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Invitation au voyage … dans le générique de la série Hercule Poirot

Alors qu’un 3ème film Hercule Poirot est dans les salles depuis peu, nous décryptons le générique de la série Hercule Poirot avec David Suchet, rediffusée sur TMC.

Après Le crime de l’Orient-Express et Mort sur le Nil, Hercule Poirot est de retour sous les traits de Kenneth Branagh dans Mystère à Venise aux cotés de Tina Fey ou la française Camille Cottin.

Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que vit désormais le célèbre détective Hercule Poirot, aujourd’hui retraité. Après avoir consacré sa vie à élucider des crimes et avoir été témoin de ce qu’il y a de pire chez l’être humain, il a renoncé à sa vocation d’enquêteur. Et s’il fait tout pour éviter d’être confronté à des affaires criminelles, ce sont souvent elles qui le rattrapent… Poirot reçoit chez lui une vieille amie, Ariadne Oliver, plus grande écrivaine de romans policiers au monde, qui lui assure que le motif de sa visite n’a aucun rapport avec un crime : elle souhaiterait qu’il l’accompagne à une séance de spiritisme et lui permette de prouver qu’il s’agit d’une imposture. Intrigué, Poirot accepte à contrecœur d’y assister et se retrouve alors dans un palais décrépi et soi-disant hanté, appartenant à la célèbre cantatrice Rowena Drake. Lorsque l’un des participants est sauvagement assassiné, toutes les personnes présentes deviennent de potentiels suspects. Le détective belge se retrouve une nouvelle fois plongé dans un monde sinistre d’ombres et de secrets…

A cette occasion, nous revenons sur la création du générique de la série culte de ITV (1989-2013) portée par David Suchet et dont le thème est devenu iconique à force de rediffusions sur les antennes de TMC.

Les romans d’Agatha Christie nous plongent généralement dans l’ambiance de l’Angleterre (et parfois même du monde) des années 20-30. Hercule Poirot y démêle les enquêtes les plus ardues, à la limite du crime parfait, commis par toutes sortes de personnalités.

Le générique de la série s’ouvre sur cette ambiance, reflétée par le logo de la série qui apparaît en scène d’ouverture: un brouillard bleue (matérialisant l’ambiance de mystère de la série) apparaît, une pleine lune dans le ciel, et au centre, un curieux signe qui se révèle être la moustache toute en pointe, très taillée de Hercule Poirot, que l’on devine lorsque son profil apparaît. Mais jusque là, à l’image de la série, la signification de cette image reste un temps un mystère. Et on ne découvre sa signification qu’une fois toutes les pièces assemblées. Ensuite, comme pour nous rappeler que la série provient de livres, le visage de David Suchet alias Hercule Poirot apparaît dans l’ouverture d’un livre.
Comme le dit Pat Gavin (Art of the title), l’idée pour ce générique, est de « raconter l’histoire d’un homme et de son époque » . Et c’est en recherchant ce qui pourrait le mieux refléter cette époque (et notamment au travers de son architecture) que Gavin eut l’idée de s’inspirer du style « Art Déco-Cubisme ». Et c’est ce style qui va traverser tout son générique. En premier lieu, lorsque le visage de Poirot apparaît, il est comme composé de multiples pièces de puzzles. Comme les pièces des puzzles que Poirot va devoir rassembler pour résoudre ces crimes.

L’image suivante représente l’époque de Poirot, époque représentée par 3 grandes machines: les grandes usines industrielles, le biplan (et la grande aventure de l’aviation), et le train à vapeur. Ce dernier n’est pas simplement synonyme de l’Angleterre de ces années là. Il est aussi totalement indissociable du personnage de Poirot. En effet, le roman le plus célèbre d’Agatha Christie c’est Le crime de l’Orient-Express. Ce n’est donc pas un hasard si le train est à ce point inséparable de Poirot, que les « o » de son nom composent les roues du train.

Viennent ensuite à l’image les 3 éléments représentants l’enquête policière : la loupe (plutôt associée à un personnage comme Holmes), le révolver encore fumant, symbolisant l’arme du crime qui vient de servir et, en toile de fond, sur une vieille pellicule de cinéma, le visage d’Hercule Poirot qui défile.
La fumée du révolver se transforme progressivement pour redevenir le brouillard bleu du début et qui enveloppe à nouveau Poirot marchant d’abord autour d’un grand livre (image des romans d’Agatha Christie) sur lequel on voit le logo de la série, puis il avance dans ce qui pourrait ressembler à une rue éclairée par des éclairages publics (comme les rues de l’Angleterre), le tout entrecoupé à nouveau par le visage de Poirot en « puzzle » comme pour rappeler qui il est et ce qu’il fait.

Côté musique, Gavin explique sur Art of the Title avoir confié la composition de la musique de la série à Chris Gunning qui a puisé son inspiration dans Rachmaninov et les grands compositeurs de musiques des années 20 et 30, comme pour à nouveau souligner, par la musique, que la série va parler d’un homme et de son époque, une époque bien précise. Et les notes de la musique avancent et suivent une courbe ascendante, avant de redescendre à la fin. En ça, elles épousent le rythme d’une enquête policière qui, comme la musique du générique, connait une tension qui va crescendo jusqu’à un point culminant avant de reprendre un rythme normal, apaisé, une fois l’enquête terminée.

A écouter aussi : La loi des séries s’la raconte : Hercule Poirot, 30 ans et un dilemme| La loi des séries #339

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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