elle n’aura aucun mal à contrôler son pouvoir !

Quand le projet a été lancé, la production a toujours insisté sur le fait que c’était une série « judiciaire » et elle le montre assez rapidement. Que font les personnes dotées de supers pouvoirs quand ils sont confrontés au système judiciaire américain ? Ce questionnement donne même lieu à un savoureux échange entre Jennifer et Wong dans l’épisode 4 ! Et on oublierait presque que même si c’était traité sous un angle très sérieux et dramatique, c’était à peu près le sujet de Civil War après les événements en Sokovie. Il nous manque en revanche à ce stade l’élément qui nous permettra de comprendre comment She-Hulk va s’intégrer à la grande histoire du MCU, notamment dans l’optique des événements à venir jusqu’à la phase 6.

(L-R): Mark Ruffalo as Smart Hulk / Bruce Banner and Tatiana Maslany as Jennifer « Jen » Walters/She-Hulk in Marvel Studios’ She-Hulk: Attorney at Law, exclusively on Disney+. Photo courtesy of Marvel Studios. © 2022 MARVEL.

On aime … car la série assume son côté méta

She-Hulk est la première série méta du MCU à autant repousser les limites du 4ème mur et à avoir à ce point anticipé les remarques que l’on pourrait lui faire … pour s’en amuser et les détourner. Vous trouvez ridicule le nom « She-Hulk » ? Ca tombe bien, Jennifer aussi, elle ne l’a pas choisi, il provient essentiellement des haters qui dans la « vraie vie du personnage » trouvent idiot qu’on ait une version féminine d’un héros bien connu. Vous trouvez qu’on annonce trop de caméos ? Là aussi, Jennifer brise régulièrement le 4ème mur pour s’en amuser … et trouver qu’on a raison. On présente la série comme un croisement entre Ally McBeal et les séries de supers héros ? Jennifer entre dans son bar favori (comme Ally a le sien) et devinez ce qu’on projette à la télévision ?
Les exemples sont nombreux mais toujours terriblement maîtrisés par des auteurs emmenés par Jessica Gao décidemment en pleine forme. Même sur l’aspect judiciaire, la série s’amuse beaucoup avec les codes du genre et ces retournements de situation de dernière minute. On regrette juste que le format (autour de 30 minutes par épisode) ne permette pas d’approfondir les enjeux de chaque affaire.

(L-R): Ginger Gonzaga as Nikki Ramos and Tatiana Maslany as She-Hulk/Jennifer « Jen » Walters in Marvel Studios’ She-Hulk: Attorney At Law exclusively on Disney+. Photo by Chuck Zlotnick. © 2022 MARVEL.

On aime enfin … car Tatiana Maslany tout simplement

Quand on aime les séries, Tatiana Maslany n’est pas une découverte avec She-Hulk. On avait admiré la démonstration de son talent dans Orphan Black. Elle se révèle ici le choix parfait pour incarner Jennifer Walters, une Ally MacBeal 2.0 qui dit ce qu’elle pense et tente d’assumer ce qu’elle veut et fait (même si elle a parfois du mal). Le personnage est assumé jusqu’au bout et la composition de Maslany très juste. Si jusqu’à présent, Hulk a eu du mal à se faire une vraie place dans le MCU, nulle doute que ça ne sera pas le cas de She-Hulk que le public devrait rapidement apprendre à aimer. Et il sera sans doute plus difficile pour Marvel, au vu de ce qu’elle donne ici, de faire « sans elle » à l’avenir.

On aime moins … le tout comédie

Le mélange de comédie et d’action a toujours fait parti de l’ADN du MCU. Mais depuis Ragnarok, et encore plus depuis End Game avec le virage opéré par Thor, la partie comédie plus « lourdingue » se fait davantage ressentir. Avec un format de comédie, She-Hulk pousse parfois le curseur trop loin (à l’image de l’épisode 4) au point de rendre tout « comique », y compris des personnages qui jusque là ne l’étaient pas tant que ça. On aimerait que la série calme le jeu sur ce registre là car ça risque de rendre compliqué son intégration dans le grand projet du MCU… ce qui est pourtant inévitable au vu du nombre de connexions déjà opérées en 4 épisodes.
D’ailleurs si les séries, les films évoluent dans le même « ensemble », on peine à comprendre pourquoi il n’y a pas une plus grande uniformité de ton. Pourquoi les méchants sont explosés dans certaines séries et pourquoi ils doivent rendre ici des compte devant la justice comme tout citoyen lambda ?

She-Hulk
9 épisodes de 30 minutes
Disney+ à partir du 18 août 2022

A lire aussi : Qui est « Abomination », le méchant qui va faire son retour dans She-Hulk ? | VL Média (vl-media.fr)

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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