Constat alarmant d’une enquête menée sur l’opinion des jeunes quant à l’intégration des enjeux environnementaux par les établissements d’enseignement supérieur : 1 étudiant sur 3 serait prêt à quitter son établissement s’il réalisait que son empreinte carbone était désastreuse.
Début juin, une enquête a été menée sur l’opinion des jeunes quant à l’intégration des enjeux environnementaux par les établissements d’enseignement supérieur. Elle a été menée par OpinionWay pour l‘Ecole des Mines de Saint-Etienne. Pour se faire, entre le 9 et le 19 juin, 613 personnes ont été interrogées. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, de région, de type de structure et de type d’établissement.
L’enquête montre notamment qu’1 étudiant sur 3 serait prêt à quitter son établissement s’il réalisait que son empreinte carbone était désastreuse. Mais cette dernière dévoile bien plus que cela… :
- 81% des étudiants interrogés jugent important que les établissements supérieurs intègrent les enjeux environnementaux et 85% pensent que ces établissements ont un rôle à jouer dans la transition environnementale.
- Seuls 20% des étudiants jugent que les établissements ont complètement intégré ces enjeux dans leur fonctionnement ( utilisation de produits d’hygiène et entretien écoresponsables, de produits biologiques, etc), leurs enseignements et leurs activités de recherche.
- Près des trois quarts (71%) des étudiants interrogés estiment que les écoles/universités font trop souvent du greenwashing. (Le terme greenwashing désigne une utilisation trompeuse ou abusive d’arguments écologiques dans des opérations de communication ou de marketing. Il dénonce les opérations commerciales d’entreprises ou les organismes publics qui tentent d’améliorer leurs ventes ou leur image en prétendant faire preuve de responsabilité écologique, alors que la réalité des faits ne correspond pas, ou pas suffisamment.)
Malgré tout ces constats, pourtant, seulement 14% des étudiants interrogés ont choisi leur établissement en fonction de sa prise en compte des enjeux environnementaux.
Force est de constater que les résultats de cette enquête sont une démonstration de plus de la prise de conscience des jeunes face à l’urgence climatique. En 2021, le manifeste « Pour un réveil écologique » avait ailleurs été signé par 30.000 étudiants.
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Pour la majorité des étudiants interrogés dans le cadre de l’enquête, écoles et universités ont leur rôle à jouer. Ces dernières années, des prises de paroles soutiennent et alarment sur le rôle fondamental des établissement du supérieur dans ce qu’on appelle aujourd’hui la « transition écologique ».
Déjà, en 2018, le discours poignant du centralien Clément Choisne lors de sa remise de diplôme avait fait du bruit.
Souvenez-vous aussi d’Arthur Gosset et de son film « Ruptures », sorti en 2021. Durant son année de césure, le fraîchement diplômé de Centrale Nantes documente le changement de cap professionnel de six proches. Son film d’environ une heure est par la suite projeté dans de nombreux établissements. Il assiste à environ 150 projections dans des écoles d’ingénieurs, des universités, des écoles de commerce, des IUT…
De ses rencontres avec des milliers de jeunes ressortent deux sujets de préoccupation. « D’une part, les étudiants réclament des modifications de la maquette pédagogique afin qu’elles prennent en compte les enjeux sociaux et environnementaux, explique-t-il. D’autre part, ces jeunes se questionnent sur les métiers auxquels ils sont formés ».
Début 2022, c’est au tour de 8 étudiants de AgroParisTech de dénouer les langues. Lors de leur remise de diplôme, ils prennent, tour à tour, la parole « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours. »
Tout ces discours commencent à faire bouger les choses dans les écoles et universités. A titre d’exemple, Centrale Nantes, les Insa ou encore Audiencia ont changé en profondeur leurs contenus pédagogiques. Certaines forment leurs enseignants aux enjeux sociaux et écologiques. En tout cas, pour 74% des sondés dans cette étude de juin 2023, les établissements supérieurs intègrent de plus en plus les enjeux environnementaux.
Aujourd’hui, il y a, certes, une avancée concernant les établissements du supérieur et leur implication dans les enjeux environnementaux. Mais cette dernière n’est-elle pas trop lente ou trop faible face à l’urgence climatique ?